Recevoir un dévoilement d’agression sexuelle

Ce texte vise à soutenir les personnes qui reçoivent - ou qui désirent savoir quoi faire si elles reçoivent - un dévoilement d’agression sexuelle, qu’il soit fait par une ou un enfant ou par une personne adulte. Il informe sur comment recevoir un dévoilement d’agression sexuelle, et ne remplace en aucun cas l’expertise des intervenantes et intervenants et des professionnelles et professionnels œuvrant auprès des personnes victimes d’agression sexuelle.

Si vous êtes ou avez été victime d’agression sexuelle, nous vous invitons à consulter la page Ressources.

Faits saillants

  • Il n’existe pas d’indices spécifiques qui permettent de savoir avec certitude si une personne a été victime d’agression sexuelle, sauf dans les cas où il y a eu présence de témoins. De manière générale, le seul signe clair qu’une agression sexuelle a été commise est un dévoilement par la personne victime.
  • Certaines conséquences associées aux agressions sexuelles peuvent tout de même être des indices qui méritent une attention particulière, que ces indices soient d’ordre psychologique, comportemental, physique ou sexuel.
  • Les réactions de la personne qui reçoit un dévoilement d’une agression sexuelle sont importantes, car elles ont un impact direct sur le rétablissement de la personne victime.
    • Écouter la personne, la croire, la valoriser, la déculpabiliser, lui offrir du soutien, assurer sa sécurité et l’orienter vers des ressources sont des exemples de réactions positives et aidantes lors d’un dévoilement.
    • Juger la personne, lui poser des questions directives, suggestives ou détaillées, la culpabiliser ou minimiser la situation sont des exemples de réactions nuisibles.
  • Il peut être difficile de recevoir un dévoilement d’agression sexuelle. En plus d’orienter la personne victime vers des ressources qui pourront l’aider, il peut aussi être bénéfique d’aller chercher du soutien pour soi-même.

Pour consulter les ressources qui offrent de l’aide et du soutien aux personnes victimes et auteures d’agression sexuelle et à leurs proches, consultez la section Ressources.

Introduction

Les indices qui peuvent laisser croire à l’entourage qu’une personne a été victime d’une agression sexuelle correspondent souvent aux conséquences de la violence subie. Toutefois, ces indices ne sont pas toujours présents chez les enfants et les adultes victimes d’agression sexuelle, et peuvent aussi être présents chez des personnes non victimes. Reconnaître ces indices est tout de même une première étape dans le soutien aux personnes victimes.

Les enfants victimes d’agression sexuelle peuvent présenter une diversité de réactions psychologiques (p. ex. des symptômes de stress post-traumatique, des difficultés à réguler leurs émotions, la dépression, l’anxiété), comportementales (p. ex. des changements soudains de comportements, des comportements sexuels précoces ou problématiques, des difficultés d’apprentissage ou interpersonnelles) ou physiques (p. ex. des blessures, des douleurs aux organes génitaux, une infection transmissible sexuellement et par le sang) en raison de la violence subie. Les adultes victimes d’agression sexuelle peuvent aussi présenter des réactions psychologiques et émotionnelles (p. ex. une dépression, de l’anxiété, des symptômes de stress post-traumatique, une difficulté à être dans le moment présent, une méfiance face aux autres), comportementales (p. ex. un évitement des relations intimes ou de la sexualité, des difficultés relationnelles, de l’automutilation) et physiques et sexuelles (p. ex. des blessures, des douleurs lors des relations sexuelles, un évitement de la sexualité).

Le soutien offert par les proches est essentiel dans le rétablissement des personnes victimes d’agression sexuelle suite à leur dévoilement. Peu importe si l’agression sexuelle est dévoilée par une ou un enfant ou une personne adulte, il est important d’écouter ouvertement ce que la personne a à dire et de la croire. Garder son calme, déculpabiliser la personne, la valoriser et lui offrir du soutien sont des attitudes aidantes à adopter par les personnes qui reçoivent un dévoilement. Lorsqu’il s’agit d’une ou d’un enfant qui dévoile une agression sexuelle, il faut aussi éviter de l’interrompre, de lui poser des questions directives, suggestives ou détaillées, afin de ne pas contaminer son récit, et ne pas lui promettre de garder le secret. Après avoir reçu le dévoilement d’une personne mineure (âgée de moins de 18 ans), il est obligatoire, au Québec, de signaler la situation à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

Agression sexuelle chez les enfants

Indices pouvant être associés à une agression sexuelle chez les enfants

Il n’existe pas de signes ou d’indices spécifiques qui permettent de savoir avec certitude si une ou un enfant a été victime d’agression sexuelle, sauf dans les cas où il y aurait eu des témoins. La majorité des enfants victimes ne démontre aucun signe physique suite à une agression sexuelle. Ainsi, la plupart du temps, le seul signe clair qu’une ou un enfant a été victime d’une agression sexuelle est un dévoilement.

La plupart des indices qui peuvent laisser croire à l’entourage qu’une ou un enfant a été victime d’une agression sexuelle correspondent souvent aux conséquences engendrées par l’évènement vécu. Toutefois, ces indices peuvent aussi être présents chez des enfants non-victimes.

Par exemple, les enfants victimes d’agression sexuelle peuvent présenter des réactions psychologiques, comportementales ou physiques particulières1–6. La liste de réactions présentées ci-dessous n’est toutefois pas exhaustive. Pour en savoir plus sur les conséquences associées aux agressions sexuelles vécues pendant l’enfance, consultez la section Conséquences.

  • Difficulté à réguler ses émotions;
  • Difficulté à être dans le moment présent;
  • Identité et concept de soi altéré (p. ex. faible estime de soi, altérations dans la perception de soi, sentiment d’inefficacité);
  • Dépression;
  • Anxiété;
  • Symptômes du trouble de stress post-traumatique (p. ex. flashbacks, cauchemars, insomnie, dissociation, amnésie dissociative, évitement);
  • Autres troubles de santé mentale;
  • Compréhension du monde altérée (p. ex. perception erronée du monde,  altérations dans la perception de la personne auteure);
  • Pensées suicidaires.
  • Comportements sexuels précoces, préoccupants ou problématiques;
  • Changements soudains de comportements (p. ex. régression de certains comportements);
  • Comportements à risque ou dangereux et destructeurs envers soi-même (p. ex. automutilation) ou envers les autres;
  • Prise de risque et impulsivité;
  • Connaissances non appropriées pour ce qui est de la sexualité en fonction du développement psychosexuel de l’enfant;
  • Troubles alimentaires;
  • Difficultés d’apprentissage et de traitement de l’information (p. ex. difficulté à se concentrer, difficultés scolaires, déficit de l’attention, troubles de mémoire);
  • Difficultés interpersonnelles (p. ex. difficultés à développer des relations saines, isolement social);
  • Problèmes d'attachement (p. ex. manque de confiance envers les autres, attachement insécurisant ou attachement désorganisé).
  • Infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS);
  • Blessures ou douleurs aux organes génitaux;
  • Problèmes gastro-intestinaux et d’ordre somatique (p. ex. incontinence);
  • Maux de tête ou d’estomac;
  • Retards de développement.

Une personne adulte qui a des soupçons ou des raisons de croire qu’une agression sexuelle a été commise envers une ou un enfant peut lui partager ce qu’elle observe et se montrer ouverte et disponible (p. ex. « Je suis inquiet/inquiète de te voir triste ces derniers temps… Je voudrais t’aider. »). Il faut éviter de questionner l’enfant de manière à lui suggérer des réponses. Dans tous les cas, lorsqu’il y a des soupçons ou des raisons de croire que la sécurité ou le développement de l’enfant est compromis, il est obligatoire de signaler la situation à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

Que faire si une ou un enfant dévoile une agression sexuelle?

Lorsque les enfants dévoilent une agression sexuelle, elles ou ils ne savent pas nécessairement qu’elles ou ils sont victimes d’agression sexuelle, surtout chez les plus jeunes. Elles ou ils vont souvent révéler des bouts d’information sur ce qui est arrivé, que ce soit de façon accidentelle ou délibérée. Les enfants peuvent être hésitants et ambivalents lors d’un dévoilement, en raison de la honte ressentie, des sentiments mitigés envers la personne auteure et des craintes quant aux impacts du dévoilement sur celle-ci ou leur famille7,8. La réaction de la personne qui reçoit le dévoilement et le soutien de la famille et des proches ont un impact majeur sur l’enfant et son bien-être à court et à long terme. L’enfant qui reçoit un bon soutien de la part de son entourage ainsi que de l’aide psychologique auprès de professionnelles ou professionnels est susceptible de mieux se rétablir après l’agression sexuelle7.

Il peut être difficile de recevoir un dévoilement d’agression sexuelle d’une ou d’un enfant. Il est normal de ne pas savoir comment réagir de premier abord. Ce qui importe, c’est que l’enfant reçoive de l’écoute et du soutien et se sente en sécurité au moment de dévoiler son vécu ainsi que par la suite. Par conséquent, il est recommandé de considérer les éléments ci-dessous lors d’un dévoilement d’une agression sexuelle.

Comment réagir lorsqu’une ou un enfant dévoile une agression sexuelle?

  • Demeurer calme devant l’enfant;
  • Écouter l’enfant ouvertement et la ou le laisser parler librement;
  • Éviter de juger l’enfant et de l’interroger indûment;
  • Croire l’enfant et prendre au sérieux ce qu’elle ou il dit;
  • Rassurer l’enfant;
  • Ne pas promettre à l’enfant de garder secret ce qu’elle ou il a raconté;
  • Mémoriser et noter les paroles de l’enfant dès que possible;
  • Signaler la situation à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ou, en cas d’urgence, composer le 9-1-16,9.

Le dévoilement d’une agression sexuelle par une ou un enfant peut créer de multiples réactions et avoir un impact important chez la personne qui le reçoit, particulièrement chez le parent. Considérant que les parents sont les personnes les plus importantes pour l’enfant, il est important qu’ils se créent un cercle de soutien et prennent soin d’eux-mêmes. Par exemple, ils peuvent demander de l’aide et du soutien aux personnes de leur entourage (p. ex. la famille, un ami ou une amie), joindre un groupe de soutien (p. ex. un groupe de parents ayant vécu une situation similaire) ou contacter un service d'aide aux personnes victimes8.

Le signalement d’une agression sexuelle commise envers une ou un enfant

Au Québec, selon la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ)10, toute personne a l’obligation légale de signaler une situation à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ou à la police lorsqu’elle a des motifs raisonnables de croire qu’une ou un enfant (personne âgée de moins de 18 ans) est victime d’une agression sexuelle, même si elle juge que les parents prennent des moyens pour mettre fin à la situation. Il n'est pas nécessaire d'avoir la certitude que l’agression sexuelle a eu lieu, et il n’est pas de la responsabilité de la personne qui signale de valider les informations. La DPJ s’assurera de prendre le signalement, de l’analyser et de s’assurer que l’enfant a le soutien nécessaire.

Il est de l’affaire de tous, une responsabilité collective, d’exercer un cercle de bienveillance autour des enfants en difficulté.

Pour faire un signalement, vous pouvez vous adresser à la DPJ de votre région, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, par téléphone ou par écrit. Vous pouvez aussi consulter le guide Faire un signalement au DPJ, c'est déjà protéger un enfant - Quand et comment signaler? pour en savoir plus sur le processus de signalement.

Attitudes aidantes ou nuisibles lors d’un dévoilement d’agression sexuelle par une ou un enfant

Attitudes aidantes Attitudes nuisibles

Écouter

Chaque enfant qui dévoile une agression sexuelle le fait à sa manière et à son rythme, il est donc important de l’écouter de façon attentive et ouverte, et de faire preuve d’empathie.

Exemples : Poser des questions ouvertes, en reprenant les mots de l’enfant :

  • « Dis-moi tout sur… [mots de l’enfant] »
  • « Parle-moi plus de…  [mots de l’enfant] »
  • « Raconte-moi ce qui s’est passé… »

Éviter de poser des questions directives, suggestives ou détaillées :

Exemples :

  • « Qui t’a fait ça? »
  • « C’est arrivé quand? »
  • « Est-ce qu’il t’a touché par-dessus ou sous tes vêtements? »

Éviter d’interrompre l’enfant;

Éviter de réagir fortement (p. ex. peine ou colère);

Éviter de banaliser ou minimiser les gestes d’agression sexuelle;

Éviter de dramatiser la situation.

Croire

Il est important de croire l’enfant qui dévoile une agression sexuelle. Certains enfants choisissent de le faire, car ils ou elles ont espoir d'être crus.

  • Exemple : « Je te crois. »

Éviter les commentaires qui mettent la parole de l’enfant en doute;

Éviter de dire à l’enfant d’oublier ça;

Éviter de promettre de garder le secret, même si l’enfant le demande :

  • Exemple : « Je ne le dirai à personne. »

Valoriser et encourager ses forces

Souligner le courage de l’enfant d’en avoir parlé; relever ses forces lui permettra de se sentir rassuré et soutenu.

  • Exemples :
    • « Je suis content(e) que tu m'en aies parlé. »
    • « Tu fais bien de m’en parler. »
 

Déculpabiliser

Il arrive fréquemment que l’enfant victime sente responsable de l’agression sexuelle. Il est important de lui faire comprendre que ce n’est pas de sa faute.

  • Exemple : « Ce n'est pas de ta faute. »

Éviter de mettre la responsabilité sur l’enfant :

Exemples :

  • « Pourquoi ne m'en as-tu pas parlé plus tôt? »
  • « As-tu essayé de te défendre? As-tu dit non? »
Éviter les émotions chargées ou les commentaires sur la personne auteure.

Reconnaître ses émotions

Il est important de reconnaître les émotions qu’exprime l’enfant, que ce soit la colère, la tristesse, la peur ou la honte.

Exemples :

  • « Tu es fâché(e) contre lui ? Tu as le droit d’être fâché(e), car ce qu’il ou elle a fait n’est pas correct. »
  • « Il est normal que tu te sentes… »
 

Sources : Tiré du Guide pour les parents et tuteurs après la découverte d’un abus du Centre canadien de protection de l’enfance8, du Guide à l’intention des parents du Centre de prévention et d’intervention pour victimes d’agression sexuelle7, du Guide d’information à l’intention des victimes d’agression sexuelle de la Table de concertation sur les agressions à caractère sexuel de Montréal11.

Pour en savoir plus sur comment aider et soutenir une ou un enfant victime d’agression sexuelle, consultez les sites suivants :

Agression sexuelle chez les adultes

Indices pouvant être associés à une agression sexuelle chez les adultes

Tout comme chez l’enfant, il n’existe pas d’indice spécifique pour identifier qu’une personne adulte a été victime d’agression sexuelle, que l’agression ait été vécue à l’enfance ou à l’âge adulte. Les indices qui permettent de soupçonner un antécédent d’agression sexuelle chez l’adulte correspondent surtout aux conséquences de l’agression sexuelle. Bien que les personnes non-victimes puissent aussi présenter certains de ces indices, les personnes victimes sont tout de même plus susceptibles de présenter une diversité des réactions psychologiques et émotionnelles, physiques et sexuelles, et comportementales12–15. La liste de réactions présentées ci-dessous n’est toutefois pas exhaustive. Pour en savoir plus sur les conséquences associées aux agressions sexuelles vécues à l’âge adulte, consultez la section Conséquences.

  • Tristesse, colère, honte, blâme de soi, culpabilité;
  • Dépression;
  • Anxiété;
  • Identité et concept de soi altéré (p. ex. faible estime de soi, sentiment de vide intérieur, peine à prendre contact avec soi);
  • Difficulté à se projeter dans le futur ou à poursuivre des objectifs personnels;
  • Difficulté à s’arrêter et à être dans le moment présent;
  • Gêne, méfiance face aux autres, peur ou attente d’être rejeté ou rejetée ou abandonné ou abandonnée;
  • Symptômes de stress post-traumatique (p. ex. flashbacks , cauchemars, insomnie, dissociation, amnésie dissociative, évitement);
  • Difficultés à réguler ses émotions;
  • Problème identitaire;
  • Pensées suicidaires et tentatives de suicide.
  • Comportements réducteurs de tension (p. ex. automutilation, consommation);
  • Troubles alimentaires, inconforts avec son corps ou son image corporelle;
  • Troubles du sommeil;
  • Évitement des relations intimes, de la sexualité, des émotions, des situations pouvant rappeler les agressions;
  • Difficultés relationnelles ou isolement social;
  • Difficultés de concentration;
  • Difficultés scolaires.
  • Blessures ou infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS);
  • Maux de tête ou d’estomac;
  • Fatigue ou troubles de sommeil;
  • Douleurs lors des relations sexuelles;
  • Évitement de la sexualité;
  • Compulsion sexuelle;
  • Faible satisfaction sexuelle;
  • Dysfonctions sexuelles;
  • Manque d'estime de soi sexuelle;
  • Dissociation ou flashback lors des relations sexuelles.

Que faire si une personne adulte nous dévoile une agression sexuelle?

Lors d’un dévoilement d’une agression sexuelle, il est normal que la personne qui le reçoit (p. ex. un ou une membre de la famille, un ou une partenaire, un ami ou une amie) ne sache pas comment réagir, se pose des questions, ait besoin de soutien ou subisse des impacts au dévoilement. Les réactions liées au fait de recevoir un dévoilement d’agression sexuelle sont très variables d’une personne à l’autre; certaines réactions pouvant être plus aidantes (p. ex. écouter, déculpabiliser, soutenir) que d’autres (p. ex. juger, culpabiliser, banaliser, ignorer, surprotéger)5. La nature de ces réactions et le soutien des proches ont un impact important sur le rétablissement de la personne victime, c’est pourquoi il est important de s’informer sur les réactions aidantes, de les adopter le mieux possible et d’aller chercher du soutien pour soi et pour la personne victime11.

Comment réagir lorsqu’une personne adulte dévoile une agression sexuelle?

  • Écouter la personne (p. ex. écouter activement ce que la personne a à dire sans porter de jugement, la laisser s’exprimer à son rythme, éviter les questions suggestives);
  • Croire ce que la personne dit (p. ex. éviter les commentaires mettant en doute la parole de la personne);
  • Garder son calme (p. ex. contrôler ses propres réactions afin que la personne se sente libre d’exprimer ses émotions);
  • Recevoir sans amplifier ni minimiser (p. ex. ne pas minimiser, dramatiser ou comparer ce que la personne vit);
  • Déculpabiliser la personne (p. ex. aider la personne à comprendre que ce n’est pas de sa faute et que c’est la personne qui a commis l’agression sexuelle qui est responsable);
  • Valoriser la personne et ses émotions (p. ex. souligner les forces de la personne et son courage d’en parler, laisser la personne exprimer ses émotions);
  • Favoriser son autonomie (p. ex. aider la personne à reprendre du pouvoir sur sa vie, à son propre rythme);
  • Offrir du soutien (p. ex. se montrer disponible, que ce soit pour parler avec la personne ou l’accompagner, vérifier si la personne a un réseau de soutien);
  • Vérifier et assurer la sécurité de la personne, si possible (p. ex. vérifier si la personne est en situation de danger, si elle a des pensées suicidaires et si elle a besoin d’une aide professionnelle);
  • Orienter vers les ressources (p. ex. encourager la personne à aller chercher du soutien, la diriger vers des ressources adaptées à ses besoins)11-16.  

Au besoin, il est possible pour les proches d’une personne victime de se diriger vers des services d’aides professionnels et vers des ressources qui seront susceptibles de les aider et de soutenir la personne victime11

Pour en savoir plus sur comment aider et soutenir une personne victime d’agression sexuelle, consultez les sites suivants :

Que faire si l’on est témoin d’une agression sexuelle?

Plusieurs actions peuvent être entreprises si l’on pense être témoin d’une agression sexuelle, peu importe le contexte dans lequel elle survient.

Si vous sentez un quelconque danger pour la personne victime ou pour vous, composez immédiatement le 911.

Vous pouvez également :

  • Établir un contact avec la personne victime et lui communiquer votre soutien;
  • Prévenir l’entourage de la personne victime de la situation;
  • Prendre les moyens nécessaires pour mettre fin à la situation, si l’action peut être faite en toute sécurité (p. ex., détourner l’attention de la personne auteure; parler à la personne victime);
  • Agir avec la personne victime comme si vous la connaissiez, pour lui permettre de sortir de la situation;
  • Aider la personne victime à se mettre en lieu sûr;
  • Orienter la personne victime vers les ressources qui peuvent l’aider;
  • Dénoncer la situation à une ressource compétente (p. ex. garde de sécurité, responsable de l’endroit, personne de confiance)15.  

Pour en savoir plus sur les actions à poser si vous êtes témoins d’une agression sexuelle, consultez les sites suivants :

Références

  1. Fondation Marie-Vincent (2019). « Le dévoilement de la violence sexuelle », dans Fondation Marie-Vincent, [en ligne], (consulté le 24 janvier 2023).
  2. Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (s.d.). « Soutenir son enfant victime d’agression », dans Traçons les limites, [en ligne], (consulté le 27 janvier 2023).
  3. Hailes, H. P., R. Yu, A. Danese et S. Fazel (2019). « Long-term outcomes of childhood sexual abuse: an umbrella review », The Lancet Psychiatry, vol. 6, n° 10, p. 830‑839.
  4. Hornor, G. (2010). « Child sexual abuse: Consequences and implications », Journal of Pediatric Health Care, vol. 24, n° 6, p. 358‑364.
  5. Centre pour les victimes d’agression sexuelle de Montréal (s.d.). « Les attitudes aidantes », dans Info-aide violence sexuelle, [en ligne], (consulté le 27 janvier 2023).
  6. Ministère de la Santé et des Services sociaux (2020). Faire un signalement au DPJ, c’est déjà protéger un enfant - Quand et comment signaler ?, Montréal, Québec, Ministère de la Santé et des Services sociaux. (consulté le 27 janvier 2023)
  7. Centre de prévention et d’intervention pour victimes d’agression sexuelle (2021). Guide à l’intention des parents - Mon enfant a été victime d’une agression sexuelle, [en ligne], Laval : Québec, Centre de prévention et d’intervention pour victimes d’agression sexuelle, (consulté le 27 janvier 2023).
  8. Centre canadien de protection de l’enfance (2018). Abus pédosexuels : réparer les dégâts - Guide pour les parents et tuteurs après la découverte d’un abus, [en ligne], Manitoba, Centre canadien de protection de l’enfance, (consulté le 24 mars 2023).
  9. Roy, S. (2022). L’intervention en contexte de dévoilement d’une violence sexuelle ou dans une situation de soupçon [Webinaire]. Fondation Marie-Vicent.
  10. Loi sur la protection de la jeunesse (1977). RLRQ, ch. P-34.1, LégisQuébec, (consulté le 29 novembre 2021).
  11. Table de concertation sur les agressions à caractère sexuel de Montréal (2018). Guide d’information à l’intention des victimes d’agression sexuelle, 3e édition, [en ligne], Québec, Secrétariat à la Condition féminine, (consulté le 20 février 2023).
  12. Cotter, A., et L. Savage (2019). La violence fondée sur le sexe et les comportements sexuels non désirés au Canada, 2018 : Premiers résultats découlant de l’Enquête sur la sécurité dans les espaces publics et privés, [en ligne], Statistique Canada, (consulté le 10 décembre 2021).
  13. Dworkin, E. R., S. V. Menon, J. Bystrynski et N. E. Allen (2017). « Sexual assault victimization and psychopathology: A review and meta-analysis », Clinical psychology review, vol. 56, p. 65‑81.
  14. Action ontarienne contre la violence faite aux femmes (s.d.). « Comment recevoir le dévoilement d’une amie? », dans Traçons les limites, [en ligne], (consulté le 27 janvier 2023).
  15. Centre d’aide pour victimes d’agression sexuelle (s.d.) « Proche de victime », dans CAVAS, [en ligne], (consulté le 27 janvier 2023).
  16. Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (2023). « Les attitudes aidantes », dans RQCALACS, [en ligne], <> (consulté le 27 janvier 2023).

Rédaction
Maude Lachapelle, conseillère scientifique, INSPQ

Collaboration
Dominique Gagné, conseillère scientifique, INSPQ

Révision externe
Natacha Godbout, Ph. D, psychologue clinicienne et professeure au Département de sexologie, Université du Québec à Montréal
Gaële Côté, conseillère violences sexuelle et conjugale, ministère de la Santé et des Services sociaux

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