Brèves d'actualité

Glyphosate : le scandale Monsanto Papers préoccupe le Canada

La saga Monsanto Papers entourant le géant de l’agrochimie Monsanto et l’innocuité du glyphosate, l’herbicide le plus utilisé au monde, a eu des répercussions au Canada dans les dernières semaines.

Rappelons qu’en Californie, un jardinier avait intenté une poursuite judiciaire contre Monsanto, le fabricant de deux herbicides à base de glyphosate, soit le Roundup et le Ranger Pro, à qui il attribuait son cancer de type lymphome non hodgkinien. En août dernier, le jury a notamment conclu que la multinationale étatsunienne avait agi avec malveillance en cachant le caractère potentiellement cancérigène et mutagène du glyphosate, et ce, depuis 1999. Lors du procès, il a été démontré que le fabricant Monsanto aurait manipulé certaines preuves scientifiques suggérant l’innocuité du glyphosate. Notamment, des employés auraient commenté et contribué à la rédaction d’articles scientifiques qui auraient été signés par des chercheurs « prête-plume », soi-disant indépendants et sans…

Terrains contaminés, déversements illégaux impunis et plan d’action

Les déversements illégaux de sols contaminés font couler de l’encre. En juin 2018, Le Devoir (1) faisait écho au rapport de la Vérificatrice générale du Québec qui rapportait que plus de 1 900 terrains contaminés sont sous la responsabilité de l’État. Selon ce même rapport, ces terrains peuvent représenter un risque pour la santé de la population et l’environnement. La vérificatrice mentionne notamment que les actions gouvernementales sont insuffisantes et que le portrait d’ensemble ne comprend pas les renseignements nécessaires pour déterminer les enjeux et les priorités d’intervention. En outre, il n’y a aucune assurance que les efforts de réhabilitation et les sommes investies sont destinés en priorité aux terrains qui présentent les plus grands risques pour la santé humaine et l’environnement. La facture de la réhabilitation pourrait s’élever à 3 milliards de dollars et les travaux s’échelonner sur plus de 50 ans (2).

Déversements de produits chimiques lors d’événements et de désastres naturels

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié, en novembre 2018, un document d’information pour les autorités de santé publique et traitant des déversements de produits chimiques lors d’événements et de désastres naturels. Il prône l’application d’une approche intégrée de gestion des risques de diverses natures, mais porte principalement sur les risques technologiques liés à ces catastrophes naturelles et sur leurs conséquences sur la santé. Il vise à documenter ces risques et à soutenir les activités de gestion associées. Les changements climatiques peuvent accroître la fréquence de survenue d’événements et de désastres naturels, et l’urbanisation et l’industrialisation mondiales favorisent la proximité des populations avec les structures industrielles à risque (décrites plus bas). Les cadres conceptuels utilisés sont ceux de l’évaluation et de la gestion du risque en santé publique ainsi que de la préparation et de la réponse aux urgences selon les quatre dimensions de la…

Novembre : le mois du radon!

À la fin du mois d’octobre, plusieurs articles incitant la population du Québec à effectuer une mesure de radon dans leur domicile ont été publiés dans différents journaux et quotidiens du pays. Ces publications rappellent notamment que le radon, un gaz radioactif d’origine naturelle incolore, inodore et insipide, est la principale cause de cancer du poumon chez les non-fumeurs. Bien que l’exposition à ce gaz serait responsable de 3 200 décès annuellement au Canada, seulement 6 % des Canadiens auraient effectué un test de dépistage dans leur domicile. Au Québec, 1 résidence sur 10 pourrait présenter des concentrations de radon excédant la ligne directrice fédérale de 200 Bq/m3.

Cette année, l’Association canadienne des scientifiques et technologues en radon (CARST) et ses nombreux partenaires mènent la campagne Occupe-toi du radon afin d’informer la population du…

Feu vert à la baignade à Verdun?

Le journal Le Devoir soulignait, le 22 octobre 2018, que la Direction de santé publique (DSPublique) de Montréal accordait le feu vert à la baignade à la plage de Verdun (1). L’article est basé sur l’avis final sur le projet d’aménagement d’une plage publique dans l’arrondissement de Verdun, publié par la DSPublique le 15 octobre 2018 (2). La DSPublique a produit cet avis à la suite de l’analyse de l’échantillonnage biquotidien réalisé du 4 juin au 7 septembre 2018 dans une station localisée sur le site prévu pour la plage.

Par temps sec, les concentrations d’E. coli mesurées révélaient une qualité de l’eau jugée d’excellente à bonne, selon la classification de la qualité de l’eau utilisée pour les usages récréatifs du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC). Cependant, le rapport souligne que, par temps pluvieux, des débordements des ouvrages de surverse sont observés*. Une forte…

La pollution de l’air extérieur préoccupe les instances sanitaires

Selon des données de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), la pollution atmosphérique est le principal facteur environnemental de risque sanitaire au sein de l'Union européenne (UE), laquelle serait responsable de quelque 400 000 décès prématurés chaque année. En dépit de ces estimations, la Cour des comptes européenne rapportait en septembre dernier que l’UE ne protège pas suffisamment ses citoyens contre la pollution atmosphérique, que la plupart de ses états membres ne respectent toujours pas les normes de qualité de l'air de l'UE, et qu’ils n'agissent pas avec efficacité pour améliorer la qualité de l'air. Ces déclarations surviennent au moment où de nouvelles études témoignent des risques de la détérioration de la qualité de l’air extérieur sur la santé humaine.

En effet, une récente étude démontre que la pollution atmosphérique n’est pas uniquement susceptible d’engendrer des répercussions négatives sur la santé physique des populations, mais également…

La maladie de Lyme : une préoccupation croissante pour les instances de santé publique du Québec

La saison estivale 2018 aura été marquée par l’avènement de multiples canicules, mais également par la diffusion de plusieurs recommandations en provenance du réseau de la santé du Québec concernant le risque infectieux pouvant être engendré par des piqûres de moustiques et de tiques. Dès le début du mois de juin, M. Yves Jalbert, directeur de la protection de la santé publique au ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), invitait la population à prendre les précautions nécessaires afin de prévenir les infections contractées à la suite de piqûres d’insectes. Alors que certains moustiques peuvent transmettre des virus, comme le virus du Nil occidental (VNO) et les virus du sérogroupe Californie (VSC), certaines tiques peuvent également transmettre la maladie de Lyme.

Des informations d’intérêt ont d’ailleurs été publiées au sujet de la progression de la maladie de Lyme au cours des dernières années. Alors que les régions situées au sud de la province (telles la…

La maladie débilitante chronique des cervidés détectée pour la première fois au Québec

Une maladie dégénérative du système nerveux des cervidés a été détectée pour la première fois au Québec en septembre dernier dans un troupeau de cerfs d’élevage dans la région des Laurentides. La maladie débilitante chronique (MDC) des cervidés touche les animaux comme les cerfs, les orignaux, les wapitis et les rennes. Cette affection mortelle est une maladie à prions comme l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), la tremblante du mouton et la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ). Les prions sont des protéines constituantes naturelles des cellules animales. Pour des raisons encore inconnues, il existe des prions « pathogènes » qui ne sont en fait que des formes altérées des prions normaux et qui entraînent une dégénérescence encéphalique. Ces pathologies se manifestent par une gamme de symptômes neurologiques, locomoteurs, comportementaux et cognitifs, qui diffèrent selon l’espèce animale.

Selon un vétérinaire de l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), il n’…

Un outil cartographique pour identifier les terrains contaminés au Québec

Le journal de Montréal et TVA Nouvelles ont attiré l’attention de la population sur une problématique peu connue de santé environnementale au Québec, soit celle de la présence de nombreux terrains contaminés, y compris dans des zones résidentielles. Que ce soit dans les villes de Montréal ou de Québec, ou encore dans les régions plus rurales, on retrouve des terrains contaminés un peu partout. C’est ce que révèle un nouvel outil mis au point par Mme Marie-Claude Génie.

Pour mettre cet outil au point, une carte de la province regroupant les données issues de plusieurs répertoires provinciaux et fédéraux a été réalisée. Les répertoires provinciaux consultés comprennent celui sur les terrains contaminés, sur les dépôts de sols et de résidus industriels, ainsi que les données sur les lieux d’enfouissement technique autorisés et en exploitation. S’ajoutent à ces trois sources l’inventaire des sites contaminés du gouvernement fédéral, le répertoire des incidents de pipeline de l’…

Mises à jour canadiennes dans le domaine de l’eau potable

Santé Canada a mené au printemps 2018 deux consultations publiques concernant les méthodologies d’analyse de risque ou des recommandations pour la qualité de l’eau potable. La première portait sur un document qui fournit des renseignements à propos de l’évaluation quantitative du risque microbien (ÉQRM) dans l’eau potable. Le but de ce document est de proposer aux autorités réglementaires, aux décideurs, aux propriétaires de systèmes d’eau potable et aux consultants des conseils sur l’utilisation de l’ÉQRM pour les aider à comprendre les risques microbiologiques dans les systèmes d’eau potable au Canada. Les scientifiques et les spécialistes en eau potable, ainsi que le public, étaient invités à commenter la mise à jour jusqu’au 11 mai. Le document, intitulé Conseils sur l’utilisation de l’évaluation quantitative du…