Les résidents en médecine familiale et la prise de décision partagée

Marc-André Pellerin
Glyn Elwyn, Moira Stewart, Michel Labrecque, Mathieu Ouimet, Michel Rousseau, Dawn Stacey, Dominick Frosch, Trudy Van der Weijden, Jeremy Grimshaw, Hubert Robitaille et France Légaré 

 

Contexte :
En dépit des apports positifs de la prise de décisions partagée (PDP) dans les rencontres cliniques, peu d'études ont cherché à savoir dans quelle mesure la PDP est appliquée par les résidents en médecine familiale dans leurs consultations en première ligne. Cette étude vise donc à explorer l'application des comportements spécifiques à la PDP dans les consultations cliniques des résidents en médecine familiale.

Méthode :
Des dyades uniques de patients consultant en première ligne et de résidents en médecine familiale ont été recrutées dans deux réseaux de santé universitaires au Canada (Université Laval et University of Western Ontario). Les consultations ont été enregistrées, transcrites puis analysées avec l'échelle OPTION, un instrument validé évaluant 12 comportements spécifiques associés à la PDP.

Résultats :
En tout, 152 dyades uniques patient – résident en médecine familiale ont été recrutées dans 13 cliniques de London (n=68) et six unités de médecine familiale de Québec (n=84), pour un taux de participation de 75% parmi les résidents éligibles. Le score OPTION moyen global a été de 24% ±8%, alors que le score moyen pour chacun des 12 items a varié de 0,15/4 (4%) à 1,46/4 (37%). Cinq comportements sur 12 ont reçu un score moyen inférieur à « le comportement est à peine amorcé » [c.-à-d. 1/4 (<25%)]. Une corrélation positive a été observée entre le score OPTION et la durée de la consultation (r=0,24, p=0,003) où les consultations plus longues ont obtenu des scores plus élevés.

Conclusion :
Les comportements spécifiques associés à la PDP ne sont pas largement intégrés dans les pratiques des résidents en médecine familiale. La durée d'une consultation ressort comme un déterminant majeur à son application. Des interventions sont donc requises pour favoriser l'intégration des comportements spécifiques associés à la PDP dans le contexte de la résidence en médecine familiale.