Avis concernant le choix d'un adulticide pour le contrôle des insectes afin de contrer le transmission du virus du nil occidental au Québec

Dans l’éventualité où nous serions confrontés à la présence de virus du Nil occidental, le contrôle des insectes piqueurs constituerait un élément clé de la lutte contre la propagation du virus. À la lumière des données disponibles, il semble en effet que les insectes piqueurs constituent le principal vecteur de transmission du virus à l’humain.

Or, l’utilisation d’insecticides à cette fin n’est pas sans représenter certains risques pour la santé humaine. Dans ce contexte, il devient très important de choisir le produit qui offre la meilleure innocuité, tant pour la population que pour les travailleurs qui auront à effectuer les traitements.

Afin de déterminer quel adulticide offre la plus grande marge de sécurité, nous avons évalué les principaux indices de toxicité des produits potentiels identifiés pour ce type de travaux, soit le Malathion, la Resméthrine, la Perméthrine, le Propoxur et le Dichlorvos.

Compte tenu des délais de production de cet avis, nous avons surtout insisté sur les études les plus récentes et celles qui répondent le mieux aux nouvelles exigences de l’évaluation toxicologique.

Afin de produire une évaluation qui tient compte des données les plus récentes concernant la toxicité inhérente du Malathion, deux documents de référence ont principalement été utilisés. Il s’agit du plus récent document de révision de l’évaluation des risques préliminaires concernant l’éligibilité du produit à une nouvelle homologation par U.S. EPA et du plus récent document d’évaluation toxicologique et environnementale produit par le Comité conjoint FAO/WHO sur les résidus de pesticides .

En plus des données toxicologiques propres au Malathion, nous présentons aussi une synthèse des principales données pour le Malaoxon, le métabolite principalement responsable de la toxicité du Malathion.

Les données concernant les pyréthrinoïdes (Resméthrine et Perméthrine) sont plus limitées car ces produits ne sont actuellement pas considérés comme des priorités pour la réévaluation toxicologique. Les informations présentées proviennent en grande partie des évaluations faites par l’Organisation mondiale de la santé.

Dans le cas du Propoxur et du Dichlorvos, les informations présentées proviennent principalement de documents de décisions élaborés par U.S. EPA.

La comparaison des données toxicologiques disponibles nous a permis de recommander un adulticide pour le contrôle à grande échelle des insectes. Ce choix permettra, selon nous, d’assurer une plus grande sécurité des travaux de contrôle des insectes si le besoin se présentait.

L’utilisation de la Resméthrine devrait être privilégiée pour le contrôle des insectes dans le contexte de la lutte pour contrer le virus du Nil occidental.

Des démarches devraient être entreprises immédiatement pour obtenir une homologation d’urgence de la Resméthrine pour l’utilisation terrestre et aérienne dans le contexte du contrôle des populations d’insectes.

Peut importe le produit qui sera retenu, des mesures préventives efficaces devront être mises en place (plan de communication, mesures de protection pour la population et les travailleurs, programme de surveillance des effets sur la santé et, si possible, de l’exposition pour la population et les travailleurs, programme de sensibilisation, etc.).

Auteur(-trice)s
Onil Samuel
B. Sc., expert et conseiller scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Louis St-Laurent
M. Sc., conseiller scientifique, Institut national de santé publique du Québec
Type de publication
Notice Santécom
Date de publication