Un nouvel outil pour traiter de l’intimidation dans les médias

Québec, le 26 mars 2019 – Un nouvel outil pour mieux traiter de l’intimidation dans les médias est mis en ligne aujourd’hui par l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) en partenariat avec le ministère de la Famille. Découlant du Plan d’action concerté pour prévenir et contrer l’intimidation 2015-2018 Ensemble contre l’intimidation, une responsabilité partagée, cet outil Web s’adresse aux professionnels des médias de l’information, aux étudiants en journalisme, aux personnes intervenant auprès des victimes et des auteurs d’intimidation de même qu’au grand public.

 

La manière dont les médias traitent de l’intimidation, qu’il s’agisse d’un cas précis ou de la problématique en général, et l’utilisation qui est faite de ce terme peuvent avoir un effet sur la perception de cette problématique au sein de la population. « On a constaté que le terme était parfois utilisé comme « fourre-tout », ce qui peut alimenter une certaine confusion », explique Dominique Gagné, conseillère scientifique à l’INSPQ.

Pour y voir plus clair, l’INSPQ a rassemblé les meilleures données probantes sur l’intimidation dite traditionnelle et l’intimidation en ligne. Cette nouvelle trousse média présente clé en main toute l’information pertinente pour bien décrire le phénomène et répondre à une multitude de questions telles que : De quoi parle-t-on? Combien de jeunes sont touchés? Qu’en est-il en contexte sportif? Quelle est l’ampleur de l’intimidation en ligne chez les jeunes? Quelles sont les causes et les conséquences? Que pouvons-nous faire? Vers quels organismes se tourner?

« Le rôle des médias est important quand on pense aux acteurs qui interviennent dans l’espace public de l’information. Ils peuvent devenir des partenaires précieux dans la mobilisation pour prévenir et contrer l’intimidation. Cette trousse, qui permettra de les informer adéquatement sur ce qui constitue ou non de l’intimidation, contribuera à construire une meilleure compréhension du phénomène. Nous sommes heureux d’avoir pu compter sur l’expertise de l’INSPQ dans la réalisation de cet outil », souligne Mathieu Lacombe, ministre de la Famille. 

L’influence du traitement journalistique

De plus, l’INSPQ s’est inspiré des meilleures pratiques en matière de traitement journalistique du phénomène de l’intimidation et des principaux constats d’une analyse de la couverture médiatique de cette problématique dans la presse écrite québécoise pour suggérer quelques recommandations. Celles-ci peuvent s’appliquer à toute personne ayant à intervenir dans les médias ou dans l’espace public.

En résumé, il s’agit de bien définir l’intimidation et d’en comprendre les caractéristiques, afin de transmettre une information juste et crédible sur le phénomène. Il est aussi important de varier les points de vue et de privilégier le recours aux experts et aux sources officielles pour remettre en contexte les différentes situations faisant l’objet d’une couverture médiatique.

Finalement, l’INSPQ aborde également le lien entre l’intimidation et le suicide. « Comme le suicide d’une personne victime d’intimidation est un phénomène rare, mais généralement abondamment couvert par les médias, il importe de ne pas présenter ce geste comme étant un résultat direct d’une situation d’intimidation », constate Dominique Gagné. La trousse rappelle ainsi la manière de traiter du suicide dans les cas d’intimidation.

Quelques faits saillants

Environ 20 % des jeunes Canadiens seraient victimes d’intimidation dite traditionnelle. Malgré le fait que les jeunes soient souvent ciblés en raison de leurs caractéristiques individuelles (ex. : apparence, poids, expression de genre), il faut aller au-delà de ces caractéristiques et s’intéresser au contexte dans lequel ils évoluent afin de mieux comprendre le phénomène et pouvoir le prévenir.

L’intimidation peut entraîner différentes conséquences pour les auteurs et les victimes qui peuvent perdurer dans le temps. Les personnes qui vivent de l’intimidation peuvent ressentir de l’insécurité et de l’angoisse et développer une faible estime de soi, de l’anxiété ou des symptômes de dépression. Il est important de savoir que ce phénomène peut être contré et ses conséquences atténuées par différents facteurs comme la qualité des relations sociales et les compétences personnelles et sociales des personnes qui en sont la cible. La réaction de l’entourage, du milieu et des personnes qui sont témoins des gestes posés peut également avoir une influence.

L’intimidation en ligne est un phénomène relativement récent et peu documenté. « En raison du caractère anonyme et potentiellement viral de certains gestes posés en ligne, les conséquences pourraient être encore plus importantes pour les jeunes qui en sont victimes », de conclure Dominique Gagné.

Pour consulter cette trousse média sur l’intimidation : www.inspq.qc.ca/intimidation

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Pour information :

Nathalie Labonté, conseillère en communication
Institut national de santé publique du Québec
Tél. : 514 864-5185
[email protected]

 

26 mars 2019