Programme de surveillance du pneumocoque : rapport 2011

Les infections invasives à Streptococcus pneumoniae (IIP) sont moins courantes que les pneumonies pneumococciques non bactériémiques mais leur diagnostic est posé sans ambiguïté. On utilise donc souvent l’incidence des IIP comme indicateur du fardeau des pneumococcies. L’analyse des souches invasives permet d’étudier les distributions des sérotypes à l’origine des formes les plus sévères de pneumococcies et les profils de sensibilité aux antibiotiques. Le suivi des sérotypes circulants est indispensable pour évaluer l’impact des programmes de vaccination.

Surveillance globale pour l'ensemble de la population du Québec

L'incidence des infections invasives à pneumocoque, basée sur la déclaration des laboratoires hospitaliers, grimpe à 17,8 cas/100 000 habitants en 2011 tandis qu'elle se situait entre 11,5 et 16,5 depuis 2004.

Le sérotype 19A est le plus fréquent depuis 2007 et représente 19,4 % des souches de 2011 avec un recul comparativement à 2010 (27,1 %).

Le sérotype 7F est en émergence : il vient au deuxième rang et représente 12,4 % des souches de 2011.

Surveillance renforcée chez les enfants de moins de 5 ans

L'incidence des infections invasives à pneumocoque est à la baisse et s'établit à 23,9 cas/100 000 enfants en 2011 par rapport à 27,4 en 2010, 37,1 en 2009, 32,7 en 2008, 30,8 en 2007, 20,5 en 2006 et à 31,3 en 2005.

La proportion de souches reliées au VPC-7 est de 0 % en 2011, comparativement à 4,0 % en 2010, 3,6 % en 2009, 3,3 % en 2008, 11 % en 2007, 26 % en 2006 et 59 % en 2005.

Le pourcentage de souches trouvées non sensibles à la pénicilline G (critère méningé) est de 22,7 %, un taux inférieur à celui de l'année dernière (27,7 %).

Le pourcentage de souches résistantes à l'érythromycine s'établit à 32,9 % en 2011, un taux comparable à celui des 3 années précédentes.

Le mécanisme de résistance associé aux souches résistantes à l'érythromycine est principalement de type ribosomal (82,8 %).

Le pourcentage de souches résistantes à la clindamycine se situe à 27,3 %, un taux semblable à ceux de 2010 (30,7 %), 2009 (27,0 %) et 2008 (28,9 %).

Les données historiques provenant des souches isolées dans les hôpitaux sentinelles indiquent que :

  • en période post-vaccinale VPC-7 (2005-2011), le nombre de cas d'IIP chez les enfants de moins de 5 ans a varié entre 38 et 86 cas annuellement sans qu'une tendance n'ait pu être observée;
  • aucun cas d'IIP n'a été signalé en 2011 alors qu'en période pré-vaccinale 2003-2004, la majorité (79 %) des souches isolées chez les enfants de moins de 5 ans appartenaient à l'un des sérotypes inclus dans le VPC-7.

Étude des profils de résistance des souches non sensibles à la pénicilline

Les données de ce programme de surveillance démontrent une association entre la résistance à la pénicilline G et la multi-résistance.

Évolution des sérotypes pour tous les hôpitaux participants en fonction de l'introduction de nouveaux vaccins 10-valent et 13-valent

En 2011, la proportion des souches incluses dans un vaccin et isolées chez les enfants de moins de 5 ans était de 0 % pour le VPC-7, 9,1 % pour le VPC-10 et 51,1 % pour le VPC-13.

En 2011, la proportion des souches incluses dans un vaccin et isolées chez les individus de 5 ans et plus était de 9,0 % pour le VPC-7, 24,3 % pour le VPC-10 et 49,7 % pour le VPC-13.

Chez les enfants de moins de 5 ans, une diminution a été observée pour les souches dont le sérotype est inclus dans le VPC-10.

Une tendance à la baisse est notable pour les souches dont le sérotype est inclus dans le VPC-13. L'impact de ce nouveau vaccin sera plus facilement mesurable dans quelques années, car son introduction au calendrier de vaccination régulier est très récente.

Note(s)

Veuillez noter qu'une correction doit être apportée concernant l'introduction du vaccin VPC-10 (Synflorix). Ce vaccin a été introduit au Québec au cours de l'été 2009 et non au cours de l'été 2008, comme mentionné dans le rapport. La correction s'applique au 3e paragraphe de la page 1, à la figure 5 à la page 13, à la figure 8 à la page 23 et au 2e paragraphe de la page 35. (22 février 2013)

Auteur(-trice)s
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-66364-5
ISBN (imprimé)
978-2-550-66363-8
ISSN (électronique)
1911-5709
ISSN (imprimé)
1714-5929
Notice Santécom
Date de publication