Le renoncement au tabac chez les élèves québécois : 2006-2007 à 2010-2011

La lutte contre le tabagisme est une priorité de santé publique au Québec depuis près de vingt ans. Elle s'est concrétisée par une hausse importante des budgets et des ressources dédiés au développement et à l'implantation de mesures pour prévenir le tabagisme chez les jeunes, inciter les fumeurs à renoncer au tabac et protéger les non-fumeurs de l'exposition involontaire à la fumée de tabac. Ces objectifs se retrouvent dans le Plan québécois de lutte contre le tabagisme (Ministère de la Santé et des Services sociaux 2001; Ministère de la Santé et des Services sociaux 2006).

Grâce au soutien financier du ministère de la Santé et des Services sociaux, plusieurs interventions visant à motiver et soutenir les fumeurs quant à se libérer de leur dépendance au tabac ont été implantées :

  • ligne téléphonique et site Internet j'Arrête;
  • près de 160 centres d'abandon du tabagisme offrant des services de renoncement au tabac individuels ou de groupe;
  • remboursement des aides pharmacologiques à l'arrêt tabagique par les régimes public et privés d'assurance médicaments;
  • campagnes médiatiques annuelles incitant les fumeurs à prendre la décision d'arrêter de fumer et les informant des ressources disponibles pour les soutenir;
  • Défi j'Arrête, j'y gagne!, présent dans le paysage médiatique depuis l'an 2000, invitant les fumeurs à être abstinents du tabac durant au moins six semaines (Tremblay et Roy, 2013).

Par ailleurs, depuis 2005, les Québécois évoluent dans un environnement de plus en plus restrictif quant à l'usage du tabac. Il est en effet interdit de fumer dans un très grand nombre d'endroits, dont les lieux publics, les restaurants, les bars, les terrains des écoles primaires et secondaires et dans un rayon de neuf mètres des portes d'établissements de santé, des cégeps et des universités. De plus, la promotion, la visibilité et l'accessibilité des produits du tabac ont été nettement réduites.

Dans un tel contexte, et parce que des données d'enquêtes plus récentes sont maintenant disponibles (Enquête sur le tabagisme chez les jeunes de 2010-2011), il nous est apparu important d'examiner si les tentatives de renoncement au tabac chez les élèves avaient évolué au cours des récentes années, témoin des changements importants des normes sociales favorisant dorénavant le non-usage du tabac au Québec. Nous nous sommes également intéressés aux tentatives d'arrêt tabagique chez les élèves selon le nombre de cigarettes fumées à vie et le fait de se considérer comme fumeurs.

Une meilleure compréhension des facteurs pouvant amener les élèves fumeurs à renoncer le plus rapidement possible à l'usage du tabac suite à l'initiation passe notamment par l'acquisition de connaissances sur la manière dont les jeunes perçoivent leur propre usage de tabac et le lien avec la dépendance à la nicotine. Sur le plan de l'intervention, il apparaît prioritaire de sensibiliser les élèves au fait que fumer à quelques reprises ne met pas à l'abri du développement d'une dépendance au tabac dont il est très difficile de se libérer.

Auteur(-trice)s
Annie Montreuil
Ph. D., chercheuse établissement, Institut national de santé publique du Québec
ISBN (électronique)
978-2-550-69569-1
ISBN (imprimé)
978-2-550-69568-4
ISSN (électronique)
1922-2475
ISSN (imprimé)
1922-2459
Notice Santécom
Date de publication