Stratégies de promotion de la vaccination contre les virus du papillome humain (VPH) dans le cadre du programme de vaccination scolaire : évaluation des facteurs favorables et des barrières

Le programme de vaccination scolaire contre les VPH a été implanté au Québec chez les filles en 2008 et chez les garçons en 2016. Pour la première année du programme (2008-2009), la couverture vaccinale en 4e année du primaire était de 81 % pour l’ensemble de la province. Au cours des années suivantes et jusqu’en 2015-2016, une diminution de la couverture vaccinale contre les VPH et la présence de disparités importantes dans les couvertures vaccinales entre les régions ont été observées. Un projet d’évaluation a été proposé afin d’identifier, d’implanter et d’évaluer des stratégies pour améliorer le programme de vaccination scolaire contre les VPH. La première phase du projet visait à identifier les facteurs favorables et les barrières à la vaccination scolaire contre les VPH. Pour ce faire, des entrevues et des groupes de discussion ont été réalisés auprès d’informateurs clés (par ex. : gestionnaires des CISSS/CIUSSS, infirmières scolaires, directeurs d’écoles, enseignants et parents d’élèves) dans trois régions où les couvertures vaccinales étaient en deçà de la moyenne provinciale en 2014-2015.

Les résultats indiquent que plusieurs déterminants sont en cause et que le succès de la vaccination scolaire contre les VPH repose sur un ensemble de conditions gagnantes. Les principales barrières ayant été observées sont :

  • L’impact négatif de l’information sur le vaccin contre les VPH qui circule sur Internet et dans les médias sociaux;
  • Le manque de connaissances, les attitudes négatives et les fausses croyances des parents sur la vaccination;
  • Les enjeux liés à un vaccin administré contre une ITS et aux discussions parent-enfant liées à la sexualité;
  • Les barrières de la langue qui ne permettent pas de communiquer efficacement avec les parents dont la langue maternelle n’est pas le français ou l’anglais;
  • La brochure contenant le formulaire de consentement à la vaccination non adaptée aux besoins des parents (perçue comme étant incomplète et manquant d’objectivité pour certains tandis que trop longue pour d’autres);
  • Les difficultés d’accès aux données de vaccination et l’absence de comptabilisation des doses données hors milieu scolaire ou en 5e année du primaire qui entraînent une sous-estimation;
  • Le manque de confiance de la part de certains parents envers le système de santé ou l’école.

À l’inverse, les principaux facteurs facilitants ayant été observés sont :

  • Les bénéfices de la vaccination perçus par les parents ainsi que le désir de protéger la santé de leur enfant;
  • La collaboration et l’implication des intervenants scolaires dans la campagne de vaccination (facilite la collecte des formulaires de consentement signés et le déroulement des cliniques);
  • La présence régulière des infirmières dans les écoles et les rencontres d’élèves qu’elles effectuent quelques semaines avant la vaccination (développe un lien de confiance avec les élèves et le personnel scolaire;
  • L’utilisation combinée de plusieurs stratégies pour faire le rappel et la relance pour l’obtention des formulaires de consentement signés.
ISBN (électronique)
978-2-550-78746-4
Notice Santécom
Date de publication