Recension et méta-analyse des connaissances concernant l'horaire de travail et ses effets sur l'issue de la grossesse - Édition révisée

Les objectifs de cette recension étaient de synthétiser l'information disponible concernant l'horaire de travail et ses effets sur l'issue de la grossesse. Les caractéristiques de l'horaire étudiées sont le nombre d'heures de travail hebdomadaires, les quarts de travail (jour, soir, nuit) et la rotation des quarts de travail.

Une recherche bibliographique sur Medline a été effectuée pour identifier les articles évaluant l'effet de l'horaire de travail des femmes enceintes sur l'issue de leur grossesse. Les études épidémiologiques originales, publiées en français ou en anglais entre 1974 et 2000, ont été retenues. Les références à la fin des articles et les dossiers personnels de l'auteure ont permis de compléter la liste des articles à consulter. Il n'y a pas eu de recherche systématique de matériel non publié. La présente revue porte sur 44 articles.

Chaque article a subi une évaluation systématique des aspects suivants : - type d'étude et effectif, - exposition (définition et méthode de mesure), - population étudiée (caractéristiques, taux de participation et groupe de comparaison), - issue (définition, fiabilité de l'information et - contrôle de la confusion (âge, habitudes de vie (tabagisme), niveau socio-économique et histoire obstétricale). Chaque issue étudiée : avortement spontané (AS), accouchement avant terme (AAT), faible poids de naissance (FPN) et insuffisance de poids pour l'âge gestationnel (IPAG), fait l'objet d'une méta-analyse. Pour chaque issue, un risque relatif résumé (RRR) est d'abord calculé pour l'ensemble des études et répété pour certains sous-ensembles d'études. Ces sousensembles sont déterminés par les caractéristiques méthodologiques et la validité globale.

Résultats et conclusion

En présence d'un horaire de travail comportant plus de 40 heures par semaine, un excès de 24 % du risque d'AAT est observé et un excès > à 8 % du risque d'AS est suspecté mais les résultats ne permettent pas d'associer cette exposition avec les risques de FPN et d'IPAG.

Lors de l'exposition à un nombre modéré d'heures de travail (entre 21 et 40 heures par semaine), un excès de 16 % du risque d'AAT est observé et aucune association n'est observée avec les risques d'AS, de FPN et d'IPAG.

Avec la rotation des quarts de travail, des excès de 30 % du risque d'AS et de 22 % du risque d'AAT sont observés et des excès de 44 % du risque de FPN et de 19 % du risque d'IPAG sont suspectés.

En présence d'exposition à un quart de travail de soir, un excès de 30 % du risque d'AS est faiblement suspecté et une étude mesure une diminution du poids moyen de naissance. On n'observe pas d'excès des risques d'AAT et d'IPAG associés au quart de soir.

Enfin, en présence d'un quart de travail de nuit, un excès du risque d'AS de 35 % est suspecté. Une étude a observé un excès de 27 % du risque de FPN et une autre, un excès de 15 % du risque d'IPAG mais ces résultats ne sont pas statistiquement significatifs. Et, le quart de nuit n'est pas associé au risque d'AAT.

Note(s)

Cette version remplace celle déposée sur le site Web en novembre 2003. Des modifications y ont été apportées de façon, entre autres, à améliorer la présentation des données.

Cette publication a été réalisée par le Groupe de référence grossesse-travail.

Auteur(-trice)s
ISBN (imprimé)
2-550-41999-5
Notice Santécom
Date de publication