Rapport descriptif de l'enquête organisationnelle pour la région de Montréal

Le présent rapport porte sur les résultats de l'enquête organisationnelle dans la région de Montréal seulement. Nous présentons d'abord un bref rappel des éléments méthodologiques, en référence au Rapport méthodologique de l'enquête organisationnelle à Montréal et en Montérégie déjà paru (Prud'homme et al., 2012). Ensuite, nous traçons le portrait de l'évolution des cliniques médicales de première ligne, de 2005 à 2010, des ouvertures, des fermetures et de l'émergence des groupes de médecine de famille (GMF) et des cliniques-réseau (CR). La majeure partie du rapport consiste en la présentation de comparaisons des données de 2005 et de 2010 pour 26 indicateurs répartis selon les dimensions de vision, ressources, structure et pratiques, pour l'ensemble de la région et par territoire de CSSS.

Pour l’ensemble de la région et des indicateurs considérés, on note entre 2005 et 2010, une augmentation modeste du score global de conformité à l’idéal-type de 53,2 à 57,1 (tableau A27 en annexe).

Ces résultats tiennent au fait que les gains appréciables pour la dimension « structure » et, à un degré moindre, pour la dimension « ressources » ne sont soutenus que par des gains modestes de la dimension « pratiques » et sont réduits par un recul de la dimension « vision ».

L’amélioration modeste du score de la dimension « pratiques » n’est pas une surprise. En effet, on pourrait s’attendre à ce que les dimensions les plus touchées par les réformes soient d’abord la structure et les ressources puisque la plupart des éléments de ces réformes portent sur ces deux dimensions. En ce qui concerne les pratiques, il est logique de penser qu’elles suivent les ressources et les structures et qu’elles prennent donc plus de temps à se modifier. Enfin, la diminution du score de conformité pour la dimension « vision » nous laisse croire qu’une fois l’engouement pour les réformes passées, la réalité nous ramène à une vision plus réaliste des choses.

L’amélioration du score global de conformité observée au niveau de la région est généralisée dans l’ensemble des CSSS, à l’exception des trois CSSS, où la situation demeure stable. Pour tous les autres CSSS, la situation s’améliore de façon passablement équivalente. Néanmoins, la variabilité entre les CSSS en 2010 demeure importante, le score de conformité allant de 48,6 pour le CSSS de Dorval-Lachine-LaSalle à 65,7 pour le CSSS du Sud-Ouest–Verdun (figure 33).

En 2010, un CSSS émerge parmi les autres à cause de sa performance supérieure : le CSSS du Sud-Ouest–Verdun. Suivent de près les CSSS Jeanne-Mance et de Bordeaux-Cartierville–St-Laurent. Deux CSSS font face à une situation plus défavorable : les CSSS de Dorval-Lachine-LaSalle et du Cœur-de-l'Île. Les sept autres CSSS, bien qu’ils se situent au-dessus de ces deux CSSS, demeurent dans une catégorie moins performante que les trois premiers. Bref, sur les 12 CSSS de Montréal, en 2010, trois se situent dans des catégories plus performantes et neuf dans de moins performantes.

La figure 33 illustre trois catégories de CSSS :

  1. les CSSS moins performants en 2010, qui se sont cependant améliorés depuis 2005. Ce sont les CSSS de l'Ouest-de-l'Île, de Dorval-Lachine-LaSalle, de St-Léonard et St‑Michel, Cavendish, Cœur-de-l'Île et Ahuntsic et Montréal-Nord;
  2. les CSSS moins performants en 2010, qui ne se sont pas améliorés depuis 2005. Ce sont les CSSS de la Pointe-de-l'île, Lucille-Teasdale et de la Montagne;
  3. les CSSS les plus performants en 2010 et qui se sont améliorés depuis 2005. Ce sont les CSSS du Sud-Ouest–Verdun, Jeanne-Mance et de Bordeaux-Cartierville–St‑Laurent. À noter qu’aucun des CSSS performants en 2010 n’est resté stable ou ne s’est détérioré depuis 2005.

Cette variabilité que nous avons relevée entre les CSSS tout au long de ce rapport est certainement la caractéristique marquante de la région de Montréal. Loin d’être homogène, la région présente des écarts importants au niveau de ses CSSS en ce qui a trait à la vision, aux ressources, aux structures et aux pratiques de leurs cliniques médicales de première ligne. La question qu’il convient de poser au terme de ce rapport est de savoir dans quelle mesure ces inégalités organisationnelles se traduisent par des inégalités de résultats en termes d’expérience de soins, d’utilisation de services et de besoins de services non comblés. C’est à ces questions que tâchent de répondre les analyses qui se poursuivent dans le cadre de la présente étude.

Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-66463-5
ISBN (imprimé)
978-2-550-66462-8
Notice Santécom
Date de publication