Eau potable

Strontium stable dans l’eau potable : revue des connaissances et soutien aux directions de santé publique

En mars 2014, le Groupe scientifique sur l’eau (GSE) de la Direction de la santé environnementale et de la toxicologie de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a été sollicité par une Direction de santé publique (DSP) pour fournir un soutien à l’évaluation des risques sanitaires en lien avec la présence de strontium (Sr) dans l’eau potable d’un réseau municipal alimenté en eau souterraine.

Une revue des connaissances et des valeurs-guides disponibles pour le strontium dans l’eau potable a été effectuée. À la suite de l’analyse des quelques valeurs-guides existantes, le GSE a retenu la dose de référence jugée la plus adéquate parmi celles disponibles pour proposer deux objectifs sanitaires, soit un pour l’adulte et un pour l’enfant.

Le radon dans l’eau souterraine de la région des basses-terres du Saint-Laurent; influence de la géologie locale et risque à la santé

Une équipe de chercheurs québécois s’est récemment penchée sur la présence de radon (222Rn) dans les eaux souterraines de la plaine des basses-terres du Saint-Laurent, afin d’estimer le risque sanitaire encouru par les populations établies dans ce secteur de la province. La région investiguée, sélectionnée en raison de sa forte densité de population, s’étend de la ville de Québec (au nord) à la frontière américaine (au sud), de la ville de Sherbrooke (à l’est) à la ville de Trois-Rivières (à l’ouest).

Le radon est un gaz radioactif incolore et inodore qui provient de la désintégration de l’uranium (238U) naturellement présent en concentrations variables dans la majorité des substrats géologiques. L’inhalation de radon et de ses descendants radiologiques présents dans l’air intérieur constitue un risque cancérigène pour la santé humaine clairement démontré. D’autre part, le risque associé à l’ingestion du radon par l’entremise de l’eau potable est, pour sa part…

Les troubles neurodéveloppementaux et comportementaux chez les enfants et l’exposition à l’arsenic, au cadmium et au manganèse : revue de littérature et méta-analyse

Les effets neurologiques aigus et chroniques associés à l’exposition professionnelle aux éléments traces métalliques ont été abondamment étudiés par le passé. Toutefois, l’exposition de la population à ces contaminants à plus faibles doses, dans un contexte d’exposition domestique à proximité de zones industrielles polluées, est une préoccupation de santé publique grandissante en raison des effets neurotoxiques potentiels, surtout lorsqu’il est question des femmes enceintes et des enfants.

L’équipe espagnole de Rodriguez-Barranco et ses collègues a voulu analyser les preuves scientifiques publiées jusqu’à maintenant concernant les effets potentiels sur le développement et le comportement des enfants exposés à l’arsenic, au cadmium et au manganèse durant la grossesse et l’enfance, ainsi que quantifier l’amplitude des effets neurodéveloppementaux.

L’Atlas de la santé et du climat de l’OMS et l’OMM présente les liens entre santé, climat et changement climatique

Exemple de collaboration fructueuse entre la santé publique et les services météorologiques, l’Atlas de la santé et du climat (The Atlas of Health and Climate) contient des cartes, tableaux et graphiques qui rendent plus explicites les liens entre la santé et le climat. L’Atlas de la santé et du climat a été publié conjointement par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM). Il illustre certains des défis actuels et émergents les plus pressants. Il a été publié en octobre 2012 en anglais et puis traduit en français.

Contexte

Alors que le climat continue de changer dans le monde, les dangers augmentent pour la santé de l’être humain. Chaque année, les sécheresses, les inondations et les cyclones affectent la santé de millions de personnes. La variabilité du climat et les conditions extrêmes, comme les inondations, peuvent également déclencher des épidémies de diarrhées, de paludisme, de dengue ou de méningite, entraînant la…

Contamination au pentachlorophénol dans l’eau potable de puits privés au Vermont causée par des poteaux de service en bois traités

Le PCP est un pesticide organochloré notamment utilisé pour la préservation et la protection des pièces de bois afin d'en ralentir la dégradation biologique. Le PCP est homologué et utilisé aux États-Unis et au Canada depuis longtemps pour le traitement des poteaux de bois destinés aux services publics (ex. : lignes électriques ou téléphoniques).

Lors d’une exposition, le PCP est absorbé rapidement par ingestion, par inhalation ou par la peau. Il ne s’accumule pas dans le corps et sa demi-vie d’élimination (principalement par l’urine) est d’environ 33 heures. Les principaux effets à la santé associés au PCP sont : irritation de la peau, des yeux et du système respiratoire, toxicité hépatique ou rénale, perturbation de la phosphorylation oxydative, et l’hyperthermie pouvant mener à la mort. La US EPA a classé le PCP en 2010 comme étant « probablement cancérogène pour les humains » (likely to be carcinogenic to humans) par toutes les voies d’exposition.

Le manganèse dans l’eau potable et les performances scolaires chez des enfants bangladais

Le manganèse est un élément essentiel à la santé, impliqué dans la formation et le développement des os, la constitution de diverses métalloenzymes et le métabolisme des acides aminés, des glucides et du cholestérol. Le manganèse dans l’eau est principalement connu pour ses caractéristiques organoleptiques : il peut tacher les vêtements et les appareils domestiques, en plus de donner mauvais goût à l’eau.

Le manganèse est reconnu comme une substance neurotoxique à des concentrations importantes dans l’air, effet constaté principalement chez les travailleurs exposés. On a longtemps considéré que le manganèse ingéré était sans danger pour la santé (jusqu’à 11 mg/jour chez l’adulte). Or, depuis quelques années, certaines études ont associé des effets neurotoxiques subtils chez les enfants d’âge scolaire à l’exposition au manganèse dans l’eau potable à des concentrations entre 0,3 et 0,4 mg/litre.

Évaluation de l'observance de faire bouillir l'eau potable : principaux constats

Photo CDC PHIL

Pour les intervenants de l’équipe santé et environnement de la Direction de santé publique et de l’évaluation de Chaudière-Appalaches, le degré d’observance des avis de faire bouillir l’eau chez les citoyens concernés constitue une préoccupation importante afin de mieux apprécier l’efficacité de ce type d’intervention. Cette préoccupation est d’autant plus grande lorsque les avis de faire bouillir se prolongent.

L’émission d’un avis de faire bouillir l’eau est une intervention qui se rattache au cadre théorique entourant la communication du risque, lequel est appuyé par une littérature abondante. C’est en suivant ces fondements théoriques que cette étude examine différents facteurs potentiellement en lien avec le comportement d’observance ou de non-observance des individus. Toutefois, il faut préciser qu’elle ne vise pas à établir de lien de causalité entre ces éléments, mais plutôt à faire ressortir des facteurs importants à considérer afin d’…

Surveillance des éclosions des maladies d’origine hydrique, Québec, 2005-2007

Les éclosions de maladies d’origine hydrique sont des événements qui surviennent occasionnellement et qui peuvent, dans certains cas, impliquer un nombre appréciable de personnes (p. ex. en Montérégie, 1 400 personnes impliquées en 1987). Ainsi, malgré toutes les mesures de protection existantes, nous ne sommes pas à l’abri de ces maladies.

Un des objectifs du Programme national de santé publique 2003-2012 (MSSS 2003a) est de réduire la morbidité et la mortalité reliées aux maladies d’origine hydrique. Le Plan commun de surveillance de l’état de santé de la population et de ses déterminants (MSSS 2003b) comporte à cet effet un indicateur relatif au nombre annuel d’éclosions d’origine hydrique signalées au directeur de santé publique (DSP). C’est dans ce contexte, qu’un bilan des éclosions de maladies d’origine hydrique survenues entre 2005 et 2007 a été réalisé par l’Institut national de santé publique du Québec, en collaboration avec la Table nationale de concertation en santé environnementale. Le présent article résume le contenu du rapport intitulé « Surveillance des éclosions de maladies d’origine hydrique au Québec, Bilan du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2007 ».

Épidémies de typhoïde en Guyane française : 13 ans de veille et de gestion sanitaires

La Guyane française est un département français d’Amérique de la taille du Portugal, situé au niveau de l’équateur entre le Brésil et le Suriname (anciennement Guyane néerlandaise) dont la surface est occupée à 90 % par la forêt amazonienne (voir figure 1). À 7 000 km de la métropole, le droit français ainsi que l’ensemble des directives européennes s’appliquent dans ce département d’outre-mer où 7 communes sur 22 ne sont pas accessibles par la route. Près de 15 % de la population, soit plus de 30 000 personnes, n’y ont pas accès à une eau potable distribuée par un réseau public, aussi bien en sites isolés qu’en zones urbaines. C’est aussi le dernier département français où a été enregistrée une épidémie de choléra en 19911, 2.

Figure 1. Carte de la Guyane française

Dans ce contexte très particulier, le médecin chargé de la veille et de la gestion sanitaires à la Direction de la santé et du développement social (DSDS) de la Guyane enregistre, essentiellement sur la base des données de laboratoires, les déclarations obligatoires qui concernent les cas de fièvre typhoïde (voir encadré). La cellule de veille et de gestion sanitaires réalise ensuite des enquêtes épidémiologiques et environnementales autour des cas. Cet article fait le point sur les cas groupés de fièvre typhoïde enregistrés en Guyane de 1995 à 2007 et la politique sanitaire mise en place depuis 2004 dans le domaine de la prévention des pathologies d’origine hydrique.

Évaluation de l’impact sanitaire environnemental de sources ponctuelles d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) à Sydney en Nouvelle-Écosse

De 1901 à 1988, les émissions d’aérosols et de gaz et les rejets solides et liquides de la cokerie et de l’aciérie de Sydney ont sévèrement pollué l’air, l’eau (ruisseaux et havre portuaire), les sédiments du havre, et les sols de la ville et des alentours de cette petite ville côtière (environ 30 000 habitants en 1960) de la Nouvelle-Écosse, une province canadienne dans l’Atlantique. Jusqu’en 1988, année où l’aciérie adopta les fours à arc et où la cokerie ferma ses portes, les travailleurs étaient fortement exposés aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) (autour de 10 000 ng/m3 de BaP d’après une revue d’autres cokeries)( Armstrong et al. 2004).

Les résidents de Sydney étaient aussi surexposés aux HAPs et autres polluants. En 1985, une étude de mortalité réalisée par Santé et Bien-être social Canada a mis en évidence des excès manifestes de mortalité par cancers, de maladies cardiovasculaires et respiratoires dans la population de 35 à 69 ans de Sydney et du comté du Cap-Breton (Mao et al. 1985).