Foire aux questions

Quel est le message à donner dans le cas de prise d’antibiotiques et de contraceptifs hormonaux?

Aucune étude n'a démontré que l'utilisation des antibiotiques réduisait l'efficacité des contraceptifs hormonaux, sauf pour la rifampicine et la rifabutine. Donc, hormis pour la rifampicine et la rifabutine, aucun message particulier n'est à donner. Il faut juste faire attention à l’intolérance digestive qui peut accompagner l’utilisation des antibiotiques. En cas de vomissement ou de diarrhée, il est possible que les contraceptifs oraux soient moins efficaces.

Contraceptifs oraux combinés

Quel est le pourcentage de femmes qui ovulent 6 mois et un an après avoir cessé l’injection contraceptive?

Nous ne disposons pas des taux d’ovulation, mais des taux de grossesse survenus après l’arrêt du Dépo-Provéra®. Dix-huit mois après l’arrêt du Dépo-Provéra®, 90% des femmes désirant une grossesse sont devenues enceintes. Il s’agit du taux normal de fertilité. Cependant, six mois après l’arrêt du Dépo-Provéra®, environ 20% de ces femmes sont enceintes, tandis que le taux normal de grossesse après 6 mois de relations sexuelles sans contraception est d’environ 40%. Après 1 an d’essai, le taux de grossesse chez celles qui ont arrêté le Dépo-Provéra® est d’environ 60%. Il est d’environ 80% chez les femmes ne prenant pas de contraception et n’ayant pas eu de Dépo-Provéra® antérieurement.

Le délai moyen avant d’obtenir une grossesse après l’arrêt du Dépo-Provéra® est de 9 mois. Ce qui veut dire que 50% des utilisatrices de Dépo-Provéra® désirant une grossesse sont enceintes 9 mois après l’arrêt de cette méthode de contraception. Il est aussi important de mentionner que le délai de retour à la fécondité n’est pas affecté par la durée d’utilisation du DMPA.

Sources : Speroff L, Fritz MA. Clinical Gynecologic Endocrinology and Infertility. Seventh Edition. Lippincott Williams and Wilkins, Philadelphia, 2005. 1334 p.
Zieman M, Hatcher RA, Managing contraception.Tiger, Georgia: Bridging the Gap Foundation, 2012.

Injection contraceptive

Quel est le risque de thrombo-embolie veineuse (TEV) liée à l’utilisation du timbre Evra?

Les contraceptifs hormonaux combinés (COC) augmentent de 2 à 3 fois le risque de TEV 1,2,3. Pour une mise en perspective, notons le risque absolu de TEV dans diverses situations :

  • 4-5/10,000 femmes-années chez les NON utilisatrices de COC, NON enceintes
  • 9-10/10,000 femmes-années chez les utilisatrices de COC
  • 29/10,000 femmes années chez les femmes enceintes
  • 300-400/10,000 femmes-années chez les femmes en période post-partum immédiate
  • Le taux de mortalité par TEV est de 1-2 %1,3.

Le risque de TEV chez les utilisatrices de COC est plus élevé durant les 6 premiers mois d’utilisation. C’est la raison pour laquelle il est déconseillé de les arrêter, même pour 1 mois, quand cela n’est pas nécessaire.4 Le risque de TEV est lié à l’hormone estrogène dans le COC.1,3

Le risque de TEV chez les utilisatrices du timbre Evra varie selon les études, mais est sensiblement comparable à celui noté avec les COC.5-7 Santé Canada a, cependant, recommandé d’être prudent quant à son utilisation chez les femmes obèses.8 On sait qu’un indice de masse corporelle élevée est un facteur de risque connu de TEV.1,3,9 Dans le cadre de l’ordonnance collective de contraception hormonale et du stérilet, l’utilisation du timbre contraceptif est contre-indiqué chez les femmes ayant un indice de masse corporelle plus grand que 30 (le timbre Evra est moins efficace chez les femmes ayant un IMC > 30).

Le tabagisme augmente légèrement le risque de TEV.9,10 Le facteur V de Leiden hétérozygote augmente le risque de TEV de cinq à quinze fois, tandis que la mutation du gène de la prothrombine l’augmente de deux à sept fois1,3,10.Black, A., Francoeur, D., Rowe, T. Consensus canadien sur la contraception (partie 2). Journal d’obstétrique et de gynécologie du Canada 2004 26(3) :255-296. 

  1. Black, A., Francoeur, D., Rowe, T. Consensus canadien sur la contraception (partie 2). Journal d’obstétrique et de gynécologie du Canada 2004 26(3) :255-296. 
  2. Farley, T.M., Collins, J., Schlesselman, J.J. Hormonal contraception and risk of cardiovascular disease. An international perspective. Contraception, 1998 Mar;57(3):211-30. 
  3. Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Déclaration de principe – La contraception hormonale et le risque de thromboembolie veineuse. 20 février 2013.
  4. Dinger J, Do Minh T, Moehner S. The risk of venous thromboembolism in OC users: time patterns after initiation of treatment. Pharmacoemidemiol Drug Saf 2010;19:S214-5.
  5. Cole JA, Norman H, Doherty M, Walker AM. Venous thromboembolism, myocardial infarction, and stroke among transdermal contraceptive system users. Obstet Gynecol 2007;109(2):339-46. 
  6. Jick S, Kaye JA, Russman S, Jick J. Risk of nonfatal venous thromboembolism in women using a contraceptive transdermal patch and oral contraceptives containing norgestimate and 35 μg of ethinyl estradiol. Contraception 2006;73:223-8. 
  7. Jick S, Kaye JA, Li L, Jick H. Further results on the risk of non fatal venous thromboembolism in users of the contraceptive transdermal patch compared to non users of oral contraceptives containing norgestimate and 35 of ethinyl estradiol. Contraception 2007;76:4-7. 
  8. http://www.healthycanadians.gc.ca/recall-alert-rappel-avis/hc-sc/2006/1…
  9. Holst AG, Jensen G, Prescott E. Risk factors for venous thromboembolism – Results from the Copenhagen City Heart Study. Circulation 2010;121:1896-1903.
  10. Sweetland S, Parkin L, Balkwill A, Green J, Reeves G, Beral V; for the Million Women Study Collaborators. Smoking, surgery, and venous thromboembolism risk in women UK Cohort Study. Circulation 2013;Mar 12. Ahead of print.
  11. Wu, O., Robertson, L., Langhorne, P., et al. Oral contraceptives, hormone replacement therapy, thrombophilias and risk of venous thromboembolism: a systematic review. The Trombosis: Risk and Economic Assessment of Thrombophilia Screening (TREATS) Study. Thromb Haemost 2005 Jul;94(1):17-25.
Timbre contraceptif

Quel niveau de formation l’infirmière doit-elle avoir pour exécuter l’ordonnance collective?

Toute infirmière, technicienne ou bachelière, qui a complété la formation peut exécuter l’ordonnance collective de contraception hormonale si elle exerce dans un milieu où les médecins l’adoptent. Ces infirmières peuvent travailler en établissement (secteur jeunesse, clinique de planning, périnatalité, etc.) ou hors établissement (GMF, clinique réseau, clinique privée).

Le Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec vise une implantation dans toutes les régions du Québec et désire étendre la formation à toutes les étudiantes en sciences infirmières. Cette formation qui s’adresse actuellement aussi aux pharmaciens communautaires devrait idéalement être accessible aux étudiants en pharmacie, en médecine, aux médecins et même aux sages-femmes et aux sexologues. Pour les médecins, la liste de contre-indications qui s’adresse aux infirmières peut être moins restrictive.

L’évolution de notre société fait en sorte que la grande majorité des femmes et des couples sont confrontés, à un moment ou à un autre dans leur vie, à des choix de nature contraceptive et il est important qu’ils aient accès à une information juste et constructive.

Les femmes sont majoritairement en bonne santé et n’ont pas besoin d’attendre une visite médicale souvent trop tardive pour les accompagner dans cette démarche. En effet, on constate que 80% des femmes qui consultent pour une IVG ont eu un échec contraceptif et près d’une IVG sur trois est une IVG répétée. On observe aussi que plus de 40% des femmes qui cessent «la pilule» n’en parlent pas à leur médecin et 68% d’entre elles adoptent des méthodes moins efficaces alors que 19% n’utilisent plus aucune méthode. Au Québec, on effectue près de 30 000 IVG par année, le 2e taux le plus élevé au Canada.

Les femmes ont donc besoin d’être bien renseignées et de recevoir des services adéquats de la part de personnes compétentes et empathiques, ce qui répond aux objectifs de la formation.

Implantation de l'ordonnance collective de contraception hormonale et du stérilet