Retour sur le 23e congrès ISSTDR et 20e congrès IUSTI à Vancouver – 14-17 juillet 2019

Affiches sur la surveillance sentinelle des infections gonococciques, de l’antibiorésistance et des échecs de traitement au Québec

Du 14 au 17 juillet dernier, se tenait le 23e congrès ISSTDR/20e congrès IUSTI, à Vancouver. Ce congrès biennal est l’un des plus grands congrès sur les infections sexuellement transmissibles et il attire des délégués du monde entier. Cette année, le thème était « L’évolution du portrait de l’élimination des ITSS et du VIH ». Plusieurs professionnels, médecins, chercheurs et experts du Québec ont eu la chance d’y participer dont deux professionnels de l’INSPQ qui ont présenté des affiches en lien avec leurs travaux.

La première affiche présentait les traitements prescrits pour les cas d’infections à N. gonorrhoea et les échecs de traitement pour la période 2015-2017.

On y présente la définition d’échec de traitement retenu dans le réseau sentinelle, les recommandations de l’INESSS en matière de traitement de l’infection gonococcique, ainsi que les traitements prescrits répertoriés dans le réseau sentinelle.

On relève les observations suivantes : entre septembre 2015 et décembre 2017, 1 240 épisodes provenant de 1 115 individus ont été enregistrés dans le réseau sentinelle.

  • Pour les infections rectales, 86 % des cas ont reçu le traitement empirique recommandé et 76 % ont reçu le traitement recommandé à la suite d’un résultat positif.
  • Dans le cas des infections pharyngées, ces pourcentages sont de 77 % (traitement empirique) et 85 % (traitement à la suite d’un résultat positif).
  • Parmi les 688 épisodes pour lesquels un test de contrôle a été réalisé, 5 % (n=32) étaient positifs.
  • Les éléments nécessaires à l’évaluation des échecs de traitement étaient disponibles pour 28 épisodes ; 5 épisodes ont été classés comme échec de traitement retenu ou suspect, incluant 4 infections pharyngées et 2 cas ayant reçu de l’azithromycine en monothérapie.

La seconde affiche traite des facteurs associés à la résistance à l’azithromycine pour le traitement de N. gonorrhoeae, dans le réseau sentinelle.

Depuis 2013, la résistance à l’azithromycine est en hausse constante : 1,7 % en 2013, 6,7 % en 2014, 12,4 % en 2015, 19,9 % en 2016 et 30,9 % en 2017).

Sur les 1 240 épisodes enregistrés entre septembre 2015 et décembre 2017, 68 % (n=840) ont eu un prélèvement pour culture, et 571 souches ont ainsi été obtenues.

Les résultats confirment que la résistance à l'azithromycine semble être bien établie au Québec, principalement chez les personnes ayant déjà rapporté une ITSS et chez les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HARSAH), mais non exclusivement. Une association significative a été observée entre la résistance à l'azithromycine et les HARSAH en 2016, mais pas en 2017. Cela correspond aux résultats du programme de surveillance de l’ensemble des souches détectées au Québec, réalisé au LSPQ, où la proportion de résistance à l'azithromycine était plus élevée chez les hommes que chez les femmes (21 % contre 12 %) en 2016, alors qu'en 2017, les proportions de résistance à l’azithromycine étaient les mêmes (30,9 % chez les hommes et 31,2 % chez les femmes).

Nous vous invitons à consulter les affiches en cliquant sur les titres ci-dessous.

Rédigé par
Annick Trudelle (Espace ITSS)
Date de publication
1 août 2019