Intervention intersectorielle

Les problèmes de qualité de l’air et de salubrité peuvent être complexes et leur gestion peut impliquer plusieurs intervenants de divers secteurs. Plusieurs organisations peuvent donc être concernées de près ou de loin par ces problématiques en milieu résidentiel.

Considérant l’ampleur que peuvent prendre les interventions en lien avec la qualité de l’air intérieur et la salubrité, il apparaît donc essentiel que les organisations comme les intervenants favorisent la collaboration intersectorielle et effectuent les suivis nécessaires afin de s’assurer du bon déroulement et de la pérennité des interventions menées conjointement et individuellement.

Qu'est-ce qu'une intervention intersectorielle?

L’intervention, dans le contexte du présent ouvrage, se définit comme l’action d’intervenir auprès d’individus ou sur les conditions de logement dans lesquelles ils vivent, dans le but de remédier à une situation problématique ou à risque pour leur santé ou leur sécurité. Dans certains cas, l’intervention auprès d’individus aux prises avec un problème de qualité de l’air intérieur et/ou de salubrité sera assumée par un seul type d’intervenant. À titre d’exemple, l’occupant d’une résidence présentant un risque d’intoxication au monoxyde de carbone en raison d’un appareil au combustible déficient pourrait bénéficier de l’expertise d’un pompier ou d’un préventionniste du service de sécurité incendie de sa municipalité, qui lui expliquera la source du problème, les mesures correctives à apporter et l’importance d’installer un avertisseur de monoxyde de carbone dans le but de prévenir une intoxication.

Cependant, dans bien d’autres cas, la collaboration de plusieurs types de professionnels est essentielle afin d’assurer le succès de l’intervention. C’est ce qui est appelé une intervention intersectorielle. Ainsi, dans les situations concernant un problème de qualité de l’air intérieur et/ou de salubrité, les intervenants peuvent provenir de plusieurs milieux : du secteur municipal, de l’habitation, du réseau de la santé et des organismes communautaires, etc. Les interventions peuvent impliquer la participation d’inspecteurs municipaux, de policiers, d’ambulanciers, de pompiers, d’associations de locataires et de propriétaires, de comités logement, de travailleurs du domaine de l’aide à domicile (aide domestique, soins à domicile, etc.) et de professionnels de la santé. De plus, les interventions nécessitent souvent l’appui du milieu familial et social (membres de la famille, propriétaire de l’immeuble, etc.).

La collaboration des divers acteurs impliqués peut s’avérer complexe étant donné les mandats et les responsabilités légales de chacune des organisations, des ressources parfois limitées pour la gestion de cas problématiques et des risques perçus par les parties prenantes. Toutefois, afin d’assurer la santé, la sécurité et le bien-être de la population, ces intervenants tenteront de contribuer, dans le respect de leurs responsabilités, de leurs capacités et de la manière la plus efficace possible, à la gestion de ces situations complexes.

Afin d’assurer l’efficacité et l’efficience d’une intervention intersectorielle, il s’avère souvent nécessaire :

  • de connaître les partenaires potentiels pouvant être impliqués dans l’intervention ainsi que leurs rôles et leurs responsabilités à l’égard des enjeux de qualité de l’air intérieur et de salubrité;
  • de faire preuve de patience et de reconnaître que l’intervention pourrait s’étirer dans le temps, en fonction des besoins et des caractéristiques propres à chaque situation;
  • d’être ouvert à adapter les procédures d’intervention afin de faciliter l’amélioration graduelle de la situation – approche dite « pas-à-pas » – et d’assurer son maintien, et ce, même à la suite de l’intervention;
  • d’établir une bonne relation entre les partenaires impliqués, mais aussi auprès des personnes aux prises avec le problème, afin de favoriser des interventions harmonieuses;
  • de comprendre que la notion d’urgence peut être différente pour d’autres partenaires (p. ex. une situation peut être urgente pour les professionnels de la santé, mais ne pas l’être pour les intervenants du milieu municipal);
  • de se doter d’outils communs pour gérer les situations complexes;
  • de tenter de maintenir, dans la mesure du possible, les individus concernés dans leur logement, la relocalisation devant être considérée comme une option de dernier recours;
  • de respecter le caractère confidentiel des renseignements personnels obtenus au cours des interventions et d’obtenir le consentement des individus concernés si ces renseignements doivent être transmis à d’autres partenaires;
  • de s’assurer que la santé, la sécurité et le bien-être des individus, mais aussi des intervenants, soient priorisés dans le cadre des interventions en milieu résidentiel.