Prévenir le suicide en réduisant les expériences négatives dans l’enfance et leurs conséquences : quelles pistes d’actions?

Les expériences négatives dans l’enfance vécues au sein de la famille (ex. : violence physique, sexuelle, exposition à la violence conjugale, problème de santé mentale du parent) constituent un facteur qui augmente le risque de suicide. Cette synthèse de huit revues analyse les caractéristiques et l’efficacité d’interventions mises en place à l’extérieur des milieux cliniques au regard de la réduction des expériences négatives dans l’enfance et de leurs conséquences et discute les résultats obtenus au regard de la prévention du suicide. Préalablement à l’analyse des interventions, un cadre conceptuel explicite les mécanismes par lesquels les expériences négatives dans l’enfance influencent le risque de suicide. Il ressort de ce travail que :

  • Trois mécanismes en interrelation, soit des perturbations neurobiologiques, psychologiques et relationnelles, expliquent l’influence des expériences négatives vécues dans l’enfance sur la santé mentale et physique, et le risque de suicide, tout au long de la vie. Leurs conséquences sont susceptibles d’induire une souffrance psychologique, qui peut être un signe précurseur du suicide.
  • Les interventions recensées sont associées à des effets positifs concernant la réduction des expériences négatives dans l’enfance ou de leurs conséquences. Elles ont été regroupées en cinq catégories :
    • Les interventions visant à réduire la pauvreté agissent sur la survenue des expériences négatives et certaines de leurs conséquences;
    • Les interventions visant à favoriser l’accès à des services de prévention dans la communauté sont associées à la réduction de conséquences des expériences négatives;
    • Les interventions visant à rendre le milieu scolaire favorable à la promotion de la santé mentale sont également associées à la réduction de conséquences des expériences négatives;
    • Les interventions visant à soutenir la parentalité réduisent, quant à elles, la survenue des expériences négatives et plusieurs de leurs conséquences;
    • Les interventions visant à accompagner le jeune dans le but de promouvoir sa santé mentale et son bien-être permettent de réduire les symptômes en lien avec le stress, et de renforcer les compétences socioémotionnelles du jeune.
  • L’analyse montre que les interventions qui réduisent les expériences négatives dans l’enfance et leurs conséquences présentent un potentiel pour la prévention du suicide. Elles permettent d’agir dès l’enfance et l’adolescence, et à différents niveaux (politiques publiques, milieux de vie, individu). Ainsi, elles contribuent à diminuer des facteurs de risque du suicide et à augmenter certains facteurs de protection à cet égard.
Type de publication
ISBN (électronique)
978-2-550-96336-3
Notice Santécom
Date de publication