Profil d’utilisation de l’électroconvulsivothérapie chez l’adulte au Québec

Foire aux questions

1. Qu’est-ce que l’électroconvulsivothérapie

L’électroconvulsivothérapie (ECT) est un traitement qui consiste à induire une convulsion dans le cerveau, à l’aide d’un courant électrique. Cette intervention médicale est proposée pour certains troubles psychiatriques, lorsque les autres traitements ont échoué, sont mal tolérés ou contre-indiqués. Par exemple, il s’agit d’une thérapie efficace et sécuritaire pour les troubles mentaux sévères qui résistent aux traitements par médication tels que la dépression majeure sévère, la schizophrénie et la manie.

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2. Comment est administrée l'ECT?

Afin de mieux comprendre comment se déroule une séance d’ECT, consultez la brochure du ministère de la Santé et des Services sociaux : Électroconvulsivothérapie - Ce que vous devez savoir sur l'ECT - Brochure destinée aux usagers et à leurs proches. Elle a été développée en collaboration avec le Centre d’excellence en électroconvulsivothérapie du Québec.

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3. Combien de personnes ont reçu ce type de traitement au Québec?

Selon les données les plus récentes, 1000 personnes ont reçu une ou des séances d’ECT en 2017-2018. Si on regarde sur une plus grande période, entre le 1er avril 1998 et le 31 mars 2018, 827 personnes en moyenne par année ont reçu de l’ECT au Québec.

Il s’agit encore d’un traitement d’exception. Par exemple, sur les 900 000 personnes traitées pour troubles mentaux chaque année au Québec, 0,09% d’entre elles auraient reçu de l’ECT, soit 810 personnes.

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4. Dans quels cas procède-t-on à l’électroconvulsivothérapie?

L’ECT est un traitement de dernier recours, lorsque les autres thérapies ont échoué, qu’elles ne sont pas tolérées ou contre-indiquées. Cela concerne principalement la dépression majeure résistante aux médicaments. Au Québec, ce sont ¾ des traitements d’électroconvulsivothérapie qui ont été donnés pour des cas de troubles affectifs (dépression). Quelquefois, elle est prescrite pour certaines formes de schizophrénie ou de maladies bipolaires - forme maniaque résistante aux autres traitements.

Parallèlement, comme l’ECT agit plus rapidement que les médicaments, on peut aussi l’utiliser en cas d’urgence quand la vie de la personne est en danger, lorsque le risque suicidaire est trop élevé, ou pour des cas de catatonie pernicieuse. Par exemple, si la personne ne s’alimente plus, a des pertes motrices sérieuses ou des risques cardiaques. Une réponse immédiate est nécessaire pour sa survie.

D’autres conditions médicales graves comme la maladie de Parkinson, le syndrome malin des neuroleptiques et le status epilepticus peuvent aussi être traitées par l’électroconvulsivothérapie.

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5. Est-ce qu’il y a un profil de personnes qui reçoivent ce type de soin?

Nos données du présent rapport montrent que les personnes ayant reçu l’ECT souffrent de troubles affectifs et de troubles psychiatriques tels que la schizophrénie et les troubles psychotiques non induits par les substances, de troubles de la personnalité et de troubles d’abus de substances. Ceci reflète la complexité et la gravité de la condition clinique des personnes traitées par l'ECT.

Comorbidités chez les Québécois ayant reçu l’électroconvulsivothérapie de 1998-1999 à 2017-2018

Sur dix personnes de l’électroconvulsivothérapie (ECT), huit ont reçu deux à six diagnostics de troubles graves de la santé mentale dans les trois années précédant leur première séance.

Électroconvulsivothérapie - Comorbidités

Voici les 6 types de diagnostics principalement mentionnés :

  • Troubles affectifs;
  • Troubles anxieux;
  • Schizophrénie;
  • Troubles psychotiques non induits;
  • Trouble de la personnalité limite;
  • Abus de substances;
  • Autres.

Notez que les diagnostics n’étaient pas mentionnés pour 3 % des personnes ayant reçu l’ECT.

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6. Comment se situe le Québec par rapport au Canada et aux autres pays pour l’usage de ce traitement?

Le Québec se situe parmi les juridictions canadiennes et les pays du monde ayant le moins recours à l’ECT.

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7. Quelles sont les tendances pour cette thérapie? Est-ce qu’il y a une recrudescence?

Le nombre de personnes traitées par l’ECT a baissé de 30 % entre 2002 et 2013. Ensuite, il est remonté globalement de 22 % jusqu’en 2017, sans atteindre les niveaux observés au début des années 2000.

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8. Qu’avez-vous constaté dans votre portrait de la situation?

  • Au Québec, l’ECT est encore un traitement d’exception qui se donne à 0.09 % des personnes traitées pour des troubles mentaux au Québec;
  • On constate toujours la présence de variations de l’utilisation de l’ECT entre les régions. Cette observation amène à se questionner sur les raisons de ces variabilités et souligne la nécessité de mettre en place un système de suivi de la qualité des soins et des services d’ECT plus élaboré dans l’ensemble de la province.

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9. Est-ce vrai que les femmes et les personnes souffrant de dépression sont plus sujettes à recevoir cette thérapie?

Au Québec, deux fois plus de femmes souffrent de dépression. Par conséquent, le taux d’ECT dans ce groupe est effectivement plus élevé. Dès l’adolescence, 2 fois plus de femmes souffrent de dépression majeure et cela s’accentue avec la ménopause. De plus, elles vont chercher en général plus souvent de l’aide pour se soigner. C’est pourquoi elles sont plus traitées pour des cas de dépression que les hommes.

Cependant, des audits des cas de suicide au Québec montrent qu’il faut aussi considérer que les hommes auraient pu bénéficier de cette thérapie, mais ils sont en général moins enclins à consulter pour de l’aide auprès d’un professionnel de la santé. L’accroissement depuis 2013 de l’utilisation de l’ECT chez les hommes au Québec peut donc être vu positivement. Notre société et notre système de santé doivent trouver des moyens de diminuer la stigmatisation des hommes qui cherchent de l’aide à cet égard.

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10. Combien de séances sont nécessaires dans le cadre d’une telle thérapie?

En général, une série de traitement comprend 6 à 12 séances, et ce, 2 à 3 fois par semaine. Un traitement dure de 4 à 6 semaines.

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11. Est-ce que plusieurs établissements peuvent offrir cette thérapie ou seuls les établissements spécialisés en santé mentale peuvent la prodiguer?

Actuellement, une cinquantaine d’établissements québécois proposent cette thérapie au Québec. Bien que ce ne soit pas tous des établissements spécialisés en santé mentale, ils sont tous sous l’autorité de départements de psychiatrie.

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12. Quel est le taux d’efficacité de l’électroconvulsivothérapie?

Le taux d’efficacité de l’ECT varie en fonction du type de maladie, mais aussi de sa sévérité. Dans les cas de dépression sévère, pour lesquels ¾ des traitements d’ECT sont donnés, le taux d’efficacité est très bon. D’après la Société de psychiatrie américaine (APA), l’ECT aiderait 50-60 % de ces personnes.

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Pour plus d’information concernant les aspects cliniques de l’électroconvulsivothérapie, consulter la brochure du ministère de la Santé et des Services sociaux : Électroconvulsivothérapie - Ce que vous devez savoir sur l'ECT - Brochure destinée aux usagers et à leurs proches