La violence en milieu de travail

Mariève Pelletier
Institut national de santé publique du Québec
Katherine Lippel
Université d’Ottawa
Michel Vézina
Institut national de santé publique du Québec

Messages clés

  • La violence en milieu de travail peut prendre différentes formes (physique, sexuelle, verbale, psychologique). Elle peut se manifester entre personnes appartenant à une même organisation (collègues, supérieurs hiérarchiques, subordonnés), ou être commise à l’endroit d’un travailleur par une personne sans lien d’emploi avec l’organisation.
  • Au Québec, en milieu de travail, le harcèlement psychologique est un phénomène beaucoup plus fréquent que la violence physique.
  • Les travailleurs en contact avec le public sont davantage exposés au harcèlement psychologique, au harcèlement sexuel et à la violence physique. Au Québec, les travailleurs du secteur des soins de santé et des services sociaux sont les plus exposés à ces trois formes de violence, suivis par les travailleurs du secteur des services gouvernementaux ou parapublics et par ceux du secteur de l’enseignement, mais les auteurs du harcèlement psychologique sont majoritairement des personnes appartenant à une même organisation.
  • Les risques psychosociaux du travail (c’est-à-dire liés à l’organisation du travail, aux pratiques de gestion, aux conditions d’emploi et aux relations sociales), les contrats de travail atypiques et précaires, ainsi que la normalisation de la violence dans la culture organisationnelle sont trois facteurs organisationnels associés à la violence en milieu de travail.
  • La violence en milieu de travail peut entraîner différentes conséquences pour les victimes, et ce, peu importe le statut de l’auteur de la violence, qu’il soit un supérieur, un collègue ou une personne externe à l’organisation. Les conséquences de la violence psychologique sur la santé peuvent être aussi sévères que celles associées à la violence physique.
  • En plus des dispositions prévues dans la réglementation qui encadrent la prévention des agressions, les stratégies organisationnelles permettant de réduire les risques psychosociaux du travail semblent être prometteuses pour prévenir la violence en milieu de travail. Des pratiques de gestion visant à augmenter la latitude décisionnelle, la participation des travailleurs, le soutien du supérieur immédiat, l’entraide et la coopération entre collègues, et la reconnaissance des efforts et du travail réalisé, tout en contrôlant la charge de travail, sont des exemples de stratégies organisationnelles à favoriser pour agir en prévention.