Développement des enfants de 0 à 6 ans en contexte de COVID-19

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Cette synthèse rapide des connaissances porte sur les associations entre la COVID-19 et les mesures de mitigation mises en place, et le développement et le bien-être des enfants de 0 à 6 ans. Dix-huit études originales documentant des effets possibles ont été identifiées.

Aucune étude analysant des données québécoises portant sur les enfants de 0 à 6 ans n’a été recensée, et une seule étude canadienne a été identifiée. De même, les données internationales disponibles les plus récentes ont été récoltées en février 2022. Les principaux constats qui se dégagent sont les suivants.

Effets possibles sur le développement des enfants :

Le développement socioaffectif a été examiné dans 15 études, ce qui en fait le domaine le plus représenté. Plus précisément, huit d’entre elles rapportent une augmentation des problématiques internalisées et externalisées, du moins pendant la première année de la pandémie. Les premières font référence aux comportements qui traduisent l’anxiété, la tristesse ou le retrait social chez l’enfant. Les problématiques externalisées sont celles qui affectent en plus l’entourage, comme l’hyperactivité ou les comportements oppositionnels. Les études qui se sont penchées sur l’évolution de ces effets durant la deuxième année de la pandémie suggèrent une diminution des deux types de problématiques chez les enfants de deux ans et plus.
Sept études s’attardent au développement du langage et de la communication. Les résultats suggèrent, d’une part, des effets négatifs possibles sur le vocabulaire des enfants de douze mois et moins, et, d’autre part, une diminution des habiletés de communication chez les enfants entre douze mois et quatre ans.
Des études supplémentaires seraient nécessaires afin de dresser un portrait des effets possibles de la pandémie sur les autres domaines de développement de l’enfant, notamment le domaine physique et le domaine cognitif.

Caractéristiques associées :

L’âge des enfants est identifié comme une caractéristique qui modérerait les effets, notamment au niveau des problématiques externalisées. Celles-ci seraient davantage observées chez les enfants plus jeunes, comparativement aux plus vieux.
La fréquentation d’un service de garde durant la pandémie pourrait jouer un rôle protecteur, notamment pour ce qui est du développement socioaffectif et langagier. Une étude montre également que l’association entre la fréquentation et les effets positifs en ce qui concerne le vocabulaire est observable uniquement chez les enfants issus de familles à faible revenu. De plus, les enfants ayant vécu peu de transitions de services de garde au moment d’entrer à la maternelle présenteraient moins de problématiques internalisées et externalisées en période de COVID 19.
Les deux études ayant examiné les habitudes de vie de l’enfant en contexte de pandémie (activité physique et sommeil) soulignent une association avec le développement socioaffectif de l’enfant : plus les habitudes sont saines, moins l’enfant démontre de problématiques internalisées et externalisées.
L’état émotionnel négatif du parent, entre autres un niveau de stress élevé, est la caractéristique la plus souvent mentionnée. Les trois études l’ayant mesurée montrent toutes une association négative avec le développement socioaffectif de l’enfant.

En conclusion :

Les résultats soulignent certaines associations entre le contexte de la COVID-19 et le développement des enfants. Ces effets possibles doivent être considérés au regard de certaines caractéristiques de l’enfant ou selon son stade développemental au moment de la pandémie, car certaines populations pourraient avoir été touchées davantage, notamment les garçons et les plus jeunes enfants.
Le développement de l’enfant étant étroitement lié à son milieu de vie proximal, il importe de se soucier du bien-être des parents et de leurs conditions de vie qui pourraient avoir été affectés par le contexte pandémique.
Afin de mieux comprendre les effets possibles de la pandémie sur le développement des jeunes enfants et leur persistance dans le temps, des cohortes devraient être suivies sur une longue période pour documenter des effets possibles à moyen et à long terme sur différentes dimensions de leur développement.