Déclaration supplémentaire pour la prise en charge des cas et des contacts de Lymphogranulomatose vénérienne

Le 12 janvier 2018, l’Agence de santé publique du Canada (ASPC) diffusait une Déclaration supplémentaire pour la prise en charge des cas et des contacts de Lymphogranulomatose vénérienne (LGV).

https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/maladies-infectieuses/sante-sexuelle-infections-transmissibles-sexuellement/lignes-directrices-canadiennes/infections-transmissibles-sexuellement/lignes-directrices-canadiennes-infections-transmissibles-sexuellement-47.html

On y rappelle que les cliniciens devraient avoir un indice de suspicion élevé de LGV si un patient se présente avec des signes/symptômes compatibles (p. ex.  une rectite et/ou une adénopathie inguinale ou fémorale marquée ou des bubons) ET/OU si les antécédents du patient portent à croire qu’il a peut-être été exposé, sachant que la sous-population qui présente le risque le plus élevé de contracter la LGV est celle des HARSAH, et en particulier ceux qui présentent une infection par le virus de l'hépatite C (VHC), par le VIH ou une autre ITS, et ceux qui ont des relations sexuelles anales ou orales en groupe sans protection.

Le diagnostic définitif de la LGV exige que l’on effectue un test permettant d’identifier le génotype de la bactérie (génotypage). Cette analyse est effectuée au Laboratoire de santé publique du Québec (LSPQ). Lorsque la PCR réalisée au LSPQ détecte la présence de C. trachomatis-LGV, le spécimen est acheminé au Laboratoire national de microbiologie (LNM) pour séquençage, afin d’identifier précisément le génotype en cause.

Dans la déclaration supplémentaire de janvier 2018, les indications de génotypages (lorsque la recherche de C. trachomatis est positive) sont plus ciblées que dans celle qui avait été publiée en 2014 par l’ASPC. On y recommande maintenant :

  • Chez les personnes symptomatiques et les partenaires sexuels de personnes ayant reçu un diagnostic de LGV, demander que les échantillons positifs pour C. trachomatis soient envoyés au laboratoire provincial ou territorial ou au LNM à des fins de génotypage de la LGV.
  • Pour les HARSAH asymptomatiques ayant des facteurs de risque associés à la LGV, envisager de demander que les échantillons rectaux positifs pour C. trachomatis soient envoyés au laboratoire provincial à des fins de génotypage de la LGV.

Rappelons que selon le Guide québécois de dépistage des ITSS (GQDITSS), le dépistage de la LGV est recommandé uniquement pour les partenaires sexuels d’une personne atteinte d’une LGV (http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2017/17-308-03W.pdf). Cependant, depuis février 2016, tous les échantillons rectaux positifs pour C.  trachomatis sont systématiquement acheminés au LSPQ pour génotypage. Ceci a été mis en place suite aux travaux réalisés à l’INSPQ dans les dernières années. Une publication du Comité sur les analyses de laboratoire en lien avec les ITSS (CALI) est disponible sur le sujet (https://www.inspq.qc.ca/pdf/publications/2130_lymphogranulomatose_venerienne.pdf). Le Ministère de la santé et des services sociaux (MSSS) a également publié un outil très intéressant sur la détection et le traitement de la LGV au Québec, basé sur les travaux du CALI, considérant la recrudescence de la LGV au Québec (http://publications.msss.gouv.qc.ca/msss/fichiers/2017/17-328-01W.pdf).

La déclaration supplémentaire de l’ASPC aborde également le traitement des personnes infectées et des partenaires.  Les recommandations s’y trouvant sont les mêmes que celles de l’outil du MSSS (Recrudescence de la lymphogranulomatose vénérienne au Québec : détection et traitement).

Une vigie rehaussée de la LGV est en cours au Québec depuis 2005. Des informations détaillées sur la LGV (incluant l’épidémiologie, la présentation clinique, les analyses de laboratoire effectuées, les traitements administrés et les réinfections) sont présentées dans le rapport de l’INSPQ ainsi que dans un article de février 2018 du Relevé des maladies transmissibles au Canada (RMTC) :

Rédigé par
Annick Trudelle et Annie-Claude Labbé
Publication date: 2 mai 2018