Surveillance des maladies infectieuses chez les utilisateurs de drogue par injection : Épidémiologie du VIH de 1995 à 2004 - Épidémiologie du VHC de 2003 à 2004

Au 30 juin 2004, 14 773 questionnaires avaient été administrés à 8 964 individus (tableau 1).

Les trois quarts sont des hommes (6 542/8 964) dont l'âge moyen est de 33 ans. L'âge moyen des femmes est de 28 ans (tableau 1).

Peu sont scolarisés, un sur quatre (269/1 105) seulement ayant terminé son cours secondaire (tableau 3; données 2003-2004).

La cocaïne est la drogue dont l'injection est la plus répandue (88 % des 8 939 répondants en avaient fait usage); l'héroïne suit avec 36 % (tableau 5). La cocaïne est aussi la drogue la plus souvent injectée par 75 % (6 639/8 897) des participants (tableau 9).

L'usage des drogues injectées varie beaucoup d'une région à l'autre (tableau 5) : Si la cocaïne est la drogue la plus répandue dans toutes les régions (84 à 98 % des répondants dans chaque région), l'injection d'héroïne est particulièrement répandue à Montréal (53 % des 3 994 répondants), celle de dilaudid à Québec (10 % des 2 420 répondants), celle de morphine non prescrite à Ottawa (35 % des 1 367 répondants) et celle de PCP au Saguenay / Lac St-Jean (28,5 % des 186 répondants).

On remarque des différences importantes concernant les drogues injectées selon l'âge (tableau 7). L'injection d'héroïne par exemple est rapportée par 60 % des UDI de 24 ans et moins (1 465/2 461) et par 27 % des UDI plus âgés (1 697/6 234).

Les personnes recrutées font aussi usage de drogues non injectées (tableau 6; données 2003-2004). Plus des trois quarts de 1 124 répondants rapportent avoir consommé de l'alcool (83 %) et du cannabis (76 %) tandis que la moitié ont fumé du crack (57 %) et inhalé de la cocaïne (53 %).

Si l'usage d'alcool et de cannabis est très répandu dans chacun des sites de recrutement, celui des autres drogues non injectées varie (tableau 6; données 2003-2004). L'usage de PCP n'est rapporté, par exemple, que par 10 % des UDI recrutés à Ottawa (20/210) mais par 28 % de ceux de Montréal (156/560).

Parmi les drogues consommées autrement que par injection (tableau 8), on observe que le PCP, le cannabis et les amphétamines semblent plus populaires chez les 24 ans et moins et que les benzodiazépines le sont davantage chez les plus âgés. La cocaïne et le crack sont toutes deux consommées par des proportions comparables de participants des deux groupes d'âge (tableau 8; données 2003-2004).

Le lieu d'injection le plus fréquent des six derniers mois qui a été mentionné par le plus grand nombre d'UDI recrutés est l'appartement (55 %). La rue a été le lieu d'injection le plus fréquent pour 18 % (98/559) des UDI recrutés (tableau 15; données 2003-2004).

Le niveau de risque comportemental est en général plus élevé chez les UDI urbains, tant au niveau de la consommation de drogues (tableau 16) qu'au plan sexuel (tableau 20). Les UDI urbains sont par exemple plus souvent des UDI de longue date, plus réguliers dans leur consommation et plus enclins à s'injecter avec des inconnus. Les hommes recrutés en milieu urbain rapportent aussi plus souvent des relations homosexuelles tandis que les femmes rapportent plus souvent des activités de prostitution.

Toutefois, l'injection avec des seringues et du matériel déjà utilisés par d'autres est plus fréquente chez les UDI des milieux semi-urbains. Ils se procurent aussi plus souvent ces seringues et autres matériels principalement auprès d'inconnus (tableau 16).

L'utilisation du condom, tant par les femmes (tableau 18) que par les hommes (tableau 19), reste trop peu fréquente pour être protectrice (que ce soit avec les partenaires réguliers, occasionnels ou de prostitution). Près d'un homme sur 10 (613/6 522) et près d'une femme sur deux (917/2 114) rapportent avoir eu des activités de prostitution (tableau 20).

La prévalence du VIH est de 15 % (1 310/8 899). Chez les 40 ans et plus, un individu sur quatre est déjà infecté (tableau 21).

La prévalence du VHC est de 65 % (725/1-116). Chez les 40 ans et plus, quatre individus sur cinq sont déjà infectés (tableau 22; données 2003-2004).

La prévalence du VIH est la plus élevée, à près de 20 %, à Montréal, Ottawa et à Hull (tableau 23).

La prévalence du VHC est de 67 % (IC 95 % = 64-70 %) en milieu urbain et de 49 % (IC 95 % = 40-59 %) en milieu semi-urbain (tableau 25; données 2003-2004).

La prévalence du VIH à la première participation à l'étude reste stable au fil des ans pour l'ensemble du réseau (figure 1). Elle est légèrement à la hausse à Québec et à la baisse à Ottawa.

L'incidence du VIH est de 3,5 pour 100 personnes-années (PA). Elle est de 4,5 par 100 PA à Ottawa/Hull, de 4,3 par 100 PA à Montréal, de 2,7 par 100 PA à Québec et de 1,8 par 100 PA dans les programmes semi-urbains (tableau 32).

Les taux d'incidence du VIH ont constamment baissé pour l'ensemble du réseau jusqu'en 2001 (figure 2). Depuis, une augmentation est observée à Québec (depuis 2002) et à Montréal (depuis 2001). Les observations faites en 2003 restent toutefois à confirmer puisque du suivi s'ajoutera pour plusieurs individus dans les mois qui viennent.

L'emprunt de seringues demeure le facteur de risque principal associé à la transmission du VIH. La cocaïne comme drogue la plus souvent injectée, le fait de s'injecter avec des inconnus, un âge plus avancé et le fait d'avoir été recruté à Montréal sont aussi associés indépendamment à un risque plus élevé de contracter l'infection (tableau 33).

La proportion de ceux qui rapportent avoir emprunté des seringues dans les six derniers mois a baissé de façon significative à Montréal et Ottawa. La tendance est aussi à la baisse à Québec bien que cette proportion ait augmentée entre 2001 et 2003. Aucune baisse n'est observée dans les sites de recrutement semi-urbains où la proportion de ceux qui empruntent est par ailleurs la plus élevée (figure 3). Les tendances observées dans la fréquence des autres facteurs de risque associés à une incidence plus élevée du VIH varient beaucoup d'un site de recrutement à l'autre (figures 7 à 10).

Type de publication
ISBN (électronique)
2-550-47069-9
ISBN (imprimé)
2-550-47068-0
ISSN (électronique)
1918-4557
ISSN (imprimé)
1918-4549
Notice Santécom
Date de publication