Définition nosologique d'une maladie à déclaration obligatoire ou d'une intoxication et d'une exposition significative : l'atteinte bronchopulmonaire aiguë due aux substances chimiques aéroportées aux propriétés irritantes

En décembre 2002, le ministère de la Santé et des Services sociaux a confié à l'Institut le mandat de proposer les définitions nosologiques et les critères nécessaires pour gérer efficacement les maladies à déclaration obligatoire (MADO) par substances chimiques. Ce travail s'est fait en collaboration avec les directions de la santé publique et l'Institut de recherche Robert-Sauvé en santé et sécurité du travail. Ce rapport s'inscrit dans ce mandat.

Ce document d’appui est destiné à faciliter la surveillance et, le cas échéant, la déclaration des intoxications par toutes les substances chimiques aéroportées se présentant sous forme de gaz, de fumées ou de vapeurs et dont la toxicité est essentiellement de nature irritative. Les définitions proposées visent à améliorer la validité du système de déclaration des broncho-pneumopathies aiguës consécutives à des expositions à des substances chimiques aéroportées irritantes (SCAI) [pneumonite, alvéolite, œdème pulmonaire, bronchite et syndrome d’irritation bronchique (qui réfère à l’entité clinique généralement reconnue par son appellation anglo-saxonne de « Reactive Airways Dysfunction Syndrome (RADS) »]. Parce qu’un nombre important de substances chimiques ont de telles propriétés, le choix d’en traiter quelques unes à titre d’exemples a été retenu. Parmi les substances irritantes susceptibles de se retrouver dans l’air, le chlore (Cl2), le dioxyde de soufre (SO2), les oxydes d’azote (NOx), l’ammoniac (NH3) et l’ozone (O3) ont souvent été identifiés comme source d’intoxication au Québec. Les trois premiers faisaient notamment partie de la précédente liste des MADO. Outre ces cinq contaminants, le chlorure d’hydrogène (HCl) et le phosgène (COCl2) seront également traités.

Il convient de souligner ici que le NH3 a été identifié par Transports Canada comme la troisième matière dangereuse en ce qui a trait à la fréquence des accidents de matières dangereuses au Canada survenus entre 1980-et 2000. Le HCl arrive pour sa part en douzième place tandis que le Cl2 occupe la quatorzième place. Par ailleurs, le HCl, le Cl2 et le NH3 étaient considérés comme une matière dangereuse prioritaire par le Conseil canadien des accidents industriels majeurs (CCAIM-MIACC) avant qu’il ne soit dissout en 1999. Parmi cette liste des substances prioritaires élaborée par le CCAIM, le HCl, le Cl2 et le NH3 se retrouvaient au 3e, 4e et 5e rang des substances les plus impliqués lors de déversements selon l’étude d’Environnement Canada portant sur les déversements survenus au Canada de 1984 à 1995 (Environnement Canada, 1998). Ces quelques éléments permettent à eux seuls d’étayer la pertinence de développer des outils pour mieux cerner l’impact de ces toxiques sur les populations humaines.

Auteur(-trice)s
Suzanne Brisson
M.D., M.Sc., Institut national de santé publique du Québec et Direction de santé publique de Montréal
Benoît Lévesque
M.D., M. Sc., FRCPC, médecin spécialiste, Direction de la santé environnementale et de la toxicologie
Marc Rhainds
Institut national de santé publique du Québec
Guy Sanfaçon
Ph.D., Ministère de la Santé et des Services sociaux
ISBN (imprimé)
2-550-41682-1
Notice Santécom
Date de publication