Avis du Comité sur l'immunisation du Québec sur la pertinence d'un programme public de vaccination des nourrissons contre l'hépatite B avec le vaccin Hexavalent DCaT-VPI-Hib-VHB

Dans les rapports du Comité sur l'immunisation du Québec (CIQ) de 1991 et 2005, deux options pour la vaccination contre l'hépatite B étaient envisagées : la vaccination des préadolescents ou la vaccination des nourrissons à la condition qu'un vaccin hexavalent contre la diphtérie, la coqueluche, le tétanos, la poliomyélite, les infections à Haemophilus influenzae de type b et l'hépatite B (DCaT-Polio-Hib-VHB) soit utilisé.

Étant donné l'épidémiologie de la maladie et le fait que le vaccin hexavalent n'était pas disponible, le programme de vaccination des préadolescents en milieu scolaire à l'école a été choisi et implanté en 1994 chez les jeunes de 4e année du primaire. Ce programme, qui permet d'atteindre des couvertures vaccinales de 85 à 88 %, s'est avéré hautement efficace. Il a permis, dans une période de temps relativement courte, de diminuer considérablement l'incidence de l'hépatite B aiguë. L'effet majeur de ce programme a été observé dans les groupes les plus touchés par la maladie, soit les adolescents et les jeunes adultes.

En 2011, le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec a demandé l'avis du CIQ sur la pertinence d'un programme de vaccination des nourrissons contre l'hépatite B.

En conséquence, en 2011-2012, le CIQ s'est penché de nouveau sur les stratégies potentielles de vaccination contre l'hépatite B au Québec.

Après l'analyse des données existantes, le CIQ conclut qu'un programme de vaccination des nourrissons contre l'hépatite B avec un vaccin combiné hexavalent a le potentiel :

  • d'augmenter la couverture vaccinale,
  • de diminuer le nombre d'injections reliées à la vaccination,
  • de diminuer le risque d'acquisition de l'hépatite B durant la petite enfance (potentiellement 1-3 cas cliniques/année).

Considérant l'ensemble des données scientifiques actuellement disponibles, le CIQ considère que :

  • La vaccination des nourrissons contre l'hépatite B devrait être envisagée à la condition que des vaccins combinés hexavalents soient utilisés et qu'une telle stratégie s'avère économiquement acceptable;
  • Pour maximiser la protection à long terme, les enfants devraient recevoir trois doses de vaccin selon le calendrier 2, 4 et 12-18 mois. Ce calendrier devrait être privilégié. Toutefois, pour des considérations opérationnelles, le calendrier 2, 4, 6 et 12-72 mois pourrait être envisagé;
  • L'implantation de la vaccination des nourrissons fera en sorte que le programme actuel chez les préadolescents en 4e année contre l'hépatite B sera cessé lorsque les cohortes d'enfants vaccinés en bas âge seront en 4e année primaire. Or, actuellement, ce programme est réalisé en utilisant un vaccin bivalent contre l'hépatite A et B. Le CIQ considère important de préserver les bénéfices de la vaccination contre l'hépatite A. Il est donc recommandé d'examiner, d'ici 3 ans, la meilleure stratégie permettant de préserver cet acquis.

     

Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-66278-5
Notice Santécom
Date de publication