Rendre nos milieux de vie plus sécuritaires

Ce texte est publié dans le cadre de la série 25 ans en rétrospective qui propose un retour sur des dossiers dont les retombées ont été les plus significatives pour la santé publique québécoise.

25 ans en rétrospective

Depuis sa création en 1998, l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) a multiplié les initiatives pour améliorer la sécurité de la population et prévenir des traumatismes. Nombre de ses avis et mémoires ont influencé les décisions gouvernementales.

« On voit d’ailleurs souvent des passages de nos recommandations dans des rapports de coroner à la suite d’investigations sur des décès par traumatismes », rapporte le conseiller scientifique Guillaume Burigusa. 

Sécurité dans les résidences : prévenir les noyades et les chutes 

« Les avis et mémoires successifs de l’Institut ont mené à une réglementation renforçant la sécurité des piscines résidentielles en 2010, puis à sa mise à jour en 2021 », rappelle monsieur Burigusa. Ainsi, depuis juillet 2023, toutes les piscines résidentielles du Québec doivent maintenant respecter des normes pour limiter les risques de noyade, particulièrement chez les enfants. 

La prévention des chutes chez les personnes aînées fait aussi partie des préoccupations de l’INSPQ. Cela passe notamment par le soutien à des initiatives comme le Programme intégré d’équilibre dynamique (PIED). Le PIED fournit aux professionnelles et professionnels de la santé des outils pour aider les personnes âgées de 65 ans et plus à maintenir leur équilibre et leur force musculaire et à adopter des habitudes limitant les risques de blessures par chute à domicile.


Améliorer le bilan routier québécois en limitant les risques

L’Institut a également participé à diverses instances de concertation pour améliorer le bilan routier, notamment la Table québécoise de la sécurité routière. « À ce chapitre, nous avons pu faire valoir à maintes occasions notre point de vue sur la conduite avec les facultés affaiblies, la vitesse, la distraction et la fatigue au volant. Par ailleurs, un avis de l’INSPQ a contribué en avril 2008 au règlement interdisant l’utilisation du cellulaire pendant la conduite d’un véhicule », indique le médecin-conseil à l’INSPQ, Pierre Maurice. À la suite des recommandations de l’équipe, le gouvernement québécois a annoncé son intention d’augmenter la présence de radars photo sur les routes. Mentionnons aussi que les travaux des 25 dernières années ont contribué aux gains significatifs observés dans l’amélioration du bilan routier au Québec. De 1973 à 2014, le nombre de décès a baissé de 85 %, malgré une augmentation notable de la flotte des véhicules en circulation. 


En 2018, l’Institut a présenté un mémoire lors de la consultation publique menée par la Société de l’assurance automobile du Québec et le ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports. Le document a mis de l’avant la perspective de santé publique en matière de sécurité routière. Il promouvait une politique de mobilité durable, l’amélioration des infrastructures et des actions sur des comportements comme la vitesse et la conduite avec facultés affaiblies. 

Prévenir les traumatismes et les morts par arme à feu

La plupart des gens ignorent que la majeure partie des morts par arme à feu sont attribuables non pas à des actes criminels, mais plutôt à des suicides. Le contrôle des armes s’avère une piste de prévention à privilégier. L’Institut a d’ailleurs présenté cet argument dans son mémoire de 2016 appuyant la création d’un registre québécois des armes à feu, après l’abolition de celui du gouvernement fédéral.

L’INSPQ, une autorité reconnue internationalement

La qualité du travail de l’Institut national de santé publique en promotion de la sécurité est reconnue internationalement, ce qui lui a valu d’être désigné, depuis sa création jusqu'en 2022, comme Centre collaborateur de l’Organisation mondiale de la santé en promotion de la sécurité et prévention des traumatismes. L’INSPQ a été choisi pour organiser la 6e Conférence mondiale sur la prévention et le contrôle des traumatismes réunissant 1500 déléguées et délégués d’une centaine de pays à Montréal en 2002.

Pour en savoir plus :

15 janvier 2024