La consommation excessive d'alcool chez les jeunes Québécois : déterminants et problèmes liés

Les analyses réalisées dans le cadre du présent travail ont permis de mettre en évidence certaines caractéristiques qui influencent la consommation excessive d’alcool chez les jeunes Québécois âgés de 15 à 34 ans et d’identifier des cibles d’interventions prioritaires.

Les résultats de la présente étude, combinés à ceux obtenus par le portrait de la situation réalisé par l’INSPQ en 2014, indiquent que les jeunes âgés de 18 à 24 ans, autant hommes que femmes, représentent le groupe le plus susceptible de consommer de façon excessive. Ce groupe, en pleine période de transition entre la poursuite des études ou l’arrivée sur le marché du travail, devrait être visé en priorité par les interventions de prévention de la consommation excessive d’alcool.

Pour ce qui est des plus jeunes, comme ce comportement est déjà présent chez les hommes de 14-15 ans et les femmes de 16-17 ans, des efforts de prévention devraient viser à retarder l’initiation à la consommation d’alcool, prévenir l’initiation à la consommation excessive et éviter ses conséquences néfastes.

Une attention particulière devrait également être portée aux jeunes hommes, peu importe leur âge, puisque qu’ils sont beaucoup plus nombreux que les femmes à rapporter consommer de façon excessive et qu’ils maintiennent ce comportement jusqu’au début de la trentaine.

Pour ce qui est des femmes, l’âge de la vingtaine est particulièrement important puisque les femmes sont en âge d’avoir des enfants et que la moitié des grossesses ne sont pas planifiées. Une attention devrait être portée à leur égard pour assurer la compréhension des enjeux inhérents à la consommation d’alcool pendant la grossesse. De plus, les analyses réalisées dans la première étude ont permis d’observer que celles nées en 1984-1985 semblaient plus à risque de consommer de façon excessive que celles des générations nées avant ou après elles. Comme en 2015 ces femmes atteignent maintenant la trentaine, et qu’au Québec l’âge moyen au premier accouchement est de 30 ans, elles sont une cible importante de prévention en cette matière.

Les jeunes de 15 à 24 ans qui quittent le milieu académique suite à l’obtention de leur diplôme représentent aussi un groupe à risque. Ces jeunes en milieu de travail sont aussi une cible d’intervention de la consommation excessive et des problèmes qu’elle peut engendrer.

Comme le tabagisme est un comportement associé à la consommation excessive d’alcool chez les jeunes Québécois, autant chez les adolescents que chez les jeunes adultes, les interventions en cessation tabagique qui leur sont dispensées pourraient aussi inclure un volet dédié à la consommation excessive d’alcool. Les efforts de prévention de la consommation excessive pourraient également cibler les équipes de sport, puisque les jeunes de 15 à 24 ans pratiquant des sports d’équipe sont aussi plus à risque de consommer de façon excessive.

Enfin, les interventions peuvent prendre en considération des caractéristiques particulières des jeunes comme le fait de vivre seul ou avoir des moyens financiers élevés étant donné leur probabilité plus importante de consommer de l’alcool de façon excessive.

Pour ce qui est des problèmes liés à la consommation excessive d’alcool, il s’agit le plus souvent de problèmes aigus, directement liés à l’alcoolémie élevée, comme dans les cas des traumatismes, de la conduite avec facultés affaiblies et des comportements sexuels à risque. La consommation excessive d’alcool chez les jeunes peut toutefois engendrer aussi des effets chroniques sur le plus long terme, comme des problèmes de développement neurologique, des problèmes de sommeil ainsi que de la dépendance à l’alcool. Des impacts sociaux peuvent également être en lien avec la consommation excessive d’alcool, comme le décrochage scolaire.

Quant au choix des interventions à privilégier auprès des cibles spécifiques identifiées ici, un troisième volet de l’étude de la consommation excessive des jeunes Québécois permettra de mettre en évidence, au moyen d’une recension des écrits, les interventions efficaces pour diminuer la consommation excessive d’alcool et les problèmes qui en découlent.

ISBN (électronique)
978-2-550-73476-5
ISBN (imprimé)
978-2-550-73475-8
Notice Santécom
Date de publication