Vaccination contre l'influenza des 6-23 mois au Québec : pistes de réflexion

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a confié le mandat à l'Institut national de santé publique du Québec de proposer des pistes d'action en fonction des facteurs qui pouvaient expliquer les raisons de la faible couverture vaccinale contre l'influenza des enfants de 6-23 mois.

Depuis 2004 au Québec, la vaccination des enfants de 6-23 mois contre l'influenza a été incluse au programme gratuit. Or, les couvertures vaccinales obtenues dans ce groupe sont bien en deçà des objectifs visés. Elles sont en décroissance depuis les dernières années. En effet, lors de la campagne de vaccination contre l'influenza de 2011-2012, seulement un enfant sur huit avait reçu les deux doses requises du vaccin, alors qu'à l'automne 2007, un enfant sur quatre les avait reçues. Les résultats pour la campagne 2013-2014 confirment également cette décroissance puisque 9 % des enfants âgés d'un an et 20 % des enfants âgés de 2 ans ont reçu les deux doses du vaccin.

Diverses pistes d'action pour améliorer la couverture vaccinale contre l'influenza des enfants de 6-23 mois peuvent être proposées à la lumière des constats de l'étude Quel est le meilleur mode d'organisation de la vaccination des enfants de 0-5 ans au Québec?. Il n'existe toutefois pas de solution miracle à ce problème, mais probablement des interventions multiples qu'il faudrait mettre en oeuvre à différents niveaux, dont certaines sur une échelle plus systémique.

Le Programme de vaccination contre l'influenza étant géré distinctement du Programme de vaccination des 0–5 ans, on peut comprendre qu'il soit considéré différemment des autres vaccinations prévues au calendrier des enfants de cet âge. Par ailleurs, bien que l'étude et les constats dont il a été question auparavant se concentrent sur les services de vaccination en CSSS, il est fort possible que des observations semblables pourraient être faites sur les services de vaccination aux enfants donnés hors CSSS. Pour s'en assurer, il vaudrait la peine d'élargir la réflexion en incluant tous les acteurs concernés et de mener des études à cet égard. La pertinence de la tenue d' « États généraux » sur l'ensemble de l'offre de services en vaccination des enfants de 0-5 ans prend encore ici tout son sens.