Rapport final de l’enquête épidémiologique sur les travailleurs de la santé atteints de la COVID-19

L’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) publie le rapport final de l’enquête épidémiologique sur les travailleurs de la santé atteints de la COVID-19. Menée au cours des trois premières vagues de l’épidémie, cette enquête a pour objectif de dresser un portrait de l’évolution des caractéristiques, des types d’expositions et des moyens de prévention disponibles et utilisés par les travailleurs de la santé dont le diagnostic de COVID-19 a été confirmé. Elle vise aussi à décrire la perception du risque au travail lié à la COVID-19 et à identifier les facteurs de risque et de protection contre l’infection par le SRAS-CoV-2 dans ce groupe de la population.

Amélioration des indicateurs

Les résultats finaux montrent que les données sur les risques de développer la maladie ainsi que celles sur l’application des mesures de protection par les travailleurs de la santé se sont améliorées au fil des trois premières vagues de la pandémie soit du 1er mars au 15 juin 2020 (phase 1), du 12 juillet 2020 au 16 janvier 2021 (phase 2) et du 17 janvier au 29 mai 2021 (phase 3).

Le pourcentage des nouvelles infections chez les travailleurs de la santé a nettement diminué, au cours des phases 1, 2 et 3 de l’enquête, passant respectivement de 25% de l’ensemble des infections dans la population à 12% puis à 7%. Le risque de développer l’infection a également chuté, sachant qu’elle était 9 fois plus élevée durant la première phase, 3 fois plus pendant la deuxième et 1,8 fois plus pendant la troisième, comparativement au reste de la population des mêmes groupes d’âge. Toutefois, compte tenu que la possibilité de se faire tester était plus élevée chez les travailleurs de la santé que dans la population générale au cours de la première vague de la pandémie, ce risque a vraisemblablement été surestimé à la première phase de l’étude.  

Des progrès notables ont également été enregistrés au niveau des mesures de protection comme la formation en prévention et contrôle des infections (PCI), l’accès aux tests de dépistage dans les 24 heures, le port constant du masque au travail et l’hygiène des mains. Il en est de même pour la distanciation physique entre les travailleurs de la santé quand le masque n’est pas porté puisqu’environ 40 % des cas rapportent l’avoir respectée entre juillet et septembre 2020, contre environ 60 % entre décembre 2020 et mai 2021. Par ailleurs, la vaccination avec au moins une dose plus de 14 jours avant le test a diminué le risque de développer la maladie de 80%.

Profil des travailleurs de la santé infectés et source d’exposition

Le personnel infirmier et les préposés aux bénéficiaires sont les types d’emploi les plus atteints par la COVID-19 et constituent 29% et 31% des cas parmi les travailleurs de la santé respectivement.

Le travail est la source probable de leur infection la plus fréquemment rapportée, mais sa fréquence diminue au cours des différentes phases de l’étude. Par ailleurs, le risque de développer la maladie a plus fortement été associé au fait d’avoir été un contact avec un cas positif de COVID-19 dans leur domicile ou leur ménage, probablement parce que les mesures de protection sont plus difficilement applicables dans ce contexte.

Importance des mesures de protection

Même si la vaccination diminue les risques d’exposition et d’acquisition de la COVID-19 chez les travailleurs de la santé, ils demeurent vulnérables au SRAS-CoV-2 puisqu’ils sont chargés de prodiguer des soins rapprochés aux malades. Pour optimiser leur protection, il faudra conjuguer les approches de prévention et de contrôle des infections et celles en santé et sécurité au travail.

Sujet(s)
10 janvier 2022