Campagne lavalloise innovante pour la prévention des ITSS chez les jeunes âgés de 15 à 25 ans

Risque Stupide : une émission fictive et humoristique pour démystifier les ITSS

Mercredi 21 novembre à 12h15, les étudiants du collège Montmorency retenaient leur souffle à l'Agora du collège lors du lancement de la campagne 'Risque Stupide' de la Direction de Santé Publique (DSPublique) du CISSS de Laval. En présence de Richardson Zephir, humoriste et comédien suivi par plus de 30 000 personnes sur Facebook, Patricia Deland et Frédérick Lapointe (sexologues respectivement à la DSPub et au collège Montmorency) lancent le show avec dynamisme. Et il en faut pour mobiliser les jeunes autour des ITSS, premiers touchés par les ITSS tels que la chlamydia et la gonorrhée, mais encore trop peu nombreux à en connaître les risques. «Tu ne prendrais pas de risque stupide pour un jeu. Pourquoi le faire dans la vraie vie? » Voilà le message clé de la campagne. En peu de temps, l'essentiel est dit : 

  • La vidéo d'accueil du site web est projetée, avec le premier épisode (sur 3) de l'émission télévisée fictive nommée Risque Stupide créée pour la campagne (il s'en est suivi la présentation en avant première de la deuxième vidéo de la série fictive).

  • Par la suite, les humoristes ont recréé une représentation en direct d'un épisode de l'émission. Elle reprend en quelques questions les éléments essentiels du site web notamment l'utilisation du condom, les symptômes (ou non) des ITSS, les risques encourus, mais également la présence de vidéos sur Youtube, sur la page Facebook (avec un concours de lancement), comment et où passer un test de dépistage.

  • Enfin, les deux sexologues concluent en présentant les 2 kiosques présents le jour même :

    • l'un pour en apprendre plus sur les ITSS (4 mises en situation où il faut dire si un risque a été pris ou non), avec distribution d’outils promotionnels, notamment des condoms, des surligneurs avec l’adresse du microsite et des paquets de gomme à l'image de la campagne.

    • l'un pour se faire dépister en présence d'infirmière du CIUSSS. Ce kiosque offrait du dépistage urinaire de la gonorrhée et la chlamydia pour les jeunes présents. Il est encourageant de voir que la publicité autour du lancement n'a pas refroidi les étudiants, et qu'un plus grand nombre de dépistages qu'attendu ont pu avoir lieu.

Pour quelques images du lancement, cliquez ici.

La campagne se veut percutante et délivre son message avec tact, jouant de l'humour pour accrocher les jeunes, tout en émettant des messages clairs quant aux risques pris par ceux qui n'utilisent pas de condoms, ne se font pas dépister ... et en restant non moralisateur. Les groupes de discussions préalables auprès de professionnels de la santé, de jeunes du groupe cible, mais également de parents ont permis de définir les moyens de rassembler les jeunes autour des ITSS, et également de s'assurer que les jeunes ne perçoivent pas qu'ils sont qualifiés de stupides, mais bien qu'il est question du concept du jeu télévisé qui réfère à des risques stupides. Sur le site web, le ton est donné dès la page d'accueil avec les 3 vidéos humoristiques (attention les vidéos 2 et 3 ne seront dévoilées que le 28 novembre et le 5 décembre, retournez y faire un tour par la suite!). Le site héberge également des informations sur les ITSS, les lieux de dépistage (une vingtaine de kiosques de dépistage dédiés d'ici à mai 2019 en plus des sites généralement accessibles pour les jeunes) et d’accès gratuit à des condoms. 

Pourquoi une telle campagne : Situation épidémiologique des ITSS à Laval

  • La Direction de santé publique (DSPublique) du Centre intégré de santé et de services sociaux  (CISSS) de Laval est préoccupée par les taux d’infections à chlamydia et gonocoque particulièrement élevés et en augmentation depuis plusieurs années chez les jeunes. S’ajoutent la baisse de fréquentation des cliniques jeunesse, le peu d’interventions préventives en matière de santé sexuelle en milieu scolaire, ainsi que la méconnaissance des jeunes concernant les ITSS.
  • Chaque année plus de 1200 cas de chlamydia et plus de 200 cas de gonorrhée sont déclarés à la direction de santé publique pour la région de Laval et la tendance est à la hausse à Laval comme pour l’ensemble du Québec. Les moins de 25 ans représentent 57 % des cas lavallois déclarés de chlamydia en 2017. Le nombre de cas de gonorrhée déclarés à Laval a augmenté de 158 % en 10 ans, passant de 80 cas en 2008 à 206 cas en 2017. Les moins de 25 ans représentent 42 % des cas lavallois de gonorrhée en 2017.
  • Des infections souvent asymptomatiques ... une épidémie silencieuse inquiétante.

Cette campagne qui vise les jeunes lavallois est néanmoins facilement utilisable pour les jeunes des autres régions. Même si les kiosques de dépistages spécifiquement mis en place pour la campagne ne se trouvent que dans la région de Laval, les possibilités offertes par les CLSC se retrouvent par exemple dans toutes les régions socio-sanitaires du Québec. N'hésitez donc plus à transférer cet outil (le site web ou la page facebook de la campagne) afin de rejoindre encore plus de jeunes. D'autant plus que Laval ne fait pas figure d'exception quant à la proportion de jeunes de 15 à 25 ans touchés par les ITSS. Le portrait des ITSS, publié chaque année par l'Institut National de Santé Publique du Québec, nous indique depuis plusieurs années déjà que les jeunes de 15 à 24 ans étaient particulièrement vulnérables aux ITSS. D'ailleurs, revenez bientôt nous voir sur Espace ITSS, le prochain portrait fera bientôt l'objet d'une manchette..

Rédigé par
Fannie Defay (NISPQ) - Patricia Deland (CISS de Laval)
Date de publication
23 novembre 2018