Le dévoilement d’une agression sexuelle

Faits saillants

  • Le dévoilement d’une agression sexuelle est un processus complexe et graduel. Il peut survenir dans divers contextes et être fait de manière délibérée, spontanée ou accidentelle, surtout chez les enfants.
  • Les personnes qui dévoilent une agression sexuelle le font généralement auprès d’une personne de leur entourage (p. ex. membre de la famille, amie ou ami, partenaire intime).
  • Peu de personnes signalent l’évènement vécu à la police ou à des services d’aide professionnels.
  • La majorité des infractions sexuelles déclarées par la police sont signalées plus d’un mois après la survenue de l’évènement.
  • Plusieurs obstacles peuvent entraver le dévoilement d’une agression sexuelle, comme la culpabilité ou la honte ressentie suite à l’évènement vécu, la peur de ne pas être cru, la crainte des conséquences négatives pour soi, son entourage ou la personne auteure et la crainte du processus judiciaire et des contacts avec la police.
  • La manière de réagir lorsqu’une personne victime, qu’elle soit enfant ou adulte, dévoile une agression sexuelle est importante, car elle influence son rétablissement. Les réactions négatives sont susceptibles de nuire à son rétablissement et de la freiner dans sa recherche d’aide, alors que les réactions positives favorisent son rétablissement et sa capacité d’adaptation.

Au Québec, toute personne adulte qui a des motifs raisonnables de croire qu’une ou un enfant (personne âgée de moins de 18 ans) est victime d’agression sexuelle a l’obligation de le signaler immédiatement à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) de sa région. Il n’est pas nécessaire d’avoir la certitude que l’agression sexuelle a eu lieu. La DPJ s’assurera de prendre le signalement, de l’évaluer et de s’assurer que l’enfant a le soutien nécessaire.

Pour faire un signalement, vous pouvez appeler la DPJ de votre région, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. En cas d’urgence, composez le 9-1-1.

Introduction

On parle de dévoilement lorsqu’une personne victime d’agression sexuelle partage à une autre personne la situation qu’elle a vécue, que ce soit de manière formelle, informelle, délibérée, spontanée ou en réponse à une invitation à le faire1. Une personne peut dévoiler ce qu’elle a vécu à une personne de son entourage (p. ex. amie ou ami, partenaire intime, membre de la famille), à la police, à une professionnelle ou un professionnel (p. ex. médecin, infirmière, psychologue, travailleuse ou travailleur social) ou à toute autre personne. De nombreuses personnes victimes choisissent toutefois de ne pas dévoiler ce qu’elles ont subi, et ce, pour de nombreuses raisons.

Il arrive couramment qu’une personne victime qui dévoile l’agression sexuelle ou les agressions sexuelles subies à une personne de son entourage décide de ne pas signaler l’évènement à la police. On estime que seulement une agression sexuelle sur 20 (5 à 6 %) est déclarée à la police chaque année2,3, ce qui fait en sorte que les données policières ne sont pas représentatives du nombre réel des cas d’agression sexuelle survenant dans une population. Au Québec, 5 747 infractions d’agressions sexuelles ont été déclarées par la police en 2020. Les femmes représentaient 88,9 % des personnes victimes et les hommes 96,8 % des auteurs présumés d’agressions sexuelles4.

Graphique 1 - Répartition des personnes victimes d'infractions sexuelles, selon le délai de signalement à la police, 2020a

 

aDonnées actualisées
Source : ministère de la Sécurité publique. Données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC)

Parmi toutes les infractions sexuelles déclarées par la police (ce qui inclut les agressions sexuelles et les autres infractions d’ordre sexuel), un peu plus de la moitié des personnes victimes ont rapporté l’évènement dans un délai de plus d’un mois (30 jours). Parmi celles-ci, une proportion considérable l’a fait plus d’un an après avoir subi l’évènement5.

Même dans les cas où l’agression sexuelle est rapportée à la police, le signalement ne met pas toujours fin à l’agression sexuelle et ne conduit pas nécessairement à une enquête formelle6, ce qui explique, pour certaines et certains, leur décision de ne pas signaler l’évènement ou les évènements vécus à la police.

Les raisons évoquées pour ne pas faire un signalement à la police concernent notamment la volonté de ne pas être embêtée ou embêté par la police ou le processus judiciaire, de ne pas vouloir que d’autres personnes soient au courant de l’évènement ou d’avoir des préoccupations au sujet du processus formel de plaintes, de la police et du processus judiciaire (p. ex. croire que le signalement ne ferait pas de différence, que la police jugerait que l’incident n’est pas assez important ou que la personne auteure ne serait pas reconnue coupable ni punie de façon adéquate)2,3,7,8.

Le processus de dévoilement

Le dévoilement est un processus complexe, interactif et graduel qui se déroule tout au long de la vie; il ne s’agit pas d’un évènement unique9–12. Pour les personnes victimes qui dévoilent une ou des agressions sexuelles à l’âge adulte, ce processus implique notamment le fait de peser les bénéfices et les risques associés au dévoilement de l’agression sexuelle ou des agressions sexuelles11, de décider de parler de ce qu’elles ont vécu pour la première fois à une autre personne puis, dépendamment de la façon dont le premier dévoilement a été reçu, de décider d’en reparler, ou non, à d’autres personnes. Bien que la décision de dévoiler une agression sexuelle soit un choix personnel, plusieurs facteurs influencent la probabilité de dévoiler l’agression sexuelle subie à une personne de son entourage ou à la police13. Par exemple, la minimisation de l’évènement ou des évènements vécus, la crainte de ne pas être crue, des sentiments de honte et de culpabilité, la crainte des conséquences négatives sur soi ou sur les autres, la crainte du processus judiciaire ou des contacts avec la police sont tous des facteurs pouvant influencer le dévoilement2,3,14,15.

Le dévoilement d’une agression sexuelle, qu’il soit fait à l’enfance ou à l’âge adulte, peut susciter des réactions chez les personnes qui le reçoivent. La nature de ces réactions a un impact important sur les personnes victimes, puisque le fait de recevoir des réactions positives peut favoriser leur rétablissement et leur capacité d’adaptation16,17, alors que des réactions négatives peuvent nuire à leur rétablissement, augmenter leur sentiment de honte et nuire à leur recherche d’aide18,19.

Le dévoilement des agressions sexuelles vécues pendant l’enfance

Il faut être prudent avant d’interpréter comme un mensonge, et donc comme de fausses allégations d’agression sexuelle, le fait qu’une ou un enfant victime d’agression sexuelle rétracte son dévoilement. La décision de retirer ses propos peut s’inscrire dans une étape normale du dévoilement. Pour plus d’information, consultez la fiche thématique sur les fausses allégations d’agression sexuelle chez les enfants.

Le dévoilement d’une agression sexuelle vécue pendant l’enfance peut survenir dans divers contextes, se faire de façon volontaire ou involontaire, et ce, à tous les âges de la vie. Certaines personnes victimes décident de dévoiler pour la première fois à l’âge adulte ce qu’elles ont vécu pendant l’enfance9. Les enfants ont moins tendance à dévoiler les agressions sexuelles subies que les adultes, ce qui peut être expliqué par plusieurs facteurs spécifiques à leur développement. Par exemple, les enfants n’ont pas nécessairement la capacité de reconnaître la nature d’une agression sexuelle ou de la communiquer à d’autres personnes (p. ex. incapacité à raconter tout ce qui leur est arrivé sur le coup ou oubli de certains détails)21. Les enfants peuvent aussi décider de garder pour elles ou eux l’évènement ou les évènements vécus, car elles ou ils peuvent avoir honte de certains détails ou se sentir responsables, particulièrement lors d’évènements produits en ligne (p. ex. leurre par internet ou sextorsion)21. Il n’est pas rare que les enfants aient un lien de confiance avec la personne auteure, ce qui peut les inciter à ne pas vouloir la dénoncer afin de conserver leur relation avec elle. Il est aussi possible que les enfants craignent les conséquences du dévoilement sur eux-mêmes et sur leur famille, plus particulièrement si l’agression sexuelle a été commise par une ou un membre de la famille21.  

Au lieu de dévoiler la ou les agressions sexuelles, certains enfants vont manifester certains comportements (p. ex. comportements sexuels inappropriés, agressivité, irritabilité) afin d’extérioriser leurs émotions ou de tenter, de façon consciente ou non, d’avoir l’attention d’une personne adulte qui pourra faire cesser les agressions sexuelles. Toutefois, il n’est pas possible de déterminer si un enfant a vécu une agression sexuelle en se basant uniquement sur ses comportements22. Un dévoilement de sa part ou d’une personne témoin est le seul indice fiable23. Le fait que plusieurs enfants victimes d’agression sexuelle tardent à dévoiler ou ne dévoilent jamais les gestes subis diminue les chances qu’elles ou ils reçoivent une intervention adaptée à leurs besoins qui mettra fin à l’agression sexuelle.

Au Québec, un peu plus d’une personne adulte sur cinq ayant été victime d’agression sexuelle durant l’enfance n’a jamais dévoilé l’évènement à quiconque, les hommes étant plus susceptibles de ne l’avoir jamais dévoilé (34,2 %) que les femmes (15,7 %)24. Selon les études, la proportion de personnes victimes d’une ou de plusieurs agressions sexuelles pendant l’enfance et ne les ayant jamais dévoilées varie de 12 % à 52 %3,12.

Le contexte dans lequel une agression sexuelle est dévoilée varie grandement selon les enfants. Le dévoilement peut être12,25,26 :

À qui les enfants dévoilent-ils l’agression sexuelle?

De façon générale, les enfants dévoilent d’abord l’agression sexuelle vécue à leurs amies ou amis avant de se confier à un parent ou à une personne adulte de confiance12. Toutefois, les enfants plus jeunes (7 ans et moins) sont plus susceptibles de la dévoiler à une personne adulte, comme à leurs parents27, alors que les enfants plus âgés (12 ans et plus) et les adolescentes et les adolescents se tournent davantage vers leurs pairs12.

Selon une étude finlandaise menée en 2013 auprès d’un échantillon représentatif de 11 364 jeunes de 10 à 17 ans, la majorité (80 %) des jeunes ayant vécu une ou plusieurs agressions sexuelles déclare l’avoir ou les avoir dévoilées à une autre personne. Les jeunes les ayant dévoilées l’ont fait à :

  • une amie ou un ami (48 %);
  • un parent (20 % à la mère, 12 % au père);
  • une personne en position d’autorité (12 %), comme la police, une professeure ou un professeur, une travailleuse sociale ou un travailleur social, une conseillère ou un conseiller pédagogique ou une infirmière ou un infirmier scolaire27.

Comme plusieurs enfants ne dévoileront pas l’agression sexuelle vécue et que la majorité des adultes victimes d’agression sexuelle pendant l’enfance ne le dévoileront pas à d’autres personnes que leur entourage, la grande majorité des cas d’agression sexuelle ne sont jamais signalés à des professionnelles ou professionnels ou à des personnes en position d’autorité3,21,27. Par exemple, au Canada, seule une personne adulte sur dix (10,4 %) ayant été victime d’agression sexuelle durant l’enfance rapporte avoir été en contact avec les services de protection de l’enfance28.

Délais de dévoilement

Au Québec, selon une étude représentative menée en 2009 auprès d’adultes de la population québécoise, seulement le quart (21,2 %) des adultes a déclaré avoir dévoilé l’agression sexuelle vécue à l’enfance dans le mois suivant le premier évènement, tandis que près de la moitié (48,8 %) a déclaré avoir attendu plus de cinq ans avant de dévoiler24.

Au Québec, 2 617 infractions d’agressions sexuelles et 3 124 autres infractions d’ordre sexuel commises envers des personnes mineures ont été déclarées par la police en 20204. Parmi les infractions sexuelles (incluant les agressions sexuelles et les autres infractions d’ordre sexuel) commises envers des enfants âgés de 11 ans et moins, plus de la moitié (51,3 %) a été signalée dans un délai de plus d’un an suivant la perpétration de l’infraction alors que seulement 18,5 % de celles commises envers des enfants de 15 à 17 ans l’ont été dans ce même délai5.

Graphique 2 - Répartition des enfants (moins de 18 ans) victimes d'infractions sexuelles signalées à la police, selon l'âge et le délai de signalement à la police, 2020a

 

aDonnées actualisées
Source : Ministère de la Sécurité publique. Données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC)

Au Canada, parmi les agressions sexuelles commises envers des enfants de 13 ans et moins rapportées par la police de 2009 à 2014, près de la moitié (48 %) des agressions sexuelles ont été signalées plus d’une semaine après l’évènement et près du tiers (29 %) plus d’un an après avoir été commises. Ces délais sont plus longs que ceux rapportés dans les cas d’agressions commises à l’endroit de victimes âgées de 14 ans et plus29. Les agressions sexuelles commises à l’endroit d’un garçon ou d’un homme prennent plus de temps à être signalées à la police que celles commises envers une fille ou une femme29. Par le fait même, selon une étude menée au Canada et aux États-Unis auprès de 253 hommes victimes d’agression sexuelle avant l’âge de 16 ans, les hommes dévoileraient l’agression sexuelle subie pendant l’enfance en moyenne 15,4 ans après l’évènement30.

Raisons pour ne pas dévoiler

Plusieurs raisons sont évoquées par les personnes victimes d’agression sexuelle vécue pendant l’enfance pour ne pas dévoiler ou pour retarder le dévoilement. Les raisons rapportées, pour en nommer que quelques-unes, sont31,32 :

  • La peur de ne pas être crues ou prises au sérieux;
  • Des sentiments de honte;
  • Des sentiments de culpabilité liés à l’agression sexuelle ou au fait de ne pas l’avoir encore dévoilée;
  • Des menaces et des tentatives de manipulation de la part de la personne auteure de l’agression sexuelle;
  • La crainte d’être tenues responsables des évènements;
  • La crainte des conséquences du dévoilement sur soi, sur les personnes de leur entourage et sur la personne auteure de l’agression sexuelle;
  • Des sentiments mitigés envers la personne auteure.

Facilitateurs et obstacles au dévoilement d’une agression sexuelle

Le nombre de facteurs ou de caractéristiques associées aux personnes victimes ou au contexte de l’agression sexuelle peut faciliter ou nuire au dévoilement d’une agression sexuelle. Dans les dernières années, les obstacles, qu’ils soient d’ordre individuel, relationnel ou sociétal, continuent d’être identifiés plus fréquemment que les facilitateurs dans les études scientifiques9.

L’âge et le genre sont deux caractéristiques qui peuvent influencer le dévoilement d’une agression sexuelle; les tendances montrent effectivement que les enfants plus jeunes et les garçons dévoilent moins, plus tardivement ou sont plus réticents à dévoiler une agression sexuelle, alors qu’à l’inverse, les enfants plus âgés et les filles sont plus susceptibles de la dévoiler ou de la dévoiler plus rapidement9,12,21,24,33–35. Effectivement, les hommes seraient moins enclins à dévoiler une agression sexuelle pendant l’enfance, l’adolescence, ou même à l’âge adulte, en raison de craintes associées au fait d’être considérés comme une personne victime et d’être stigmatisés, en plus de craindre les réactions négatives des autres9. Les normes sociales liées à la masculinité, les tabous et les stéréotypes négatifs (p. ex. être étiquetés comme étant mois « virils », « faibles » ou homosexuels dans le cas où l’auteur est un homme) peuvent être des freins importants au dévoilement et à la recherche d’aide pour plusieurs hommes9,11,36,37. Les femmes, quant à elles, rencontreraient aussi des enjeux liés aux normes sociales renforçant certains stéréotypes, tels que l’objectivation des filles et des femmes et la normalisation de la sexualisation. Elles seraient aussi plus susceptibles que les hommes d’avoir peur et de s’attendre à être blâmées pour l’agression sexuelle dévoilée et à ne pas être crues9.

Le tableau suivant présente : 1) les facteurs qui facilitent le dévoilement d’une agression sexuelle vécue pendant l’enfance (facilitateurs), c’est-à-dire les éléments qui augmentent les probabilités de dévoiler une agression sexuelle ou qui sont associés à un dévoilement plus rapide; et 2) les facteurs qui nuisent au dévoilement ou qui sont susceptibles de retarder le dévoilement (obstacles). Les facilitateurs et les obstacles présentés proviennent autant d’études quantitatives et qualitatives, menées auprès d’enfants ou d’adultes ayant vécu au moins une agression sexuelle pendant l’enfance.

Selon les caractéristiques de l’individu
Facilitateurs Obstacles
  • Le besoin de parler de l’agression sexuelle subie38
  • La prise de conscience que l’évènement vécu n’est pas normal38
  • La difficulté de gérer sa détresse émotionnelle38
  • Le sentiment que l’on sera cru38
  • Le fait de s’identifier comme une victime d’agression sexuelle6
  • La peur ou la crainte de dévoiler une agression sexuelle et de ne pas être cru14,21,39
  • Un sentiment de honte, de culpabilité et de gêne9,11,14,21,40
  • Un sentiment d’être responsable de l’agression sexuelle subie11,20,40
  • Une faible estime de soi14
  • La peur des conséquences négatives sur soi (p. ex. sur sa sécurité), sur sa famille9,20 ou sur la personne auteure de l’agression sexuelle14,21,40
  • Des sentiments mitigés (à la fois positifs et négatifs) envers la personne auteure de l’agression sexuelle14
  • La peur pour sa sécurité personnelle et pour celle des autres9,14
  • Le fait de ne pas considérer l’expérience vécue comme une agression sexuelle ou comme étant suffisamment grave pour être dévoilée27
  • L’acceptation que les expériences sexuelles non désirées sont inévitables20
Selon les caractéristiques de l’agression sexuelle
Facilitateurs Obstacles
  • Avoir subi une fréquence plus élevée d’agressions sexuelles (agit en tant que facilitateur ou obstacle)3,35
  • Avoir craint de subir des blessures ou d’être tué lors de l’agression sexuelle6
  • Si la personne auteure ne vit pas avec la personne victime9 ou ne fait pas partie de la famille immédiate24
  • Si la personne auteure est âgée de plus de 30 ans27
  • Avoir subi des agressions sexuelles plus sévères (p. ex. avec contact physique)34,35)
  • Si la personne auteure est une ou un membre de la famille ou si elle possède un lien de proximité avec la personne victime9,33,35
  • Des tentatives de manipulation et des menaces de la part de la personne auteure (p. ex. chantage, cadeaux, mensonge)32
Selon le contexte relationnel et social
Facilitateurs Obstacles
  • Avoir du soutien des parents, du donneur de soin (c.-à-d. de la personne qui s’occupe régulièrement de l’enfant) ou des pairs9,35
  • Avoir l’occasion de dévoiler une agression sexuelle, comme :
    • avoir accès à une personne de confiance38
    • être sollicité, interrogé ou encouragé à parler du vécu d’agression sexuelle ou d’agression sexuelle en général14,40
    • lors d’un contexte thérapeutique9
    • lors de séances d’information sur la sexualité ou de programmes de prévention des agressions sexuelles9
  • Avoir un faible niveau de soutien social ou familial33,40 ou un réseau social fragile20
  • Avoir une famille qui adhère fortement aux rôles de genre traditionnels9
  • La présence de violence (p. ex. violence conjugale) et de dysfonctionnement dans la famille9,20
  • Une absence de discussion sur la sexualité, surtout en contexte familial9
  • Un manque d’implication de l’école dans la création d’un environnement favorable et soutenant9
  • Un manque d’éducation et d’information sur l’aide disponible pour les personnes victimes20
Selon le contexte sociétal
Facilitateurs Obstacles
  • Un contexte sociétal qui fait la promotion d’une discussion ouverte sur la sexualité9
  • Les tabous sur la sexualité, la stigmatisation entourant les agressions sexuelles, des attitudes patriarcales et la dévalorisation des femmes9,20

Réactions au dévoilement d’une agression sexuelle

Le dévoilement d’une agression sexuelle peut susciter de nombreuses réactions chez les personnes qui le reçoivent et chez les proches de la personne victime. La nature des réactions qui en découlent, qu’elles soient positives ou négatives, a un impact important sur le rétablissement, l’adaptation et la santé psychologique des personnes qui dévoilent l’agression sexuelle17,41–43.

Le tableau suivant présente quelques exemples de réactions positives et négatives et de leurs impacts chez les personnes victimes, et sont tirés des résultats d’études scientifiques s’étant intéressées au sujet.

Pour en savoir plus sur comment aider une personne victime et recevoir son dévoilement, consultez la section Recevoir un dévoilement d’agression sexuelle.

 

Impacts du dévoilement d’une agression sexuelle

Pour une ou un enfant, dévoiler une agression sexuelle peut être très difficile, et le fait de ne pas dévoiler peut porter préjudice à sa sécurité physique et à son bien-être psychologique, en plus d’augmenter la probabilité de revictimisation13. N’avoir jamais dévoilé une agression sexuelle ou l’avoir dévoilée plus d’un mois après l’évènement serait associé à des niveaux plus élevés de détresse psychologique et de stress post-traumatique, par rapport aux personnes l’ayant dévoilée dans le mois suivant24. Un dévoilement plus rapide aurait, quant à lui, le potentiel d’avoir un impact positif sur la sécurité de l’enfant et de le ou la protéger contre la détresse psychologique35,45.

Pour les parents non-auteurs de l’agression sexuelle, le dévoilement par leur enfant est un évènement qui peut être traumatisant et bouleversant, affecter leur santé mentale et physique et entraîner des niveaux importants de stress post-traumatique, de détresse psychologique et de problèmes physiques46,47. Les mères auraient tendance à se blâmer pour l’évènement vécu, à être blâmées par les autres, à avoir honte et à être en colère48. Cela peut créer différents besoins en termes de soutien chez les parents pour faire face à la situation. Ces besoins doivent être considérés dans les services d’aide qui leur sont offerts puisqu’ils sont eux-mêmes des figures importantes de soutien pour leur enfant suite au dévoilement de l’agression sexuelle46.

Le dévoilement des agressions sexuelles vécues à l’âge adulte

Le dévoilement d’une agression sexuelle vécue à l’âge adulte peut représenter l’aboutissement d’un long processus décisionnel au cours duquel la personne évalue les risques et les bénéfices associés au dévoilement. Malgré les mouvements sociaux tels que #MoiAussi et la médiatisation grandissante des dénonciations par des adultes victimes d’agression sexuelle, plusieurs personnes victimes choisissent de ne pas parler de ce qu’elles ont vécu, et ce, pour différentes raisons. Toutefois, chez certaines personnes, le fait de ne pas dévoiler l’agression sexuelle subie peut avoir un impact négatif sur leur santé et entraîner d’importantes conséquences, incluant une probabilité plus élevée de revictimisation sexuelle49.

Selon les résultats d’une enquête québécoise menée en milieu universitairea, plus du tiers (35,9 %) des personnes ayant rapporté avoir vécu au moins une forme de violence sexuelle commise par une autre personne affiliée à l’université depuis leur arrivée dans l’établissement n’ont jamais dévoilé la situation à quiconque. Les hommes étaient moins susceptibles de l’avoir dévoilée (50,2 %) que les femmes (67,4 %) et que les personnes de la diversité de genre (70,8 %)30. En milieu collégialb, plus de la moitié (53,8 %) des personnes ayant subi une forme de violence sexuelle au cégep n’ont jamais dévoilé la situation à quiconque31.

D’autres études menées au sein de populations étudiantes révèlent aussi qu’une proportion importante des personnes ayant rapporté avoir vécu une ou plusieurs agressions sexuelles n’ont pas dévoilé leur expérience à quiconque, soit de 25 % à 55 %49, et que les femmes sont plus susceptibles de dévoiler une agression sexuelle que les hommes32.

Enquêtes québécoises menées en milieu collégial et en milieu universitaire

a L’Enquête sexualité, sécurité et interactions en milieu universitaire (ESSIMU) a été réalisée en 2016 auprès d’un échantillon de 9 284 personnes, travaillant ou étudiant dans l’une des six universités québécoises francophones incluses dans l’enquête.

b Le Projet intercollégial d’étude sur le consentement, l’égalité et la sexualité (PIECES) a été mené en 2019 auprès d’un échantillon de 6 006 personnes, travaillant ou étudiant dans l’un ou l’autre des cinq cégeps inclus dans le projet.

À qui les personnes adultes dévoilent-elles l’agression sexuelle?

Les personnes victimes d’agression sexuelle à l’âge adulte la dévoilent davantage à des sources informelles de soutien, comme à des amies ou amis (ou des pairs), à la ou au partenaire intime ou amoureux ou à des membres de la famille49,52,53. Le dévoilement auprès de sources formelles, comme la police, des professionnelles ou professionnels de la santé, des thérapeutes ou des conseillères ou conseillers, est beaucoup moins fréquent, ces sources étant souvent consultées en dernier ressort49,53. Selon l’Enquête sociale générale (ESG) sur la victimisation de 2014 réalisée au Canada, les personnes ayant vécu une agression sexuelle dans cette même année ont déclaré en avoir parlé majoritairement à une amie ou un ami ou à une personne du voisinage (64 %), suivi d’une ou un membre de la famille (41 %), d’une ou un collègue de travail (24 %), puis d’une ou un médecin ou d’une infirmière ou un infirmier (6 %)7. Selon cette même enquête, 19 % des femmes victimes d’agression sexuelle ont déclaré avoir consulté un service de soutien (p. ex. un centre de crise, une ligne d’écoute téléphonique, un service d’aide aux victimes, une ou un psychologue)7. Les personnes de la diversité sexuelle et de genre, qui ont été victimes d’agression sexuelle, la dévoilent aussi davantage à des sources informelles de soutien (de 9 à 44 %), comparativement aux sources de soutien formel (de 4 à 21 %)41. Les femmes bisexuelles dévoileraient davantage que les femmes lesbiennes ou hétérosexuelles, autant auprès de sources de soutien informel (24 à 77 %) que formel (9 à 71 %)41.

En milieux universitaire et collégial, les personnes victimes ayant dévoilé une agression sexuelle rapportent en majorité s’être confiées à une ou un membre de leur entourage et à une personne affiliée à l’université. Peu d’entre elles choisissent de dévoiler la situation aux ressources extérieures à l’université ou au cégep, et aux autorités policières30,51.

Graphique 3 - Sources de dévoilement d'une violence à caractère sexuel, à l'université et au cégep, Québec

 

Sources : Enquêtes ESSIMU et PIÈCES
Bergeron, M., A. Gagnon, M.-È. Blackburn, D. M-Lavoie, C. Paré, S. Roy, A. Szabo et C. Bourget (2020). Rapport de recherche de l’enquête PIECES : Violences sexuelles en milieu collégial au Québec, Montréal, Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur, Université du Québec à Montréal, (consulté le 5 décembre 2022).

Bergeron, M., M. Hébert, S. Ricci, M.-F. Goyer, N. Duhamel, L. Kurtzman, I. Auclair, L. Clennett-Sirois, I. Daigneault, D. Damant, S. Demers, J. Dion, F. Lavoie, G. Paquette et S. Parent (2016). Violences sexuelles en milieu universitaire au Québec : Rapport de recherche de l’enquête ESSIMU, [en ligne], Montréal, Université du Québec à Montréal, (consulté le 5 décembre 2022).

Signalement et dénonciation formelle des agressions sexuelles vécues à l’âge adulte

Au Canada, la proportion des agressions sexuelles rapportée à la police est très faible, et il s’agit d’un des crimes violents les plus sous-rapportés. Selon les données de l’Enquête sociale générale (ESG) sur la victimisation de 2019, 6 % des incidents d’agression sexuelle survenus cette même année ont été portés à l’attention des services policiers2. Les incidents, contrairement aux autres types de crimes mesurés dans cette enquête, étaient tout aussi susceptibles d’être portés à l’attention de la police par la victime (2,4 %) que d’une autre manière (3,3 %)2. Les données de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés (ESEPP) de 2018 vont dans le même sens et révèlent que 5 % des femmes ont déclaré que la police a eu connaissance de l’agression sexuelle la plus grave3.

Au Canada, moins d’une femme sur dix (9 %) ayant rapporté avoir été agressée sexuellement en milieu de travail a mentionné avoir déposé une plainte officielle ou formulé un grief34. Dans le milieu des Forces armées canadiennes, une personne victime d’agression sexuelle sur quatre, qui est membre de la Force régulière, a rapporté que l’incident avait été signalé à une personne en position d’autorité (p. ex. à une ou un superviseur militaire ou autre militaire en position d’autorité), alors qu’un peu moins d’une personne sur dix (9 %) a déclaré que l’incident avait été porté à l’attention de la police militaire ou du Service national des enquêtes des Forces canadiennes35.

Graphique 4 - Répartition des adultes (18 ans et plus) victimes d'infractions sexuelles signalées à la police, selon le délai de signalement à la police, 2020a

 

aDonnées actualisées
Source : ministère de la Sécurité publique. Données du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC)

Concernant les situations de victimisation sexuelle en contexte universitaire, seulement 9,6 % des personnes victimes ont déclaré avoir dénoncé ou signalé la situation aux instances de leur université30. Ce faible recours aux services est également constaté en milieu collégial avec plus de neuf personnes victimes sur 10 (93,5 %) qui ont rapporté n’avoir jamais signalé ou dénoncé la situation à une instance ou une ressource du cégep31.

Délais de dévoilement

Au Québec, 3 055 infractions d’agressions sexuelles et 368 autres infractions d’ordre sexuel commises envers des adultes ont été déclarées par la police en 20204. Parmi ces infractions sexuelles (incluent les agressions sexuelles et les autres infractions d’ordre sexuel), plus de la moitié ont été signalées à la police dans un délai de moins de sept jours5.

En milieu universitaire, les deux tiers (68,1 %) des personnes qui ont dévoilé la violence sexuelle dont elles ont été victimes l’ont fait dans un délai de moins d’une semaine suite à l’évènement, suivi de 13,3 % en moins d’un mois, de 11,6 % en moins de 12 mois et de 4,6 % après une année ou plus30.

Raisons pour ne pas dévoiler une agression sexuelle

Plusieurs raisons sont évoquées par les personnes victimes d’agression sexuelle à l’âge adulte pour ne pas la dévoiler ou retarder son dévoilement. Les raisons rapportées, pour en nommer que quelques-unes, sont :

  • La peur ou la crainte de ne pas être crues2;
  • Des sentiments de culpabilité ou de honte2;
  • Le désir de ne plus vouloir penser à l’évènement et de souhaiter passer à autre chose30;
  • La croyance que l’agression sexuelle subie n’était pas assez grave pour justifier un signalement, qu’il s’agissait d’un incident anodin ou qu’il s’agissait d’une affaire privée ou personnelle3,7,50;
  • La crainte des conséquences négatives sur soi et sur la personne auteure3,7,56;
  • Des craintes et des préoccupations envers la police et le processus judiciaire2,3,7,56.

Facilitateurs et obstacles au dévoilement d’une agression sexuelle

Le tableau suivant présente : 1) les facteurs qui facilitent le dévoilement d’une agression sexuelle vécue à l’âge adulte (facilitateurs), c’est-à-dire les éléments qui augmentent les probabilités de la dévoiler ou qui sont associés à un dévoilement plus rapide; et 2) les facteurs qui nuisent au dévoilement ou qui sont plus susceptibles d’en retarder le dévoilement (obstacles). Les facilitateurs et les obstacles présentés sont tirés d’études quantitatives et qualitatives, menées auprès d’adultes ayant vécu au moins une agression sexuelle à l’âge adulte.

Selon les caractéristiques de l’individu
Facilitateurs Obstacles
  • La reconnaissance que l’agression sexuelle subie est un crime15
  • Des symptômes de reviviscence et d’hyperexcitation37
  • Des expériences positives passées de dévoilement d’une agression sexuelle41
  • La peur ou la crainte de ne pas être cru34
  • La peur d’être blâmé38
  • Des sentiments de honte, de culpabilité, d’embarras et d’impuissance15,49,54
  • La non-reconnaissance de l’évènement vécu comme étant une agression sexuelle, la minimisation de l’agression sexuelle vécue ou la croyance que l’évènement n’était pas assez grave, sérieux ou qu’il était trop banal pour être signalé3,7,8,15,49,54,57
  • La crainte des réactions négatives des autres41,49
  • La crainte des conséquences négatives sur soi (p. ex. sur sa sécurité financière et son emploi, sur le risque de représailles) et sur la personne auteure (p. ex. les conséquences juridiques sur la personne auteure)3,7,54,56
  • Le fait de ne pas vouloir qu’une autre personne soit au courant ou la volonté de garder l’expérience privée15,57
  • La croyance que l’agression sexuelle subie est une affaire privée ou personnelle7
  • Des symptômes d’évitement du syndrome de stress post-traumatique37
  • Des expériences négatives passées de dévoilement d’une agression sexuelle41
  • Des expériences de stigmatisation et de marginalisation (p. ex. avoir plusieurs identités marginalisées)41,58
Selon les caractéristiques de l’agression sexuelle
Facilitateurs Obstacles
  • Le fait pour la personne victime d’avoir résisté physiquement lors de l’agression sexuelle39
  • Avoir été blessé lors de l’agression sexuelle33
  • Le fait pour la personne victime d’avoir figé lors de l’agression sexuelle39
  • La consommation d’alcool de la personne victime au moment de l’agression sexuelle8,53
Selon le contexte relationnel et social
Facilitateurs Obstacles
  • Un niveau plus élevé de soutien social perçu et réel30
  • L’encouragement par les amies et amis et la famille à recourir aux services de santé15
  • Avoir une réponse positive lors du premier dévoilement informel incite à aller chercher de l’aide sur le campus15
  • S.O.
Selon le contexte sociétal
Facilitateurs Obstacles
  • Le fait d’être sensibilisé aux politiques universitaires (p. ex. les sanctions associées à la perpétration d’agressions sexuelles) et aux ressources disponibles41
  • La rigidité des rôles sexuels, les stéréotypes hétéronormatifs, les tabous et les mythes sur les agressions sexuelles41,58
  • Les attitudes socioculturelles minimisant la gravité des agressions sexuelles et exposant les personnes victimes au blâme, à la honte, au scepticisme et à la stigmatisation36

Bien qu’il existe plusieurs facteurs individuels influençant le dévoilement, les facteurs environnementaux et contextuels jouent aussi un rôle déterminant. Sur les campus universitaires, une étude menée aux États-Unis auprès de 413 universités a montré que les signalements des agressions sexuelles seraient davantage influencés par le contexte institutionnel plutôt qu’individuel, tel qu’une forte mobilisation contre la violence, un centre pour la défense des droits des femmes et le fait d’avoir une femme comme rectrice31

Réactions au dévoilement d’une agression sexuelle

La façon dont les autres réagissent au dévoilement d’une agression sexuelle a un impact considérable sur les personnes victimes, sur leur rétablissement ainsi que sur leur capacité d’adaptation49. Une personne victime d’agression sexuelle sur cinq rapporte qu’une autre personne l’aurait fait sentir responsable ou l’aurait blâmée pour sa propre victimisation, comme en lui faisant sentir qu’elle était irresponsable, imprudente ou qu’elle aurait pu prévenir la situation3,50. Pour certaines personnes, le simple fait de dévoiler une agression sexuelle peut mener à de l’isolement social ou entraîner d’autres conséquences sociales et sur la santé38

De manière générale, les réactions positives sont associées à des effets bénéfiques chez les personnes qui dévoilent une agression sexuelle. Ces réactions peuvent représenter une expérience réparatrice contribuant favorablement au processus de rétablissement des personnes victimes. Les réactions négatives, quant à elles, ont le potentiel d’aggraver les symptômes d’anxiété, de dépression et de stress post-traumatique41,53. Les personnes de la diversité sexuelle et de genre sont plus susceptibles d’anticiper une réaction négative face à leur dévoilement et de recevoir des réactions mitigées. Les femmes bisexuelles reçoivent généralement plus de réactions sociales négatives que les femmes hétérosexuelles cisgenres, ce qui aurait un impact sur leur sentiment de revivre un traumatisme41.

Le tableau suivant présente quelques exemples de réactions positives et négatives et de leurs impacts chez les personnes victimes, et sont tirés des résultats d’études scientifiques s’étant intéressées au sujet.

Pour en savoir plus sur comment aider une personne victime et recevoir son dévoilement, consultez la section Recevoir un dévoilement d’agression sexuelle.

 

Références

  1. Ullman, S. E. (2003). « Social reactions to child sexual abuse disclosures: A critical review », Journal of Child Sexual Abuse, vol. 12, n° 1, p. 89‑121.
  2. Cotter, A. (2021). La victimisation criminelle au Canada, 2019, [en ligne], Statistique Canada, « Juristat », (consulté le 10 décembre 2021).
  3. Cotter, A., et L. Savage (2019). La violence fondée sur le sexe et les comportements sexuels non désirés au Canada, 2018 : Premiers résultats découlant de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés, [en ligne], Statistique Canada, « Juristat », (consulté le 10 décembre 2021).
  4. Ministère de la Sécurité publique (2022). Criminalité au Québec – Infractions sexuelles en 2020, [en ligne], Québec, Gouvernement du Québec, (consulté le 21 mars 2023).
  5. Ministère de la Sécurité publique (29 septembre 2022). Délai entre la perpétration d’une infraction sexuelle et le signalement à la police [document inédit].
  6. Bottoms, B. L., L. C. Peter-Hagene, M. A. Epstein, T. R. Wiley, C. E. Reynolds et A. G. Rudnicki (2016). « Abuse characteristics and individual differences related to disclosing childhood sexual, physical, and emotional abuse and witnessed domestic violence », Journal of Interpersonal Violence, vol. 31, n° 7, p. 1308‑1339.
  7. Conroy, S., et A. Cotter (2017). Les agressions sexuelles autodéclarées au Canada, 2014, [en ligne], Statistique Canada, « Juristat », (consulté le 17 janvier 2023).
  8. Cohn, A. M., H. M. Zinzow, H. S. Resnick et D. G. Kilpatrick (2013). « Correlates of reasons for not reporting rape to police: Results from a national telephone household probability sample of women with forcible or drug-or-alcohol facilitated/incapacitated rape », Journal of Interpersonal Violence, vol. 28, n° 3, p. 455‑473.
  9. Alaggia, R., D. Collin-Vézina et R. Lateef (2019). « Facilitators and barriers to child sexual abuse (CSA) disclosures: A research update (2000–2016) », Trauma, Violence & Abuse, vol. 20, n° 2, p. 260‑283.
  10. Draucker, C. B., et D. S. Martsolf (2008). « Storying childhood sexual abuse », Qualitative Health Research, vol. 18, n° 8, p. 1034‑1048.
  11. Easton, S. D., L. Y. Saltzman et D. G. Willis (2014). « “Would you tell under circumstances like that?”: Barriers to disclosure of child sexual abuse for men », Psychology of Men & Masculinity, vol. 15, n° 4, p. 460‑469.
  12. Manay, N., et D. Collin-Vézina (2021). « Recipients of children’s and adolescents’ disclosures of childhood sexual abuse: A systematic review », Child Abuse & Neglect, vol. 116, n° Pt 1, p. 104192.
  13. Azzopardi, C., R. Eirich, C. L. Rash, S. MacDonald et S. Madigan (2019). « A meta-analysis of the prevalence of child sexual abuse disclosure in forensic settings », Child Abuse & Neglect, vol. 93, p. 291‑304.
  14. Morrison, S. E., C. Bruce et S. Wilson (2018). « Children’s disclosure of sexual abuse: A systematic review of qualitative research exploring barriers and facilitators », Journal of Child Sexual Abuse, vol. 27, n° 2, p. 176‑194.
  15. Stoner, J. E., et R. J. Cramer (2019). « Sexual violence victimization among college females: A systematic review of rates, barriers, and facilitators of health service utilization on campus », Trauma, violence & abuse, vol. 20, n° 4, p. 520‑533.
  16. Ullman, S. E., et L. Peter-Hagene (2014). « Social reactions to sexual assault disclosure, coping, perceived control, and PTSD symptoms in sexual assault victims », Journal of Community Psychology, vol. 42, n° 4, p. 495‑508.
  17. Guyon, R., M. Fernet, É. Dussault, A. Gauthier-Duchesne, M.-M. Cousineau, M. Tardif et N. Godbout (2021). « Experiences of disclosure and reactions of close ones from the perspective of child sexual abuse survivors: A qualitative analysis of gender specificities », Journal of Child Sexual Abuse, vol. 30, n° 7, p. 806‑827.
  18. Elliott, S. A., K. L. Goodman, E. S. Bardwell et T. M. Mullin (2022). « Reactions to the disclosure of intrafamilial childhood sexual abuse: Findings from the National Sexual Assault Online Hotline », Child Abuse & Neglect, vol. 127.
  19. MacIntosh, H., K. Fletcher et D. Collin-Vezina (2016). « “I was like damaged, used goods”: Thematic analysis of disclosures of childhood sexual abuse to romantic partners », Marriage & Family Review, vol. 52, n° 6, p. 598‑611.
  20. Collin-Vézina, D., M. De La Sablonnière-Griffin, A. M. Palmer et L. Milne (2015). « A preliminary mapping of individual, relational, and social factors that impede disclosure of childhood sexual abuse », Child Abuse & Neglect, vol. 43, p. 123‑134.
  21. Centre canadien de protection de l’enfance (2018). Comprendre l’abus pédosexuel - Guide pour les parents et tuteurs protecteurs, [en ligne], Manitoba, Centre canadien de protection de l’enfance, (consulté le 6 juin 2022).
  22. Centre de prévention et d’intervention pour victimes d’agression sexuelle (2020). Mon enfant a été victime d’une agression sexuelle - Guide à l’intention des parents, [en ligne], Laval : Québec, Centre de prévention et d’intervention pour victimes d’agression sexuelle, (consulté le 27 janvier 2023).
  23. Fondation Marie-Vincent (2019). « Le dévoilement de la violence sexuelle », dans Fondation Marie-Vincent, [en ligne], (consulté le 24 janvier 2023).
  24. Hébert, M., M. Tourigny, M. Cyr, P. McDuff et J. Joly (2009). « Prevalence of childhood sexual abuse and timing of disclosure in a representative sample of adults from Quebec », Canadian Journal of Psychiatry. Revue Canadienne De Psychiatrie, vol. 54, n° 9, p. 631‑636.
  25. Cyr, M. (2014). « Les facteurs influençant la révélation », dans ‪Recueillir la parole de l’enfant témoin ou victime. De la théorie à la pratique‪, [en ligne], Paris, Dunod, p. 7‑27.
  26. Roy, S. (7 décembre 2022). L’intervention en contexte de dévoilement d’une violence sexuelle ou dans une situation de soupçon.
  27. Lahtinen, H.-M., A. Laitila, J. Korkman et N. Ellonen (2018). « Children’s disclosures of sexual abuse in a population-based sample », Child Abuse & Neglect, vol. 76, p. 84‑94.
  28. Afifi, T. O., H. L. MacMillan, T. Taillieu, K. Cheung, S. Turner, L. Tonmyr et W. Hovdestad (2015). « Relationship between child abuse exposure and reported contact with child protection organizations: Results from the Canadian Community Health Survey », Child Abuse & Neglect, vol. 46, p. 198‑206.
  29. Rotenberg, C. (2017). Les agressions sexuelles déclarées par la police au Canada, 2009 à 2014 : un profil statistique, [en ligne], Statistique Canada, « Juristat », (consulté le 1 septembre 2022).
  30. Romano, E., J. Moorman, M. Ressel et J. Lyons (2019). « Men with childhood sexual abuse histories: Disclosure experiences and links with mental health », Child Abuse & Neglect, vol. 89, p. 212‑224.
  31. McElvaney, R., S. Greene et D. Hogan (2014). « To tell or not to tell? Factors influencing young people’s informal disclosures of child sexual abuse », Journal of Interpersonal Violence, vol. 29, n° 5, p. 928‑947.
  32. Alain, S., J. Dion et M. Cyr (2018). « Examen des caractéristiques du dévoilement de l’agression sexuelle chez les enfants et les adolescents », Revue Internationale de criminologie et de police Technique et Scientifique, vol. LXXI, p. 88‑109.
  33. Légaré, M., J. Dion, M. Cyr et C. Boulianne-Simard (2019). « Du silence au dévoilement : La résistance des enfants à rapporter une agression sexuelle en contexte d’entrevue d’enquête », Revue québécoise de psychologie, vol. 39, n° 3, p. 147‑171.
  34. Lev-Wiesel, R., et M. First (2018). « Willingness to disclose child maltreatment: CSA vs other forms of child abuse in relation to gender », Child Abuse & Neglect, vol. 79, p. 183‑191.
  35. Wallis, C. R., et M. D. Woodworth (2020). « Child sexual abuse: An examination of individual and abuse characteristics that may impact delays of disclosure », Child Abuse & Neglect, vol. 107.
  36. Lebeau, R., et N. Godbout (30 janvier 2022). « Ces réalités dont on ne veut pas parler », dans Trace, [en ligne], (consulté le 5 décembre 2022).
  37. Gagnier, C., et D. Collin-Vezina (2016). « The disclosure experiences of male child sexual abuse survivors », Journal of Child Sexual Abuse, vol. 25, n° 2, p. 221‑241.
  38. Brennan, E., et R. McElvaney (2020). « What helps children tell? A qualitative meta-analysis of child sexual abuse disclosure », Child Abuse Review, vol. 29, n° 2, p. 97‑113.
  39. Watkins-Kagebein, J., T. M. Barnett, S. Collier-Tenison et J. Blakey (2019). « They don’t listen: A qualitative interpretive meta-synthesis of children’s sexual abuse », Child & Adolescent Social Work Journal, vol. 36, n° 4, p. 337‑349.
  40. Lemaigre, C., E. P. Taylor et C. Gittoes (2017). « Barriers and facilitators to disclosing sexual abuse in childhood and adolescence: A systematic review », Child Abuse & Neglect, vol. 70, p. 39‑52.
  41. Edwards, K. M., V. A. Mauer, M. Huff, A. Farquhar-Leicester, T. E. Sutton et S. E. Ullman (2022). « Disclosure of sexual assault among sexual and gender minorities: A systematic literature review », Trauma, violence & abuse, p. 15248380211073842.
  42. Elliott, A. N., et C. N. Carnes (2001). « Reactions of nonoffending parents to the sexual abuse of their child: A review of the literature », Child Maltreatment, vol. 6, n° 4, p. 314‑331.
  43. Therriault, C., N. Bigras, M. Hébert et N. Godbout (2020). « All involved in the recovery: Disclosure and social reactions following sexual victimization », Journal of Aggression, Maltreatment & Trauma, vol. 29, n° 6, p. 661‑679.
  44. Côté, P.-B., C. Flynn, K. Dubé, M. Fernet, J. Maheu, A. Gosslin-Pelerin, P. Couturier, M. Cribb, G. Petrucci et M.-M. Cousineau (2022). « “It made me so vulnerable”: Victim-blaming and disbelief of child sexual abuse as triggers of social exclusion leading women to homelessness », Journal of Child Sexual Abuse, vol. 31, n° 2, p. 177‑195.
  45. Easton, S. D. (2019). « Childhood disclosure of sexual abuse and mental health outcomes in adulthood: Assessing merits of early disclosure and discussion », Child Abuse & Neglect, vol. 93, p. 208‑214.
  46. Cyr, M., J.-Y. Frappier, M. Hébert, M. Tourigny, P. McDuff et M.-È. Turcotte (2017). Capsule #23 : Et les parents dans tout ça? Effet du dévoilement d’une agression sexuelle sur la santé mentale et physique des mères et des pères., [en ligne], Montréal, UQÀM, « Équipe de recherche FRQ-SC – Violence sexuelle et santé (ÉVISSA) », (consulté le 27 mai 2022).
  47. Cyr, M., J.-Y. Frappier, M. Hebert, M. Tourigny, P. McDuff et M.-E. Turcotte (2018). « Impact of child sexual abuse disclosure on the health of nonoffending parents: A longitudinal perspective », Journal of Child Custody: Research, Issues, and Practices, vol. 15, n° 2, p. 147‑167.
  48. Serin, H. (2018). « Non-abusing mothers’ support needs after child sexual abuse disclosure: A narrative review », Child & Family Social Work, vol. 23, n° 3, p. 539‑548.
  49. Halstead, V., J. R. Williams et R. Gonzalez-Guarda (2017). « Sexual violence in the college population: A systematic review of disclosure and campus resources and services », Journal of Clinical Nursing, vol. 26, n° 15‑16, p. 2137‑2153.
  50. Bergeron, M., M. Hébert, S. Ricci, M.-F. Goyer, N. Duhamel, L. Kurtzman, I. Auclair, L. Clennett-Sirois, I. Daigneault, D. Damant, S. Demers, J. Dion, F. Lavoie, G. Paquette et S. Parent (2016). Violences sexuelles en milieu universitaire au Québec: Rapport de recherche de l’enquête ESSIMU, [en ligne], Montréal, Université du Québec à Montréal, (consulté le 5 décembre 2022).
  51. Bergeron, M., A. Gagnon, M.-È. Blackburn, D. M-Lavoie, C. Paré, S. Roy, A. Szabo et C. Bourget (2020). Rapport de recherche de l’enquête PIECES : Violences sexuelles en milieu collégial au Québec, Montréal, Chaire de recherche sur les violences sexistes et sexuelles en milieu d’enseignement supérieur, Université du Québec à Montréal.
  52. Cusano, J., A. Kirkner, L. Johnson et S. McMahon (2021). « Sexual violence prevalence and disclosure patterns among college undergraduates: Exploring types of sexual violence and incident-specific characteristics », Journal of American College Health, p. 1‑11.
  53. Sabina, C., et L. Y. Ho (2014). « Campus and college victim responses to sexual assault and dating violence: Disclosure, service utilization, and service provision », Trauma, Violence, & Abuse, vol. 15, n° 3, p. 201‑226.
  54. Burczycka, M. (2021). Expériences de comportements sexualisés inappropriés, d’agressions sexuelles et de discrimination fondée sur le genre vécues par les travailleurs dans les provinces canadiennes, 2020, [en ligne], Statistique Canada, (consulté le 8 août 2022).
  55. Cotter, A. (2019). Les inconduites sexuelles dans la Force régulière des Forces armées canadiennes, 2018, [en ligne], Statistique Canada, (consulté le 9 août 2022).
  56. Prochuk, A. (2018). WE ARE HERE: Women’s Experiences of the Barriers to Reporting Sexual Assault, [en ligne], Vacouver, West Coast LEAF, (consulté le 27 mai 2022).
  57. Walsh, R. M., et S. E. Bruce (2014). « Reporting decisions after sexual assault: The impact of mental health variables », Psychological Trauma: Theory, Research, Practice, and Policy, vol. 6, n° 6, p. 691‑699.
  58. World Health Organization (2021). Violence against women prevalence estimates, 2018, [en ligne], Geneva, World Health Organization, (consulté le 27 mai 2022).
  59. Pinciotti, C. M., et A. V. Seligowski (2021). « The influence of sexual assault resistance on reporting tendencies and law enforcement response: Findings from the National Crime Victimization Survey », Journal of Interpersonal Violence, vol. 36, n° 19‑20, p. NP11176‑NP11197.
  60. Orchowski, L. M., et C. A. Gidycz (2012). « To whom do college women confide following sexual assault? A prospective study of predictors of sexual assault disclosure and social reactions », Violence Against Women, vol. 18, n° 3, p. 264‑288.
  61. Boyle, K. M., A. Barr et J. Clay-Warner (2017). « The effects of feminist mobilization and women’s status on universities’ reporting of rape », Journal of School Violence, vol. 16, n° 3, p. 317‑330.
  62. Orchowski, L. M., A. S. Untied et C. A. Gidycz (2013). « Social reactions to disclosure of sexual victimization and adjustment among survivors of sexual assault », Journal of Interpersonal Violence, vol. 28, n° 10, p. 2005‑2023.
  63. Orchowski, L. M., et C. A. Gidycz (2015). « Psychological consequences associated with positive and negative responses to disclosure of sexual assault among college women: A prospective study », Violence Against Women, vol. 21, n° 7, p. 803‑823.
  64. Peter-Hagene, L. C., et S. E. Ullman (2014). « Social reactions to sexual assault disclosure and problem drinking: Mediating effects of perceived control and PTSD », Journal of Interpersonal Violence, vol. 29, n° 8, p. 1418‑1437.

Rédaction
Maude Lachapelle, conseillère scientifique, INSPQ
Catherine Moreau, conseillère scientifique, INSPQ

Collaboration
Dominique Gagné, conseillère scientifique, INSPQ                                                                         

Révision externe
Roxanne Guyon, Ph. D., professeure adjointe en sexologie à l’Université Laval
Jacinthe Dion, Ph. D., professeure titulaire en psychologie à l’Université du Québec à Chicoutimi

Dernière mise à jour :