L'exposition à la fumée de tabac dans l'environnement chez les élèves québécois : 2008-2009

L’exposition à la fumée de tabac dans l’environnement représente une cause démontrée de cancer chez l’être humain[1]. En 2006, Santé Canada évaluait à approximativement 800 le nombre de décès annuels par cancer du poumon ou maladie cardiovasculaire causés par la FTE, dont 200 provenant du Québec.

Chez les enfants, les effets de la FTE sur la santé sont particulièrement nocifs, car ils respirent plus rapidement que les adultes et absorbent davantage de substances polluantes en raison de leur petite taille. Des effets néfastes ont été documentés également chez les foetus dont les mères sont en contact avec la FTE. Il a été démontré que la nicotine provenant de la FTE se rend dans le sang maternel et atteint le foetus en traversant le placenta. Ceci entraîne une diminution de la quantité d’oxygène et de substances nutritives qui parviennent au foetus, entraînant une hausse du risque de naissance prématurée, de malformation et de faible poids à la naissance.

Les méfaits de la FTE chez les enfants et les nouveau-nés sont multiples; mentionnons, entre autres, le risque accru de mort subite du nourrisson, les affections aiguës des voies respiratoires, la bronchite chronique et les inflammations ou infections de l’oreille. Chez les enfants d’âge scolaire, on estime que l’exposition à la FTE au domicile entraîne un accroissement de 50 % du risque de survenue d’asthme. Des études récentes concluent également à un lien probable entre l’exposition à la FTE chez les enfants et les dommages cardiovasculaires (détérioration des profils lipidiques et des fonctions vasculaires)[8], de même qu’avec la bronchite chronique.

En plus de contenir de nombreuses toxines et substances cancérigènes, la FTE renferme de la nicotine, la substance qui engendre la dépendance au tabac[9]. Une association entre l’exposition à la FTE et le développement de la dépendance à la nicotine chez des enfants non-fumeurs est donc plausible. En effet, une étude menée auprès d’élèves québécois âgés entre 10 et 12 ans qui n’avaient jamais fumé indique que l’exposition à la FTE dans les automobiles est associée à des symptômes de dépendance rapportés par les enfants. La survenue d’un phénomène similaire au sein d’autres espaces clos tels que le lieu de résidence est également possible. En effet, une étude récente démontre que la nicotine contenue dans la FTE parvient au cerveau des jeunes qui y sont en contact et qu’elle se fixe sur les sites des neurotransmetteurs cérébraux qui sont associés à la dépendance à la nicotine. Cette mise en évidence du processus biologique de la dépendance impliqué dans l’exposition à la FTE permet de mieux comprendre pourquoi les personnes qui y sont davantage exposées durant leur enfance ont une plus grande propension à devenir des fumeurs lors de l’adolescence.

En raison des risques envers la santé posés par l’exposition à la FTE, la majorité des provinces et territoires canadiens ont légiféré afin de restreindre ce risque pour les enfants qui voyagent en voiture, la plupart optant pour une interdiction de fumer en présence de jeunes de moins de 16 ans. À ce jour, le Québec n’a pas déposé de projet de législation à cet égard.

ISBN (électronique)
978-2-550-62592-6
ISBN (imprimé)
978-2-550-62591-9
ISSN (électronique)
1922-2475
ISSN (imprimé)
1922-2459
Notice Santécom
Date de publication