Cartes de répartition actuelle et future des tiques Ixodes scapularis en contexte de changements climatiques

Pourquoi cartographier la répartition actuelle et future des tiques I. scapularis?

La tique Ixodes scapularis (tique à pattes noires) est le principal vecteur de la maladie de Lyme au Québec. Elle peut transmettre d’autres zoonoses comme l’anaplasmose et la babésiose.

Il a été démontré que le territoire habité par la tique I. scapularis ainsi que ses hôtes (rongeurs et cervidés) s’accroit chaque année et que cette expansion est principalement associée au réchauffement climatique.

Par exemple, des étés plus longs et plus chauds ainsi que des hivers plus doux peuvent influencer la survie, la reproduction et la croissance des tiques et des hôtes. Ainsi, les tiques deviennent de plus en plus abondantes et se propagent vers le nord.

Les cartes développées permettent de situer où les tiques se reproduisent et survivent (populations de tiques établies) et comment la zone climatique favorable à leur établissement progresse en contexte des changements climatiques. Cette information est importante, car plus il y a de populations de tiques établies, plus le risque d’exposition des humains aux maladies transmises par les tiques est grand.

Répartition actuelle 

 

La carte présente en turquoise les municipalités où des populations de tiques I. scapularis sont établies, c’est-à-dire des zones où des tiques à pattes noires sont présentes et actives toute l’année. Dans le reste du Québec (en gris), la présence de tiques est possible, mais aucune population de tiques établie n’a été détectée par les données de surveillance.

Répartition future

Répartition aux horizons de 2030, 2050 et 2080

Les cartes présentent en dégradé rouge-orange-jaune les zones où la température estimée en fonction des scénarios climatiques d’émissions de gaz à effet de serre modérées (SSP2-4.5) et élevées (SSP3-7.0) seront favorables à l’établissement des populations de tiques à pattes noires au Québec pour les horizons 2030 (rouge), 2050 (orange) et 2080 (jaune).


À l’horizon 2030, la zone climatique favorable à l’établissement des populations de tiques I. scapularis couvre l’ensemble du sud du Québec, de manière similaire pour les deux scénarios.  Bien que la zone soit climatiquement favorable à l’établissement des tiques, d’autres facteurs sont également à considérer pour confirmer leur établissement. Aux horizons 2050 et 2080, la zone progresse de plus en plus vers le nord de la province, avec une progression plus rapide et plus étendue vers le nord pour le scénario d’émissions de GES élevées.

Sur le Géoportail de santé publique, la zone climatique favorable à l’établissement des tiques au temps présent (moyenne des observations de 2009 à 2017) est également disponible à titre de référence.

Comment sont construites les cartes?

Pour produire ces cartes, des données de surveillance ont été utilisées pour déterminer les zones où se situent les populations de tiques établies. Des données de projections climatiques de hausse des températures ont aussi été analysées pour identifier les zones où les conditions climatiques seraient favorables à l’établissement des tiques dans des horizons temporels déterminés, soit pour les années 2030, 2050 et 2080.

Pour des informations plus détaillées, consultez :

Comment utiliser les cartes?

Les cartes peuvent être utilisées pour visualiser la répartition actuelle des tiques I. scapularis, anticiper la progression de cette répartition en 2030, 2050 et 2080 et ainsi planifier la mise en place d’interventions. Pour ce faire, il est possible de superposer les couches de données disponibles sur le Géoportail de santé publique et aussi d’importer vos propres données. Des exemples de facteurs de risques à combiner avec les cartes de tiques sont également présentés dans le rapport méthodologique, par exemple la distribution de la population humaine ou certaines activités professionnelles ou récréatives à risque.

Pour en apprendre davantage sur le fonctionnement du Géoportail de santé publique, consultez la page Cartes de répartition actuelle et future des zoonoses au Québec.

Quelle est la différence entre la carte sur la maladie de Lyme et les cartes de répartition des tiques?

Dans le cadre de la surveillance intégrée de la maladie de Lyme au Québec, une carte représentant les zones endémiques de la maladie de Lyme est produite et mise à jour chaque année. Cette carte sert d’outil de classification des cas déclarés de la maladie de Lyme et est différente des cartes de répartition actuelle et future des tiques Ixodes scapularis. Les principales différences sont présentées dans le tableau ci-dessous.

 

Outil pour la classification des cas déclarés de la maladie de Lyme et pour la prophylaxie postexposition

Carte de répartition actuelle et future des tiques Ixodes scapularis en contexte des changements climatiques

Publics
  • Directions de santé publique
  • Ministère de la Santé et des Services sociaux
  • Tous les acteurs de l’adaptation aux changements climatiques : organismes municipaux, universités, ministères, entreprises, organismes sans but lucratif, professionnels de la santé, population générale 
Objectifs et utilisation
  • Informer l’ensemble de la population sur la répartition actuelle et future des tiques Ixodes scapularis, lesquelles sont un vecteur potentiel de différentes maladies (borréliose, babésiose, anaplasmose, etc.)
  • Soutient la réalisation d’évaluations de risques et de plans d’adaptation aux changements climatiques
  • Oriente la mise en place d’interventions pour réduire les fardeaux des zoonoses
  • ATTENTION : cette carte porte sur les tiques I. scapularis et ne précise pas si elles sont porteuses d’une maladie
Fréquence de mise à jour
  • Chaque année en fonction des nouvelles données de surveillance
  • Périodiquement, environ aux 3 à 5 ans selon l’évolution des connaissances scientifiques

Les autrices des cartes tiennent à remercier :

  • Travis Logan, responsable Plateformes climatiques, données et opérations à Ouranos, pour le partage des données climatiques nécessaires au projet; 
  • Jade Savage et l’Université Bishop’s, d’avoir fourni les données acarologiques en provenance de la plateforme eTick, et remercient tous les participants qui ont amassé des données pour le projet.

Ce projet est financé dans le cadre du Plan de mise en œuvre (PMO) 2021-2026 du Plan pour une économie verte (PEV) 2030.

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