Analyses de laboratoire recommandées pour le dépistage de l'infection par le virus de l’hépatite C

Dans le cadre de la mise à jour du Guide québécois de dépistage des infections transmissibles sexuellement et par le sang (GQDITSS), le Service de lutte contre les ITSS du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) a mandaté l’Institut national de santé publique du Québec afin de réviser la littérature et formuler des recommandations concernant les analyses de laboratoire à effectuer dans un contexte de dépistage de l’infection par le virus de l’hépatite C (VHC).

  • Les présentes recommandations s’appliquent dans un contexte de dépistage des ITSS. Il est sous-entendu que les personnes chez qui ces analyses seront prescrites ont une indication de dépistage de l’infection par le VHC, tel que défini dans le GQDITSS du MSSS. Le présent avis n’aborde pas les analyses à effectuer dans un contexte diagnostique.
  • L’analyse recommandée pour le dépistage de l’infection par le VHC est, dans la plupart des cas, la recherche d’anticorps anti-VHC. Lorsque des anticorps anti-VHC sont détectés pour la première fois, il est essentiel de compléter le dépistage par la recherche qualitative de l’acide ribonucléique (ARN) du VHC.
  • La période fenêtre est de trois mois et est établie en fonction de la détection des anticorps anti-VHC. Chez les personnes immunodéprimées et chez les personnes vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine (PVVIH), la période fenêtre sérologique peut être prolongée.
  • On peut détecter l’ARN du VHC dans le sang de une à trois semaines suivant l’infection par le VHC. Cependant, puisque la charge virale peut fluctuer dans les premiers mois de l’infection, le concept de période fenêtre ne s’applique pas pour l’ARN du VHC.
  • Lorsqu’il est indiqué de procéder à une recherche qualitative de l’ARN du VHC dans un contexte de dépistage chez une personne avec une sérologie anti-VHC positive, un premier résultat d’ARN du VHC négatif doit être suivi d’une deuxième recherche qualitative de l’ARN du VHC trois mois plus tard.
  • Le libellé « visite initiale » utilisé dans cet avis fait référence au moment où la personne se présente pour un dépistage des ITSS et que le questionnaire relève une indication de dépistage de l’infection par le VHC (voir le GQDITSS). Chez les PVVIH, le dépistage des ITSS devrait s’inscrire dans une prise en charge globale qui tient compte des particularités de l’infection par le VIH (consulter au besoin le guide L’examen médical périodique de l’adulte vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH)).
  • Les analyses à effectuer pour le dépistage de l’infection par le VHC sont présentées selon trois scénarios, en fonction des résultats antérieurs de sérologie anti-VHC ou de la recherche qualitative de l’ARN du VHC :
    • A. En l’absence de sérologie anti-VHC positive dans le passé : il est recommandé de procéder à une sérologie anti-VHC. Un résultat anti-VHC positif doit être suivi d’une recherche qualitative de l’ARN du VHC. Un premier résultat anti-VHC indéterminé doit également être suivi d’une recherche qualitative de l’ARN du VHC. En présence d’une sérologie anti-VHC négative, le dépistage est terminé, sauf dans les trois situations suivantes :
      • Si le dépistage a été effectué avant la fin de la période fenêtre, il est recommandé de répéter la sérologie anti-VHC après la période fenêtre, soit trois mois suivant l’exposition.
      • Si la personne a eu une exposition à une source connue infectée par le VHC, survenue dans les trois derniers mois, il est recommandé d’effectuer la recherche qualitative de l’ARN du VHC entre trois semaines et trois mois suivant l’exposition, ET de répéter la sérologie anti-VHC trois mois suivant l’exposition.
      • Chez la personne immunodéprimée et la PVVIH, si aucune sérologie anti-VHC n’a été effectuée au cours des 12 mois précédents, et que la personne a eu des comportements à risque d’exposition au VHC au cours de cette période, il est recommandé d’effectuer une recherche qualitative de l’ARN du VHC au minimum trois semaines après l’exposition.
    • B. En présence d’une sérologie anti-VHC positive documentée dans le passé SANS résultat d’ARN du VHC disponible : la sérologie ne doit pas être répétée. L’analyse à effectuer est la recherche qualitative de l’ARN du VHC au minimum trois semaines suivant l’exposition. En présence d’un résultat d’ARN du VHC négatif, lorsqu’aucune recherche antérieure de l’ARN du VHC n’est disponible, il est nécessaire de confirmer l’absence d’ARN du VHC par une deuxième recherche qualitative de l’ARN du VHC, trois mois suivants le premier ARN négatif.
    • C. En présence d’une sérologie anti-VHC positive documentée dans le passé et lorsque la dernière recherche de l’ARN du VHC est négative : la sérologie ne doit pas être répétée. L’analyse à effectuer est la recherche qualitative de l’ARN du VHC au minimum trois semaines suivant l’exposition. En présence d’un résultat d’ARN du VHC négatif, il n’est pas nécessaire de confirmer l’absence d’ARN du VHC par une deuxième recherche qualitative de l’ARN du VHC, sauf dans un contexte d’exposition à une source connue infectée par le VHC, survenue dans les trois derniers mois. Dans cette situation, le deuxième prélèvement pour la recherche de l’ARN du VHC devrait être fait trois mois après la première recherche négative de l’ARN du VHC.
  • Cet avis n’aborde pas les aspects de prise en charge des personnes avec une infection active par le VHC (anti-VHC positif et présence d’ARN du VHC à partir de l’analyse la plus récente), chez qui la sérologie et la recherche qualitative de l’ARN du VHC ne sont pas indiquées.