Analyse des cas déclarés d'infection génitale à Chlamydia trachomatis, d'infection gonococcique et de syphilis au Québec par année civile : 1994-2009 (et données préliminaires 2010)

Au Québec, 18 119 cas d'infection génitale à Chlamydia trachomatis, d'infection gonococcique et de syphilis infectieuse ont été déclarés en 2009, soit près de 1 100 cas de plus qu'en 2008.

Aucun cas de granulome inguinal ni de chancre mou n'a été déclaré en 2009. Le nombre de cas déclarés de lymphogranulomatose vénérienne (LGV) est passé de 25 cas en 2005 à 44 cas en 2006. Une diminution a ensuite été observée avec 10 cas déclarés en 2007, 9 en 2008 et 3 en 2009. Les données préliminaires indiquent que 5 cas auraient été déclarés en 2010.

Infection génitale à Chlamydia trachomatis

Avec 15 864 cas déclarés, cette infection compte pour 49,7 % des 31 919 cas de MADO déclarés en 2009.

Des cas ont été déclarés dans chacune des 18 régions sociosanitaires du Québec. La région de Montréal a déclaré le plus grand nombre de cas (4 261 des 15 864 cas déclarés en 2009; 27 %).

Le taux d'incidence de l'infection génitale à C. trachomatis est demeuré stable entre 2004 et 2006 pour ensuite commencer à augmenter à partir de 2007. Il était de 203,0 par 100 000 en 2009 et de 218,0 par 100 000 selon les données préliminaires pour 2010.

Les jeunes de 15 à 24 ans demeurent les plus touchés avec un taux d'incidence de 962,0 par 100 000 chez les 15 à 19 ans et un taux de 1 187,9 par 100 000 chez les 20 à 24 ans.

Infection gonococcique

Dix-sept des 18 régions sociosanitaires du Québec ont rapporté au moins un cas en 2009.

C'est dans la région de Montréal qu'on observe le plus de cas, soit 984 des 1 884 cas déclarés en 2009 (52 %). Contrairement à ce qui a été observé pour l'infection génitale à C. trachomatis, cette proportion est nettement plus élevée que le poids démographique de la région (24 %; 1 906 811/7 828 879).

Une brusque augmentation du taux d'incidence a été observée au Nunavik entre 2007 et 2008. Le taux est passé de 537,8 par 100 000 (60 cas) à 1 683,7 par 100 000 (191 cas) lors de cette période, soit une augmentation de 213 %. En 2009, 176 cas ont été déclarés, pour un taux d'incidence de 1 525,9 par 100 000. Selon les données préliminaires, 197 cas ont été observés en 2010.

Le taux d'incidence de l'infection gonococcique a augmenté au Québec depuis la fin des années 90 jusqu'en 2001, avant de se stabiliser pendant quelques années à un taux d'environ 11 par 100 000, pour ensuite doubler entre 2005 (11,9 par 100 000) et 2009 (24,1 par 100 000).

Les données préliminaires pour l'année 2010 suggèrent une nouvelle augmentation à 26,1 par 100 000. L'augmentation des taux d'incidence observée entre 2005 et 2009 touche bien davantage les femmes que les hommes.

Cependant, sauf chez les 15 à 19 ans où le taux d'incidence est plus élevé chez les jeunes filles, les hommes démontrent de façon constante des taux supérieurs à ceux des femmes (31,6 vs. 16,7 par 100 000 en 2009).

La proportion de souches de N. gonorrhoeae résistantes à la ciprofloxacine est passée de 4 % en 2004 à 17 % en 2005, pour atteindre son maximum à 25 % en 2006. Elle a ensuite diminué en 2007 (23 %), en 2008 (10 %) et en 2009 (6 %).

Syphilis

L'incidence de la syphilis infectieuse diminuait depuis plusieurs années au Québec lorsque l'épidémie actuelle s'est déclarée chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HARSAH) de la région de Montréal.

En 2009, Montréal demeurait la région où étaient déclarés près des deux tiers des cas (227/371, 61 %). Le taux d'incidence y était alors de 11,9 par 100 000 (23,3 par 100 000 chez les hommes et 0,9 par 100 000 chez les femmes). Le taux provincial de 4,7 par 100 000 pour 2009 est près de 100 fois plus élevé que les taux observés dans les années précédant l'épidémie (0,05 par 100 000 en 1998, par exemple). Les données préliminaires pour 2010 indiquent un taux provincial de 6,6 par 100 000, soit une augmentation importante par rapport à 2009.

Les taux les plus élevés et les plus grands nombres de cas ont été observés chez les hommes de 20 à 49 ans. Plus de la moitié des cas masculins ont été déclarés chez les 40 ans et plus (188/353, 53 %).

Le nombre de cas de syphilis infectieuse chez les femmes est demeuré relativement stable entre 2005 et 2008 avec six à huit cas déclarés par année. En 2009, une augmentation du nombre de cas a été observée avec 17 cas déclarés. Les données préliminaires indiquent que 24 cas ont été déclarés pour l'année 2010. Complètement absente depuis 2003, la syphilis congénitale a fait un retour en début d'année 2011 (un cas déclaré). Ceci nous rappelle donc que la syphilis congénitale demeure une menace sur notre territoire.

Conclusion

Les infections transmissibles sexuellement (ITS) bactériennes représentent plus que jamais un problème de santé publique pour le Québec. Les efforts de surveillance et de prévention de la transmission des ITS doivent donc être maintenus, sinon intensifiés.

Note(s)

Veuillez noter qu'à la page V, dans la section Infection génitale à Chlamydia trachomatis, le dernier paragraphe a été modifié. (5 juillet 2011)

Les jeunes de 15 à 24 ans demeurent les plus touchés avec un taux d'incidence de 962,0 par 100 000 chez les 15 à 19 ans et un taux de 1 187,9 par 100 000 chez les 20 à 24 ans.

Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-61952-9
ISBN (imprimé)
978-2-550-61951-2
ISSN (électronique)
1920-924X
ISSN (imprimé)
1917-9979
Notice Santécom
Date de publication