Les inégalités sociales et la santé au travail : le rôle des contraintes professionnelles sur l’absence du travail associée aux troubles musculo-squelettiques

  • On estime qu’un quart de la population québécoise travaillant au moins 15 heures par semaine (soit près d’un million de personnes) a eu des symptômes de troubles musculo-squelettiques d’origine non traumatique liés au travail au cours des 12 mois précédant l’Enquête québécoise sur la santé de la population 2014-15, les femmes en proportion plus importante que les hommes (31 % c. 20 % respectivement).
  • Environ 11 % des personnes en emploi se sont absentées du travail en raison de troubles musculo-squelettiques d’origine non traumatique liés au travail au cours des 12 mois précédant l’enquête (femmes : 12 % c. hommes : 10 %) : 5 % des travailleurs absents ont eu une absence du travail de plus de 90 jours civils (femmes : 6 % c. hommes : 4 %).
  • Le nombre total de jours d’absence du travail chez l’ensemble des travailleurs et travailleuses québécois en raison de ces troubles musculo-squelettiques, au cours des 12 mois précédant l’enquête, s’élève à plus de 5 millions de jours.
  • Le risque de s’absenter du travail en raison de troubles musculo-squelettiques d’origine non traumatique liés au travail est plus élevé :
    • chez les plus pauvres et les immigrants,
    • chez les hommes moins scolarisés,
    • chez les hommes exerçant une profession manuelle ou mixte (par rapport à ceux ayant une profession non manuelle),
    • chez les hommes exerçant une profession élémentaire, intermédiaire ou technique (par rapport aux hommes gestionnaires et professionnels).
  • Ces inégalités de santé musculo-squelettique observées entre groupes socioéconomiques ou entre immigrants et personnes nées au Canada pourraient être expliquées, en partie, par l’exposition plus importante de ces groupes à des contraintes du travail.
  • Des politiques publiques visant à améliorer les conditions de travail pourraient contribuer à diminuer l’ampleur du fardeau des troubles musculo-squelettiques et de l’absence du travail pour ces lésions. Les interventions préventives associées à ces politiques publiques devraient tenir compte de la réalité des travailleurs vulnérables.