La sérologie du virus Herpes simplex

Des cas cliniques pour illustrer les bonnes et mauvaises utilisations de la sérologie

Le virus herpès simplex (VHS) est l’un des virus de la famille des herpès virus. Il existe deux types de VHS :

  • HSV-1 est responsable habituellement des boutons de fièvre sur les lèvres (herpès labial) et des lésions de la cornée (kératite herpétique, Kératite herpétique)
  • HSV-2 est responsable habituellement de l’herpès génital.

Cette infection transmissible sexuellement et par le sang (ITSS, contact direct ou indirect avec les lésions) ne constitue pas une maladie à déclaration obligatoire. C’est l’une des ITSS les plus fréquentes et il n’existe pas de traitement pour éradiquer l’infection. La majorité des personnes nouvellement infectées le sont par des partenaires qui n’ont pas de lésions au moment des contacts ou qui ne savent pas qu’ils ont l’herpès. Pour rappel, aucune analyse n’est indiquée au Québec pour le dépistage de cette ITSS.

Dans cet article (initialement publié dans le numéro d’octobre 2016 de la revue Le médecin du Québec), 3 études de cas sont présentées afin de mettre en lumière les éléments à prendre en considération lors de l’utilisation de la sérologie pour diagnostiquer cette infection. De manière générale, les auteurs nous rappellent que ‘la sérologie est un outil précieux pour le diagnostic de certaines infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) et pour le counseling sur la prévention de leur transmission. Ne pas comprendre comment l’utiliser ni savoir comment en évaluer les limites peut toutefois s’avérer très dangereux. Poser un diagnostic erroné d’herpès génital ou rassurer faussement un patient sur l’absence d’infection peut avoir des conséquences néfastes pour cette personne, ses nouveaux partenaires sexuels et ses enfants à naître!’

La première mise en situation illustre les conditions dans lesquelles la sérologie serait un outil pertinent et utile, sans conséquence dommageable pour le patient. Les interprétations possibles selon les résultats, en lien avec les observations cliniques sont également discutées. A l’inverse la deuxième mise en situation présente un cas de dépistage, où la sérologie n’est pas recommandée. Un paragraphe spécifique rappelle les raisons pour lesquelles la sérologie n’est pas un bon test de dépistage. La troisième mise en situation est plus nuancée, et illustre les possibilités de faux positifs ou faux négatifs, et des conséquences possibles pour le patient.

Les auteurs concluent avec le paragraphe suivant : ‘La sérologie du VHS doit être prescrite pour faciliter le diagnostic ou choisir les moyens de prévention en cas de probabilité de sérodiscordance au sein du couple, mais pas pour le dépistage. Interpréter les résultats de la sérologie du VHS peut s’avérer complexe et nécessiter l’aide d’un collègue expérimenté. La sérologie du VHS comporte des taux de faux positifs et de faux négatifs trop importants pour en faire un bon test de dépistage, sans compter qu’il n’existe pas de test pour confirmer des résultats positifs.’

L’article complet en français est disponible ici, et la version anglaise ici. Également la fiche clinique du guide québécois de dépistage des ITSS rassemble les informations utiles au sujet de l’Herpès génital.

Rédigé par
Fannie Defay
Catégorie(s) ITSS
Date de publication
16 novembre 2018