VPH: vaccination, dépistage et comportements sexuels

Marilou Kiely, Bsc. inf.
Phillipe De Wals, MD, PhD, 
Chantal Sauvageau, MD, M Sc.
Ève Dubé, PhD., Geneviève Deceuninck, MD, MSc.

Contexte :
L'infection par le virus du papillome humain (VPH) est la plus fréquente des infections transmissibles sexuellement (ITS) en Amérique du Nord. La prévalence de la maladie est plus élevée chez les femmes âgées de moins de 25 ans. Un programme de vaccination contre les VPH a été implanté au Québec à l'automne 2008. L'évaluation de l'impact possible de la vaccination sur les comportements sexuels et sur les pratiques de dépistage est requise pour bien évaluer le programme. Cette étude visait à décrire les connaissances et les croyances des Québécoises concernant les infections par le VPH, leurs comportements préventifs ainsi que leur statut vaccinal contre les VPH. Cette enquête représente la première étape d'une série d'enquêtes transversales.

Méthode :
Au printemps 2009, 1347 Québécoises âgées de 24 ans participaient à une enquête descriptive transversale réalisée par questionnaire postal.

Résultats :
Un taux de réponse de 56 % fut obtenu. Les résultats préliminaires indiquaient que plus de 80 % des participantes avaient déjà entendu parler du VPH. Moins de la moitié d'entre elles ont su identifier correctement le mode de transmission du virus. Plus de 80 % des répondantes connaissaient la cause du cancer du col de l'utérus. 81 % des femmes questionnées avaient déjà entendu parler du vaccin contre les VPH et seulement 5% des participantes l'avaient déjà reçu. L'âge moyen lors de la 1re relation sexuelle était de 16,5 ans. Plus de 80 % des participantes avaient déjà eu recours au dépistage du cancer du col utérin et l'avaient initié en moyenne à 17,5 ans. Enfin, plus de 55 % des répondantes se disaient insatisfaites des informations reçues sur le VPH et le cancer du col.

Conclusion :
Cette étude a permis d'obtenir des données de base auprès d'un échantillon représentatif des Québécoises de 24 ans. Bien que la plupart des femmes questionnées aient déjà entendu parler du VPH et du vaccin, des lacunes demeurent dans leurs connaissances et leurs croyances sur le sujet en plus de leur insatisfaction notée en regard des informations reçues. Une meilleure transmission d'informations aux jeunes femmes adultes sur le sujet semble par conséquent à renforcer.