Surveillance

L'Enquête canadienne sur les mesures de la santé : résultats de la biosurveillance pour le plomb, le bisphénol A et le mercure total

L’enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS), menée par Statistique Canada en partenariat avec Santé Canada et l’Agence de la santé publique du Canada, est l’enquête la plus exhaustive réalisée au Canada pour obtenir des mesures directes sur la santé. Cette enquête a été conçue de manière à être représentative de la population canadienne; elle consiste à recueillir des renseignements sur l’état de santé en général et sur les modes de vie des Canadiens au moyen d’entrevues et de mesures physiques directes (par exemple, le poids et la taille des sujets). Les résultats de cette enquête permettront de fournir de l’information sur des maladies chroniques et infectieuses, la condition physique, la nutrition et d’autres facteurs qui influencent la santé.

Dans leur quotidien, les Canadiens sont exposés à diverses substances chimiques présentes dans l’environnement. Plusieurs de ces substances peuvent se retrouver dans le corps humain, posant ainsi un risque potentiel pour la santé. Elles peuvent s’introduire dans l’organisme par ingestion, inhalation et contact cutané. L’exposition humaine aux substances chimiques peut être estimée indirectement en mesurant ces substances dans l’environnement, les aliments ou les produits ou directement par la biosurveillance.

Impacts sanitaires des vagues de chaleur au Québec : bilan 2010

Les résultats de la surveillance des impacts sanitaires des vagues de chaleur révèlent pour l’été 2010 un excès significatif de 30,1 % des décès hebdomadaires (toutes causes confondues) à l’échelle du Québec. L’excès a été observé au cours de la semaine du 4 juillet, comparativement aux semaines équivalentes des années 2008 et 2009.

Des excès significatifs de décès hebdomadaires sont également documentés dans deux régions sociosanitaires : la Montérégie et Montréal. Aucun excès de décès n’a été documenté lors de la deuxième vague de chaleur de la fin du mois d’août 2010.

Ces résultats, présentés dans le rapport Surveillance des impacts sanitaires des vagues de chaleur au Québec: bilan de la saison estivale 2010, (G. Lebel et R. Bustinza, INSPQ) confirment l’importance d’effectuer la surveillance des impacts sanitaires des vagues de chaleur. Des recommandations sont formulées afin d’améliorer cette surveillance dans les prochaines années.

Ces données ont été…

Outil de vigie et surveillance des vagues de chaleur

Du 5 au 9 juillet 2010, plusieurs régions du sud-ouest du Québec ont subi un changement de circulation dans les vents en altitude, ce qui a entraîné une importante poussée d’air chaud. Les températures maximales ont atteint 30 °C ou plus pendant plusieurs jours avec des températures minimales au-dessus de 20 °C et un degré d’humidité élevé. Le Système intégré de veille et de surveillance des aléas hydrométéorologiques ou géologiques (SIDVS-AHG), un nouvel outil de vigie et surveillance, développé par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), a fourni de données importantes aux intervenants de la santé publique du Québec pendant cette vague de chaleur.

Bilan des éclosions des maladies d’origine hydrique, Québec, 2008‑2009

En 2009, un bilan des éclosions de maladies d’origine hydrique survenues de 2005 à 2007 a été diffusé1. Cet article constitue une mise à jour des données de surveillance des éclosions de maladie d’origine hydrique pour la période de janvier 2008 à décembre 2009.

La méthode de collecte et d’analyse des données n’ayant pas changé depuis le dernier rapport, seuls les résultats sont présentés. Pour de plus amples détails concernant la méthodologie, nous vous invitons à consulter le rapport qui couvre la période 2005 à 20071. Rappelons simplement que les éclosions sont colligées à partir de trois sources de données indépendantes, soit : les signalements d’éclosions reçus dans les directions de santé publique (DSP), le registre ÉCLOSIONS du fichier des maladies à déclaration obligatoire, ainsi que le registre des toxi-infections alimentaires du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ).

Surveillance des éclosions des maladies d’origine hydrique, Québec, 2005-2007

Les éclosions de maladies d’origine hydrique sont des événements qui surviennent occasionnellement et qui peuvent, dans certains cas, impliquer un nombre appréciable de personnes (p. ex. en Montérégie, 1 400 personnes impliquées en 1987). Ainsi, malgré toutes les mesures de protection existantes, nous ne sommes pas à l’abri de ces maladies.

Un des objectifs du Programme national de santé publique 2003-2012 (MSSS 2003a) est de réduire la morbidité et la mortalité reliées aux maladies d’origine hydrique. Le Plan commun de surveillance de l’état de santé de la population et de ses déterminants (MSSS 2003b) comporte à cet effet un indicateur relatif au nombre annuel d’éclosions d’origine hydrique signalées au directeur de santé publique (DSP). C’est dans ce contexte, qu’un bilan des éclosions de maladies d’origine hydrique survenues entre 2005 et 2007 a été réalisé par l’Institut national de santé publique du Québec, en collaboration avec la Table nationale de concertation en santé environnementale. Le présent article résume le contenu du rapport intitulé « Surveillance des éclosions de maladies d’origine hydrique au Québec, Bilan du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2007 ».

Fréquence des appels pour intoxications au Centre antipoison du Québec, 1989-2007

Le Centre antipoison du Québec (CAPQ) est un organisme provincial qui offre un service de réponse téléphonique, de consultation médicale spécialisée et d’analyses toxicologiques à la population et aux professionnels de la santé, 24 heures par jour, 7 jours par semaine. Une équipe d’infirmières et de médecins spécialisés en toxicologie dans les situations urgentes d’empoisonnement répond aux questions concernant les événements suivants : empoisonnements aigus, réels ou suspectés; exposition à des produits domestiques ou industriels, à des pesticides, des plantes, des champignons, des drogues ou des animaux venimeux; mauvaise utilisation d’un médicament; accidents de travail impliquant une exposition aiguë à un produit toxique; et enfin, demandes de renseignements concernant un produit toxique. Le CAPQ n’a pas le mandat de répondre aux questions concernant les infections, les électrocutions, les morsures d’animaux non venimeux, les allergies, les animaux empoisonnés et les intoxications chroniques.

L’objectif de cet article est de mettre à jour et de présenter de façon plus détaillée les statistiques des appels pour intoxication au CAPQ publiées en 2006 dans le « Portrait de santé du Québec et de ses régions 2006 »1. Ces données provinciales agrégées seront éventuellement disponibles par région dans le portail de l’Infocentre de santé publique et mises à jour annuellement. En attendant le déploiement de cet indicateur dans le portail, les données agrégées par région sociosanitaire sont disponibles en s’adressant au premier auteur du présent article.

HAP : méthodes d’échantillonnage et d’analyse en surveillance biologique de l’exposition

L’intérêt croissant des hygiénistes industriels pour la surveillance biologique de l’exposition aux HAP a conduit le laboratoire à développer deux outils destinés à encourager et à faciliter sa mise en oeuvre. Le premier, destiné au chimiste analyste, consiste en l’utilisation de la technique de chromatographie multidimensionnelle séquencée. Cette technique permet le traitement en ligne de l’échantillon avec suppression des diverses opérations fastidieuses, élution, concentration, re-dissolution des extraits, etc., inhérentes aux techniques classiques d’extraction liquide-liquide ou d’extraction sur phase solide (SPE) réalisées généralement en mode «off-line».

Cinétiques de formation et de réparation des adduits de l’ADN du benzo[a]pyrène

Du fait de la cancérogénicité de certains hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) (Boffetta et al., 1997; Mastrangelo et al., 1996; Straif et al., 2005), comme le benzo[a]pyrène (B[a]P) classé dans le groupe 1 du CIRC en 2005 (Straif et al., 2005), il apparaît primordial d’évaluer l’exposition des individus à ces substances. La surveillance biologique de l’exposition aux HAP est classiquement réalisée par la mesure du 1-hydroxypyrène urinaire, métabolite majoritaire du pyrène. Toutefois le pyrène n’est pas un HAP cancérigène et il s’agit désormais de développer de nouveaux biomarqueurs d’exposition spécifiques des HAP cancérigènes. Parmi eux, les adduits de l’ADN du B[a]P semblent particulièrement intéressants puisqu’ils représentent la dose efficace au plus près du site d’action toxique des HAP. Le B[a]P exerce son action toxique après métabolisation, laquelle comprend trois voies principales. La première implique les cytochromes P450 qui conduisent à la formation du BPDE. Ce diol-époxyde est capable de se lier à l’ADN pour former majoritairement des adduits stables sur les groupements exocycliques de la 2’-désoxyguanosine (dGuo) et de la 2’-désoxyadénosine (dAdo). La seconde voie de métabolisation correspond à une oxydation mono-électronique du B[a]P par des péroxydases et les cytochromes P450 formant des radicaux cations du B[a]P. Ces radicaux entraînent la formation de différents adduits et principalement en positions C8 de la guanine (Gua) et N7 de la Gua et de l’adénine (Ade). La dernière voie consiste en une oxydation de dihydrodiols du B[a]P en catéchols par des dihydrodiols déshydrogénases. Ces catéchols sont convertis en quinones du B[a]P qui peuvent générer des cycles d’oxydoréductions et conduire à la formation d’espèces réactives de l’oxygène. La formation des adduits de l’ADN du B[a]P semble résulter principalement des voies de métabolisation du BPDE et du radical cation. Nous avons donc choisi d’étudier les adduits issus de ces deux voies métaboliques simultanément.

Contribution de la cytogénétique à l’étude de la génotoxicité des HAP

Depuis les années 1970, la cytogénétique contribue à la compréhension des mécanismes de génotoxicité de divers composés chimiques en fournissant divers tests, dont plusieurs sont standardisés, tels que les tests des aberrations chromosomiques, des échanges entre chromatides- soeurs et des micronoyaux. Raffinés avec les années, ces tests se couplent maintenant avec l’hybridation in situ en fluorescence, augmentant par le fait même leur sensibilité. Ainsi, la cytogénétique est très utilisée pour faire le suivi de populations exposées aux HAP et les études in vitro en cours permettent de mieux comprendre les mécanismes menant à cette génotoxicité chez l’humain.

Une revue de la littérature des années 1980 à nos jours a été effectuée afin de dégager les études de travailleurs exposés aux HAP, ainsi que les populations exposées à l’air pollué ou habitant près d’usines émettant des HAP. Le suivi des exposés devait inclure l’utilisation d’au moins un test cytogénétique (aberrations chromosomiques, échanges entre chromatides-soeurs ou micronoyaux) et a permis de sélectionner 50 études qui ont été analysées. De plus, une synthèse des études in vitro utilisant des outils cytogénétiques et le benzo(a) pyrène comme modèle de la génotoxicité des HAP, combinée aux travaux effectués à notre laboratoire, est également présentée. Le tout est mis en relation avec les aspects moléculaires et cellulaires à la base de la manifestation des dommages cytogénotoxiques étudiés.

Biomarqueurs de génotoxicité en lien avec l’exposition aux HAP chez les femmes ménopausées de la région de Québec

Les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sont des contaminants environnementaux ubiquitaires qui lorsque bioactivés se lient à l’ADN et ainsi peuvent initier la carcinogenèse (Xue et Warshaw sky, 2005). Des chercheurs ayant réalisé une étude cas-témoins sur le cancer du sein dans la région de Long-Island (New York) ont rapporté une association entre les niveaux d’adduits HAP-ADN mesurés dans les lymphocytes des participantes et le risque de cancer du sein (Gammon et al., 2002). Le rapport de cotes pour le cancer du sein chez les femmes appartenant au plus haut quintile de niveaux d’adduits comparativement aux femmes du premier quintile était de 1,51 (intervalle de confiance à 95 % = 1,04-2,20). Les mêmes auteurs ont procédé à une deuxième analyse de leurs données impliquant cette fois un plus grand nombre de cas et de témoins chez qui les adduits HAP-ADN avaient été mesurés (Gammon et al., 2004). Les résultats confirmaient dans une certaine mesure ceux publiés précédemment mais l’augmentation du risque était plus faible (29 % plus élevé chez les femmes montrant des niveaux détectables d’adduits versus celles chez qui des adduits n’avaient pas été détectés) et il n’y avait pas d’évidence d’une relation dose-réponse entre les quantiles. Par ailleurs, la consommation de viandes grillées ou fumées, laquelle est une source d’exposition aux HAP et aux amines hétérocycliques, a été associée au risque de cancer du sein dans cette même étude (Steck et al., 2007).

Nous avons réalisé une étude pilote parmi 110 femmes ménopausées de la région de Québec, en bonne santé, afin d’examiner les relations entre l’exposition aux HAP par la consommation de viandes grillées/ fumées, les adduits HAP-ADN et différents marqueurs de génotoxicité.