Qualité du traitement de la dépression au Québec

Arnaud Duhoux
Louise Fournier
Pasquale Roberge

Contexte :
Selon l'OMS, la dépression majeure était, en l'an 2000, la première cause d'années de vie vécues avec une incapacité. Nos précédents travaux ainsi que la littérature existante nous indiquent que seulement une personne souffrant de dépression sur quatre obtiendrait un traitement minimalement en adéquation avec les guides de pratique clinique. Toutefois, les indicateurs de qualité existants pour le traitement de la dépression sont souvent peu détaillés, reproductibles et comparables. Les objectifs de cette étude sont: - De développer des indicateurs de qualité pour le traitement de la dépression en première ligne à partir des recommandations contenues dans les guides de pratiques. - De mesurer ces indicateurs dans un échantillon de Québécois consultant en première ligne et rencontrant les critères du DSM-IV pour la dépression majeure.

Méthode :
Les données proviennent du Projet Dialogue : Vers une première ligne forte en santé mentale. Un questionnaire auto-administré a été complété par 14833 personnes consultant dans 67 cliniques médicales de première ligne à travers le Québec. Les répondants rencontrant les critères pour les troubles anxieux ou dépressifs étaient enrôlés dans une cohorte pour une période d'un an (n=1956). Les indicateurs de qualité du traitement portent sur des éléments tels que le dépistage; la médication reçue, son dosage et le suivi du traitement; la psychothérapie; l'information reçue par le patient; la prise en compte de ses préférences et l'inclusion de l'activité physique dans le programme thérapeutique

Résultats :
Parmi les participants à notre étude de cohorte souffrant de dépression, 85% ont utilisé les services de santé pour des raisons de santé mentale. De ce sous-groupe, 61% ont reçu un traitement considéré comme minimalement adéquat.

Conclusion :
Cette étude présente plusieurs indicateurs de qualité ainsi que des données originales sur la qualité du traitement de la dépression chez les patients consultant en première ligne au Québec.