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Comportements en lien avec l’exposition aux rayons ultraviolets chez les adolescents au Québec en 2012-2013

Le principal facteur associé au cancer de la peau est l’exposition au rayonnement ultraviolet (UV). Le soleil est la principale source de rayons UV à laquelle est exposée l’humain. Le rayonnement UV se subdivise en rayons UVA, UVB et UVC. Les rayons UV qui atteignent la terre sont des UVA (environ 95 %) et des UVB (environ 5 %) tandis que les rayons UVC sont entièrement bloqués par la couche d’ozone stratosphérique.

Les rayons UV ont des effets sur la peau qui diffèrent selon la longueur d’onde des rayons. Un des effets visibles des rayons UVA est le bronzage qui apparait de 48 à 72 heures après l’exposition. Une exposition excessive aux rayons UV peut occasionner des coups de soleil majoritairement causés par les rayons UVB. Les effets à long terme associés à l’exposition aux rayons UV sont le photoviellissement, la cataracte et les troubles immunologiques. Ces effets peuvent survenir chez les personnes de tous les types de peau, même chez celles à la pigmentation foncée. Les rayons UVA et UVB peuvent endommager l’ADN et ainsi, contribuer au développement d’un cancer de la peau.

Il existe trois types de cancer de la peau soit le mélanome, le carcinome basocellulaire et le carcinome spinocellulaire. Le mélanome est le plus sérieux et son taux de mortalité est élevé. Le nombre de cas incidents de mélanome à l’échelle mondiale a été estimé à 232 000 en 2012. Selon des estimations de la Société canadienne du cancer, 5 500 Canadiens ont reçu un diagnostic de mélanome en 2010 et 1 019 Canadiens en sont décédés en 2009. Les deux autres types de cancer de la peau ont des taux de mortalité plus faibles, mais sont les plus fréquemment diagnostiqués. Au Canada, environ 76 100 personnes auront reçu un diagnostic de cancer de la peau autre que le mélanome en 2014 et 440 Canadiens en seront décédés.

Étude de performance de projets de lutte aux îlots de chaleur urbains dans la région de Montréal

Le Plan d’action sur les changements climatiques 2006-2012 du gouvernement du Québec visait notamment l’adaptation des communautés aux changements climatiques tant sur le plan individuel qu’en ce qui concerne les infrastructures et les programmes. Le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) était responsable du volet santé de l’Action 21 visant l’instauration des mécanismes devant servir à prévenir et à atténuer les impacts des changements climatiques sur la santé. À cet effet, le MSSS a confié à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) le mandat de soutenir le milieu municipal et les réseaux de la petite enfance et de l’éducation afin de mettre en place des mesures de lutte aux îlots de chaleur urbains (ICU). Ainsi, l’INSPQ a appuyé de nombreux projets de lutte aux ICU, notamment dans la grande région de Montréal. Au cours des années 2011 et 2012, plusieurs projets de création d’îlots de fraîcheur ont été mis en place dans divers arrondissements de la ville incluant, entre autres, des actions de végétalisation et d’aménagements de cours d’écoles, de terrains sportifs et de stationnements. Ces projets avaient aussi comme objectif de favoriser l’accroissement de la végétation et des surfaces réfléchissantes.

Afin d’évaluer les retombées de ces mesures de lutte aux ICU de manière concrète (réduction de la chaleur ou gain de fraîcheur), l’INSPQ s’est tourné vers le Service météorologique du Canada – Région du Québec (SMC-QC) d’Environnement Canada (EC) en raison des compétences et des ressources de cet organisme reconnu. Leur expertise a permis d’évaluer la performance des mesures d’atténuation des ICU de certains projets de démonstration dans la région de Montréal. Six projets et sites spécifiques ont été sélectionnés, assurant la représentativité de divers milieux, dans le but de quantifier les impacts des réaménagements. Cette évaluation est une première au pays dans le domaine des prévisions environnementales urbaines. Elle a permis l’acquisition de connaissances et le développement de méthodes pertinentes contribuant à améliorer les nouveaux projets de lutte aux ICU.

Strontium stable dans l’eau potable : revue des connaissances et soutien aux directions de santé publique

En mars 2014, le Groupe scientifique sur l’eau (GSE) de la Direction de la santé environnementale et de la toxicologie de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a été sollicité par une Direction de santé publique (DSP) pour fournir un soutien à l’évaluation des risques sanitaires en lien avec la présence de strontium (Sr) dans l’eau potable d’un réseau municipal alimenté en eau souterraine.

Une revue des connaissances et des valeurs-guides disponibles pour le strontium dans l’eau potable a été effectuée. À la suite de l’analyse des quelques valeurs-guides existantes, le GSE a retenu la dose de référence jugée la plus adéquate parmi celles disponibles pour proposer deux objectifs sanitaires, soit un pour l’adulte et un pour l’enfant.

La biosurveillance des contaminants environnementaux au Québec : portrait, constats et recommandations pour l’implantation d’actions concertées

Au cours des dernières décennies, de nombreuses études ayant recours à la biosurveillance ont été réalisées au Québec, principalement à petite échelle. Toutefois, les données extraites de ces études sont difficiles à comparer, notamment à cause du manque d’uniformité entre les méthodologies analytiques employées. Or, le Programme national de santé publique (PNSP) du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) souligne l’importance de la surveillance de l’état de santé de la population et désigne la santé environnementale comme étant un domaine d’intervention prioritaire. En particulier, le PNSP déplore le manque de connaissances sur l’exposition des Québécois aux contaminants environnementaux et sur le lien entre cette exposition et certains problèmes de santé (MSSS, 2003, mise à jour 2008). La biosurveillance peut contribuer significativement à caractériser cette exposition.

Dans ce contexte, il est apparu pertinent pour l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) de réfléchir à la mise en place d’une stratégie qui permettrait une approche québécoise plus cohérente et plus concertée en biosurveillance. À cette fin, un portrait de la situation au Québec a été réalisé, suivi d’une analyse des besoins, des ressources et des opportunités dans le domaine. L’ensemble des éléments recueillis dans le cadre de ce projet a permis d’établir des constats généraux et de formuler des recommandations visant à favoriser la mise en place d’une telle stratégie.

Surveillance des impacts sanitaires des vagues de chaleur extrême au Québec : bilan de la saison estivale 2013

Depuis mai 2010, le système de Surveillance et de prévention des impacts sanitaires des évènements météorologiques extrêmes (SUPREME), développé par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), est disponible pour les autorités de santé publique. Il compte plusieurs volets soient : chaleur, froid, inondations, etc. Le volet chaleur du SUPREME a pour but d’identifier des vagues de chaleur extrême afin de permettre aux autorités de santé publique de mettre en place, en temps opportun, des mesures de prévention et de protection de la santé de la population. Ce système émet des avertissements de chaleur extrême fondés sur les prévisions des températures. Il présente également des données météorologiques et des indicateurs sanitaires en temps réel ou quasi réel, ainsi qu’un outil d’affichage cartographique permettant notamment de localiser les populations vulnérables.

La saison estivale 2013 a été marquée par des vagues de chaleur extrême dans quatre régions sociosanitaires (RSS). Le présent article résume les principaux éléments de surveillance des impacts sanitaires.

Une vision intégratrice et stratégique de l’environnement bâti

L’environnement bâti, défini comme tout élément de l’environnement physique construit par l’intervention humaine (Bergeron et Reyburn, 2010), est un déterminant de la santé reconnu. Que ce soit les conditions des logements, l’organisation spatiale des infrastructures de transport ou les caractéristiques d’aménagement des quartiers, l’environnement bâti influence les environnements physiques intérieurs et extérieurs, de même que les environnements sociaux et, de façon subséquente, la santé et la qualité de vie (Champagne, 2004). Il joue par ailleurs un rôle important dans les inégalités de santé, les individus en situation de vulnérabilité occupant plus fréquemment des logements en moins bonnes conditions et situés dans des quartiers plus dégradés, ayant potentiellement des effets néfastes sur la santé (Hutch et al., 2011; Miller et al., 2011; Rauh et al., 2008; Bernard et al., 2007).

Mon habitat : plus qu’un simple toit – Expérience du projet pilote de Baie-Saint-Paul

L’enquête « Mon habitat : plus qu’un simple toit » couvre un ensemble de problématiques associées à l’habitat (le logement et l’environnement à proximité), qui ont le potentiel de conduire à des effets sur la santé des occupants. Elle s’inspire de l’enquête paneuropéenne LARES réalisée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dans huit municipalités distinctes à travers l’Europe en 2002-2003 (Braubach, 2007), dont le but était d’évaluer, à travers la perception des citoyens et l’observation visuelle du logement par une personne habilitée, les enjeux de santé associés aux conditions d’habitation. La particularité du projet LARES est l’utilisation d’une démarche concertée avec la ville, dont les résultats ont pour finalité : 1) d’informer et de sensibiliser les décideurs sur les priorités d’intervention en lien avec la santé à l’échelle locale et 2) de les outiller dans la prise de décision afin de favoriser la mise en place de solutions durables.

La définition d’habitat utilisée dans le cadre de l’enquête LARES et, par le fait même, celle de l’enquête « Mon habitat : plus qu’un simple toit », est celle proposée par l’OMS. Elle intègre une vision élargie de l’habitat et fait intervenir quatre grandes dimensions, soit le foyer comme lieu d’intimité et de refuge du monde extérieur, le logement et ses aspects de sécurité et d’accessibilité, la communauté et son climat social ainsi que la qualité du design urbain de l’environnement immédiat au logement.

Le Projet Habitat : documenter l’environnement bâti dans les milieux urbains défavorisés en Montérégie pour agir efficacement sur les inégalités environnementales

Tel qu’explicité dans les articles publiés conjointement dans ce numéro du BISE, l’environnement bâti et, plus largement les conditions d’habitat, exercent une forte influence sur plusieurs problématiques de santé, telles que les maladies chroniques ou respiratoires (asthme, maladies cardiovasculaires, allergies, obésité, etc.), la santé mentale ou les traumatismes (Bergeron & Reyburn, 2010; Institut canadien d'information sur la santé, 2006; Robitaille, 2009).

Il est dorénavant bien documenté qu’ensemble, les facteurs socioéconomiques et l’environnement physique ont une influence plus importante sur l’état de santé que les soins de santé (respectivement 60 % et 25 %) (Sous-comité sénatorial sur la santé des populations, 2009). Ainsi, la défavorisation, qu’elle soit matérielle ou sociale, conditionne à différents degrés l’environnement dans lequel vivent les populations (Pampalon & Raymond, 2003). Par exemple, les populations défavorisées peuvent être contraintes à vivre dans des quartiers situés près des sources de pollution ou de risque (autoroute, industries, etc.), ou encore dans lesquels les logements sont anciens et vétustes (Institut canadien d'information sur la santé, 2006).

Asthme et allergies chez l’enfant, facteurs environnementaux et programmes de prévention

Au cours des dernières décennies, la prévalence de l’asthme et des manifestations allergiques a connu une augmentation importante, principalement dans les pays industrialisés. Plusieurs hypothèses concernant cet accroissement ont été mises de l’avant au cours des années. L’augmentation observée a notamment été attribuée à une meilleure reconnaissance diagnostique, ou encore à une augmentation de l’exposition aux aéroallergènes présents dans l’air intérieur et extérieur. Ces hypothèses, lorsque considérées individuellement, ont graduellement été remises en question. Par ailleurs, selon une théorie appelée « hypothèse hygiéniste », l’exposition en très bas âge, notamment avant l’âge de un an, aux infections ou aux composantes microbiennes (ex. : endotoxines, fragments de parois cellulaires), pourrait avoir un effet protecteur contre les allergies et l’asthme en favorisant le développement immunitaire optimal de l’enfant.

En lien avec les hypothèses sous-jacentes à l’accroissement des manifestations allergiques, les professionnels de la santé reçoivent de l’information parfois divergente sur la physiopathologie de l’allergie et de l’asthme. Ils doivent alors composer avec des incertitudes dans le cadre de leurs fonctions, notamment lorsqu’ils ont à informer leurs clientèles des mesures à adopter afin d’éviter l’apparition ou l’exacerbation de symptômes liés aux maladies allergiques. À l’échelle individuelle, il peut s’avérer difficile pour ces professionnels de transposer l’information reçue en conseils pratiques, notamment auprès des parents qui désirent connaître la façon d’éviter le développement de ces maladies chez leurs enfants. À l’échelle populationnelle, les instances de santé publique ne disposent pas de données suffisantes pour mettre en place des politiques ou des programmes de prévention dans les milieux de garde ou les écoles primaires.

Le développement d’une communauté de pratique en adaptation santé aux changements climatiques : un projet pertinent?

Dans la dernière décennie, les scientifiques ont commencé à mieux comprendre les effets des changements climatiques sur la santé des populations (McClymont Peace et Myers, 2012), et ont établi que les changements climatiques ne représentent plus uniquement un problème environnemental, mais bien un problème pour la santé au sens large (Costello et al., 2009). Dans cet esprit, faciliter le partage d’informations peut aboutir à une meilleure efficacité et efficience de la recherche dans le domaine de la santé et des changements climatiques. En effet, comme le notent Connor et al. (2010), la mise en commun d’informations permet le développement de meilleurs outils de surveillance et de contrôle en santé. Selon le quatrième rapport d’évaluation du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), cette surveillance est la composante la plus élémentaire de l’adaptation en santé publique aux changements climatiques. Le partage d’informations a son importance en adaptation, puisque notre capacité à répondre aux effets négatifs des changements climatiques sur la santé relève des informations fiables et actuelles que l’on détient sur le sujet. De plus, la gestion des effets des changements climatiques sur la santé doit être prise en charge par les différents secteurs de la société, comme le gouvernement ou la société civile, mais elle doit aussi faire l’objet d’une collaboration interdisciplinaire et internationale qui, jusqu’à maintenant, est très peu répandue (Costello et al., 2009).