Veille scientifique ITSS et COVID-19

Impact possible du partage de ressources en santé

Outillés de la veille scientifique mise en place à l’INSPQ spécifiquement en lien avec la COVID-19[1], nous vous proposons en juillet de faire un suivi (non exhaustif) de l’évolution des publications scientifiques. Les articles publiés qui lient plus spécifiquement les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) et la COVID-19 se sont initialement surtout préoccupés des pertes de services et de suivis pour les patients, du fait des actions de confinement mises en place par les gouvernements. Partout dans le monde également, les besoins en matériels médicaux ont été redistribués vers les services prenant en charge des patients atteints par la COVID-19, ou en attente de test. Ainsi, moins de matériel s’est retrouvé disponible pour le dépistage ou la prise en charge de patients atteints par les ITSS. L’approvisionnement en médicaments antirétroviraux pour le VIH a également été affecté. Voici quelques liens (dont certains en anglais) qui traitent de ces sujets :

 

Le sujet a également été abordé par CATIE dans un récent article de blog. Cette citation est particulièrement juste : ‘Le dépistage des ITS et la pandémie de COVID-19 mobilisent les mêmes ressources en soins de santé : capacités des laboratoires, écouvillons et spécialistes des maladies infectieuses.’ Le partage des ressources au Québec a également vu les dépistages diminuer, et certaines actions avoir besoin d’être priorisées, de manière globale au Québec, ou parfois même au sein de certains laboratoires qui se sont adaptés jours après jours à la demande.

http://blog.catie.ca/2020/06/26/difficultes-liees-aux-tests-de-depistage-des-its-pendant-la-pandemie-de-covid-19/?lang=fr

Tout récemment, la Dre Sarah-Amélie Mercure de la Directions de Santé publique de Montréal soulignait au micro de Radio-Canada qu’après une déclaration très ralentie des cas d’ITSS à Montréal, le tout repartait à la hausse. Néanmoins, il serait prématuré de dire qu’il y a une hausse générale des cas, car on retrouve pour l’instant un niveau similaire à l’an passé. Cela appuie toutefois les craintes de début de pandémie, de raréfaction des services du fait du confinement généralisé et de la priorisation de l’utilisation du matériel. Le dépistage des ITSS, et leur surveillance demeure important et ne doit pas être négligé. Par exemple pour Neisseria gonorrhoeae, la pandémie de COVID-19 n’a pas modifié la tendance à la hausse de la résistance aux antibiotiques pour cette bactérie. Le maintien d’un nombre suffisant de culture pour surveillance la résistance est toujours autant d’actualité.

 

[1] Dès janvier 2020, une veille signalétique de la littérature scientifique sur la COVID-19 s’est mise en place à l’initiative de l’équipe immunisation, infections nosocomiales et antibiorésistance de la direction des risques biologiques et santé au travail (DRBST). Avec l’accompagnement de l’équipe des services documentaires et l’implication de conseillères scientifiques de la DRBST agissant à titre de veilleuses spécialisées, un premier suivi de l’actualité scientifique sur le virus qui gagnait la Chine a pu être instauré. Or, le confinement généralisé allait voir surgir des besoins accrus en veilles si bien que l’équipe documentaire de l’INSPQ a dirigé ses efforts et opté pour une infrastructure de veille centralisée et qui se distingue de celles, décentralisées, qui auraient normalement été mises en place afin de fournir aux décideurs et aux experts la littérature grise, scientifique et médiatique sur une base quotidienne.
Plusieurs veilles ont cours simultanément. L’une d’elles, établie au départ, couvre la COVID-19 comme maladie transmissible selon différents volets : épidémiologie, incluant la surveillance, PCI pour prévention et contrôle des infections, mesures populationnelles, gestion des cas et des contacts. Une seconde veille est consacrée à la santé au travail, à la santé environnementale et à la prévention/promotion de la santé. Une veille signalétique de la littérature grise issue des organismes gouvernementaux ou de santé publique québécois, canadiens et internationaux parachève le portefeuille de ces veilles signalétiques, de même qu’une veille médiatique qui ratisse les médias québécois, ontariens, de la Colombie-Britannique et de New York.
 (communication interne INSPQ)

Rédigé par
Fannie Defay – Espace ITSS
Date de publication
15 juillet 2020