Annexe 1

Comparaison du cadre de 2016 et du cadre de 2003

Ce nouveau cadre de gestion des risques en santé publique (cadre de 2016) succèdera au cadre de 2003 (INSPQ, 2003).

À titre comparatif, le processus d’évaluation et de gestion des risques à la santé de ce cadre comprend quatre phases (figure 9), tandis que celui de 2003 (figure 10) compte six phases.

Les deux cadres partagent les mêmes concepts, les mêmes caractéristiques générales (communication, coordination et concertation, itérativité, adaptabilité) et étapes du processus. Toutefois, le cadre de 2016 développe plus en détail les étapes du processus et certains concepts clés. Les modifications ont été apportées en fonction des meilleures pratiques actuelles et des besoins d’amélioration identifiés par le milieu. Afin de faciliter la transition vers ce nouveau document de référence, les points communs et les différences de ces deux processus sont comparés dans le tableau 2.

L’approche réflexive du Comité d’éthique de santé publique (CESP, à paraître) s’intègre au processus pour favoriser une réflexion éthique structurée. Un Référentiel de valeurs (INSPQ, 2015) complète la proposition de processus éthique. Il intègre, tout en les reformulant, les sept principes éthiques définis dans le cadre de 2003. Les valeurs y sont regroupées suivants trois groupes :

  • valeurs associées aux finalités de santé publique;
  • valeurs professionnelle;
  • valeurs de société significatives au regard des actions de santé publique.

Figure 9 - Processus du présent cadre de gestion des risques

 

Figure 10 - Processus du cadre de 2003 (INSPQ, 2003)

 

Tableau 2 - Comparaison du processus de gestion des risques des cadres de 2003 et 2016

Phases et étapes de ce cadre (2016)

Phases et étapes du cadre de 2003 (INSPQ, 2003)

Phase 1. Cadrage et planification

Phase 1. Définition du problème et de son contexte

La phase 1 de « Cadrage et planification » comporte trois étapes :

L’étape 1 « Cadrer la situation de risque» vise à réunir les informations facilement identifiables pour établir les grandes orientations de la démarche. Elle consiste à

  • définir le problème à évaluer et à gérer;
  • comprendre le contexte (incluant notamment l’identification des parties prenantes, leurs perceptions et leurs préoccupations).

L’étape 2 « Planifier le travail » identifie quant à elle les actions à réaliser. Il s’agit de

  • mettre en place une équipe de travail;
  • établir les objectifs de santé publique;
  • définir une approche adaptée au risque et au contexte (dont notamment le plan de participation des parties prenantes).

L’étape 3 « intégrer l’éthique et la communication » consiste à

  • effectuer le cadrage éthique;
  • élaborer un plan de communication.

La collaboration et la concertation entre les décideurs et les experts est importantes à cette phase.

La phase 1 du Cadre de 2003 est brève. Elle comporte une liste d’éléments à considérer.

Cette première phase intitulée « définition du problème et de son contexte » réfère à l’étape de Cadrage du nouveau cadre.

Elle précise aussi, sans détailler, qu’il convient de déterminer les objectifs de gestion et d’établir un plan d’évaluation. Ces deux points sont inclus dans l’étape de planification du nouveau cadre

Certaines actions de communication sont aussi précisées. Elles consistent à identifier les perceptions, les préoccupations et à planifier la participation du public.

Phase 2. Évaluation et caractérisation

Phase 2. Évaluation des risques

La phase 2 d’« Évaluation et caractérisation » comporte trois étapes :

L’étape 1 « Évaluer le risque » vise à :

  • identifier les effets sur la santé : identifier le danger et évaluer les hypothèses de causalité;
  • estimer l’exposition;
  • analyser le contexte (incluant les perceptions);
  • estimer le risque.

L’étape 2 « Caractériser le risque » consiste à synthétiser et à interpréter les données significatives de l’évaluation multidimensionnelle dans une perspective globale pour éclairer les décisions. Il s’agit de poser un diagnostique de santé publique sur le risque à la santé. Il s’agit de :

  • conclure l’évaluation scientifique de santé publique;
  • conclure l’évaluation multidimensionnelle;
  • préciser la fiabilité des conclusions.

L’étape 3 « intégrer l’éthique et la communication » consiste à

  • reconnaître les valeurs en présence;
  • communiquer pour expliquer le risque.

La phase 2 du cadre de 2003 comporte six étapes.

Les cinq premières étapes du cadre de 2003 sont incluses dans l’étape d’évaluation du nouveau cadre :

  • identification du danger;
  • évaluation des hypothèses de causalité;
  • estimation de l’exposition;
  • estimation du risque;
  • évaluation des perceptions du risque.

La sixième étape de« Caractérisation du risque » du cadre de 2003 correspond à la deuxième étape de la phase 2 du nouveau cadre.

Phase 3. Acceptabilité du risque et proposition des options

Phase 3. Identification et examen des options de gestion des risques

La phase 3 « Acceptabilité du risque et proposition des options » comporte trois étapes :

L’étape 1 « Examiner l’acceptabilité du risque », consiste à :

  • considérer les différentes perspectives;
  • établir idéalement un consensus.

L’étape 2 « Générer des options de gestion du risque » consiste à

  • proposer différentes options de réduction du risque;
  • évaluer chacune des options en fonction de plusieurs critères proposés.

La collaboration et la concertation entre les décideurs et les experts sont importantes à cette phase.

L’étape 3 « intégrer l’éthique et la communication » consiste à

  • déterminer la ou les valeurs prioritaires dans la situation;
  • expliquer l’acceptabilité du risque et l’évaluation des options.

La phase 3 du cadre de 2003 comprend principalement l’identification et l’examen des options de gestion des risques.

Elle fait référence brièvement à l’acceptabilité du risque.

Phase 4. Décision, mise en œuvre et suivi

Phases 4, 5 et 6

La phase 4 du cadre comporte 4 étapes :

L’étape 1 « Prendre une décision éclairée » consiste à

  • identifier une approche de gestion adaptée au risque et au contexte;
  • choisir les meilleures options de gestion du risque.

L’étape 2 « Mettre en œuvre les interventions » consiste à

  • rédiger le plan de mise en œuvre et le plan d’évaluation des interventions;
  • réaliser les actions remédiant aux causes;
  • évaluer la performance et améliorer les interventions.

L’étape 3 « Surveiller et contrôler » consiste à

  • normaliser les méthodes et pérenniser les enseignements tirés;
  • mettre en place un plan d’amélioration continue.

L’étape 4 « intégrer l’éthique et la communication » consiste à

  • prendre une décision raisonnable sur le plan éthique;
  • expliquer la décision, les plans d’intervention et d’amélioration continue.

Les trois étapes de la 4e phase du cadre correspondent aux trois dernières phases du cadre de 2003 :

  • la phase 4 « Choix de l’approche de gestion des risques » du cadre de 2003 correspond à l’étape 1 de la dernière phase du nouveau cadre « Prendre une décision éclairée »;
  • la phase 5 « Mise en œuvre des interventions » du cadre de 2003 correspond à l’étape 2 de la dernière phase du nouveau cadre « Mettre en œuvre les interventions »;
  • la phase 6 « Évaluation du processus et des interventions » correspond à l’étape 3 de la dernière phase du nouveau cadre « Surveiller et contrôler ».

 

Communication

Communication

La communication dans ce cadre est un concept clé de gestion des risques qui s’appuie sur quatre principes

  • communiquer l’information juste et pertinente au moment opportun;
  • s’outiller pour comprendre les différences de perceptions ainsi que les enjeux et les forces en présence pouvant influencer ces perceptions;
  • établir, autant que possible, une communication bidirectionnelle respectueuse et basée sur la confiance;
  • mettre en œuvre une approche de communication adaptée aux publics cibles, ainsi qu’au risque et au contexte.

La communication est expliquée et intégrée à chaque phase du processus

La communication dans le cadre de 2003 correspond à une des caractéristiques générales du processus de gestion des risques. Elle est décrite brièvement à la première phase du processus. Elle se concrétise principalement par l’application des principes d’ouverture et de transparence.

Dimension éthique

Dimension éthique

Le cadre intègre les principales phases de l’analyse éthique du CESP (CESP, à paraître) aux phases du processus de gestion des risques. Le référentiel de valeurs (INSPQ, 2015) constitue un outil pour soutenir la détermination des valeurs en présence. Il en offre une compréhension de base. Ce référentiel de valeurs :

  • inclut les sept principes du cadre de 2003;
  • présente plusieurs valeurs liées à la mission de santé publique et aux pratiques professionnelles;
  • permet l’ouverture aux valeurs de société significatives au regard de la santé publique.

Dans une section séparée de celle relative au processus, le cadre de 2003 décrit en détail sept principes guidant l’action de Santé publique :

  • appropriation de ses pouvoirs;
  • équité;
  • ouverture;
  • primauté de la protection de la santé;
  • prudence;
  • rigueur scientifique;
  • transparence.

Le cadre de 2003 n’aborde pas les éventuelles tensions entre ces principes.