Les achats alimentaires des Québécois de 2006 à 2010 au regard de la saine alimentation

Les Québécois consacrent une partie importante de leur revenu aux achats alimentaires. Leurs achats d'aliments se font majoritairement dans des supermarchés où une très grande gamme de produits leur est offerte. La présente étude évalue les achats alimentaires des Québécois au regard d'aliments baromètres, c'est-à-dire des aliments ou groupes d'aliments nutritifs ou moins nutritifs, qui sont distribués massivement dans les commerces alimentaires et qui posent des préoccupations de santé publique. Elle mesure aussi la part que ces aliments représentent par rapport au total des achats alimentaires annuels effectués entre 2006 et 2010.

Les données de la présente étude proviennent de la base de données MarketTrack d'ACNielsen et concernent les ventes d'aliments en volumes et en dollars dans la grande distribution au détail pour les années 2006 à 2010. Ces données sont obtenues en lecture optique dans les grands supermarchés d'alimentation, les pharmacies et les magasins à grande surface du Québec. Les données ont été fournies et validées par la Division des études et des perspectives économiques du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec.

Les résultats ont indiqué que les achats en dollars de la grande majorité des groupes d'aliments ont augmenté de façon significative entre 2006 et 2010. Ces hausses sont attribuables en grande partie à l'augmentation des volumes d'achats des Québécois, compte tenu de la croissance démographique, mais aussi à la hausse du prix des aliments. Les fruits et les légumes représentent la plus grande part des achats alimentaires moyens (19 %), suivis de près par les viandes et leurs substituts (17 %), les produits laitiers et leurs substituts (15 %) et finalement par les produits céréaliers (13 %). Les boissons sucrées et les grignotines ont contribué à près du dixième des achats alimentaires entre 2006 et 2010.

La contribution de certains aliments ou groupes d'aliments aux achats annuels totaux a été examinée et a permis de cerner les aliments les plus contributeurs ou populaires auprès des Québécois. Bien que la contribution des fruits et des légumes à ces achats ait été similaire en dollars, les volumes d'achats des légumes ont été supérieurs à ceux des fruits. Les achats de jus de fruits ont aussi augmenté, que ce soit en dollars ou en volumes. La popularité de la volaille est toujours croissante auprès des Québécois alors qu'ils semblent consommer moins de bœuf. Le volume d'achats des charcuteries, dont le contenu en graisses saturées est généralement élevé, semble s'être stabilisé. À l'inverse, les Québécois semblent vouloir intégrer davantage le tofu et les légumineuses en conserve dans leur alimentation car ces aliments ont connu une croissance au cours de la période étudiée. Soulignons que le Guide alimentaire canadien de 2007 encourage fortement la consommation de ces substituts de viande.

Au regard des produits laitiers, la croissance des achats de yogourt a été manifestée à la fois au niveau des achats en dollars et en volumes, une plus grande variété de yogourts étant d'ailleurs offerte aux Québécois. De plus, ils sont davantage publicisés dans les médias qu'il y a 10 ans et les prix sont aussi plus abordables. Pour les produits céréaliers, les achats de pain blanc par rapport à ceux des autres pains à grains entiers demeurent plus élevés malgré la très grande offre de pains faits de grains entiers sur le marché québécois. Les achats des pains plats ont connu aussi une hausse significative. Les données n'ont pas révélé de tendances significatives pour les achats de boissons sucrées entre 2006 et 2010. Les boissons gazeuses figurent parmi les boissons sucrées les plus achetées dans les marchés d'alimentation étudiés. Enfin, les volumes d'achats des repas prêts-à-manger réfrigérés ont connu une hausse au cours de la période alors que ceux des repas congelés sont restés stables.

Cette étude a situé l'importance de certains aliments ou groupes d'aliments nutritifs ou de ceux qui le sont moins parmi les achats alimentaires des Québécois et qui peuvent contribuer à la santé ou, au contraire, à certains problèmes de santé et qui nécessitent donc une surveillance particulière.

Auteur(-trice)s
Carole Blanchet
M. Sc., épidémiologiste, Institut national de santé publique du Québec
Louis Rochette
Institut national de santé publique du Québec
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-69836-4
ISBN (imprimé)
978-2-550-69835-7
ISSN (électronique)
2291-5486
ISSN (imprimé)
2291-5478
Notice Santécom
Date de publication