Projet de dépistage du radon dans des écoles primaires du Québec situées en zones d'investigation prioritaires

Des activités de dépistage du radon dans des écoles primaires ont eu lieu dans plusieurs pays de par le monde ainsi que dans quelques provinces canadiennes, notamment en Colombie-Britannique, en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Au Québec, un projet pilote de dépistage du radon dans les écoles primaires et quelques lieux publics de certaines municipalités des MRC du Granit et du Haut-Saint-François a d'abord été réalisé au cours de l'hiver 2007 par la Direction de santé publique de l'Estrie. Ce premier projet pilote a notamment permis de démontrer l'existence possible de concentrations élevées en radon dans des édifices publics et d'émettre certains constats relativement à la collaboration active des partenaires et à l'efficacité des mesures correctrices appliquées lorsque celles-ci sont réalisées dans les règles de l'art. D'après les auteurs de cette étude, ces résultats justifiaient d'étendre le dépistage du radon aux autres écoles du Québec. Par la suite, soit en 2009-2010, un projet de dépistage du radon a été entrepris dans des écoles primaires du Québec situées dans des zones dites d'investigation prioritaires. Ce dernier, qui constitue un segment du Plan d'action intersectoriel québécois sur le radon, a été réalisé par l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), en collaboration avec le ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), le ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS), Santé Canada, les commissions scolaires concernées, ainsi que les directions de santé publique (DSP) de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine, des Laurentides et de l'Outaouais.

L'étude, effectuée dans 65 écoles, comportait deux principaux objectifs. Le premier, d'ordre sanitaire, consistait à documenter, dans les écoles primaires ciblées, les concentrations en radon auxquelles les occupants sont exposés aux fins de recommander les interventions appropriées visant, au besoin, à protéger la santé des enfants et du personnel. Le second, d'ordre scientifique, visait à explorer les associations entre les concentrations de radon dans les bâtiments et les différents indicateurs géologiques.

À l'hiver 2010, plus de 500 dosimètres ont été installés dans les écoles des trois régions ciblées par l'étude. Après quelque trois mois d'exposition, les dosimètres ont été retirés des locaux investigués puis expédiés au Bureau de la radioprotection de Santé Canada pour analyse. Les résultats obtenus ont fait ressortir que 83 % des écoles investiguées présentaient des valeurs respectant la directive fédérale, tandis que pour 17 % d'entre elles, au moins un local démontrait un dépassement de cette même ligne directrice. La moyenne arithmétique obtenue pour cette étude1 était de 56 becquerels par mètre cube (Bq/m3). À l'automne 2010, les résultats de l'étude ont été transmis aux partenaires impliqués puis aux publics cibles suivant les modalités définies dans le plan de communication produit à cet effet. Dès le début, il a été convenu que le milieu scolaire veillerait à la mise en oeuvre des travaux d'atténuation appropriés dans les écoles où des concentrations mesurées de radon dépassaient la ligne directrice fédérale. Nous espérons que l'intérêt soulevé par ce projet mènera éventuellement les autorités compétentes provinciales et régionales à soutenir ou développer d'autres projets similaires auprès des gestionnaires de bâtiments publics et des propriétaires de bâtiments privés.


1Moyenne calculée pour tous les locaux des écoles de toutes les régions ciblées.

Auteur(-trice)s
Patrick Poulin
Ph. D., conseiller scientifique spécialisé, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie, Institut national de santé publique du Québec
Jean-Marc Leclerc
M. Sc., conseiller scientifique, Institut national de santé publique du Québec
ISBN (électronique)
978-2-550-65277-9
ISBN (imprimé)
978-2-550-65276-2
Notice Santécom
Date de publication